24 Heures de-Spa 1992-La BMW victorieuse de MARTIN-SOPER-DANNER.© Manfred GIET[/caption]
Alors que la 77ème édition des 24 Heures de Spa du 26 au 30 juin prochain fera l’objet d’une attention toute particulière, étant l’année du CENTENAIRE de cette épreuve d’endurance mythique, qui au cours des 76 éditions précédentes, a vécu beaucoup de joutes passionnantes et souvent indécises jusque dans les derniers instants, retour sur l’édition 1992 !
Car le millésime 1992 reste effectivement jusqu’à présent inscrit dans les annales de la grande classique Ardennaise, comme l’édition ayant eu le plus petit écart jamais enregistré pour la victoire finale sur la piste Spadoise.
Le 2 août 1992 en effet, le trio victorieux, composé du Britannique Steve SOPER, de l’Allemand Christian et du Belge Jean-Michel MARTIN, lesquels se partageaient le volant de l’une des BMW M3 Evo Sport, du Team Italien BIGAZZI, remportait la mise d’un clin d’œil, soit avec … 48 centièmes de seconde seulement d’avance sur leur plus proche rival !
Leurs dauphins, l’équipage formé des Allemands Alfrid HEGER- Joachim WINKELHOCK et du Belge Éric VAN DE POELE, également avec une autre BMW M3 EVO Sport, de l’écurie Allemande SCHNITZER et ce après une fin de course, une finale digne d’un film d’Alfred Hitchcock !
Durant toute la durée de ce 45ème double tour d’horloge dans les Ardennes Belges, la lutte pour les lauriers s’était cristallisée entre les équipages BMW M3 des écuries SCHNITZER et BIGAZZI, les deux structures principales représentant les couleurs officielles du constructeur Bavarois, avec des changements de positions orientés en fonction des ravitaillements jusqu’à deux heures de l’arrivée.
Moment où la BMW M3 SCHNITZER N°3 de VAN DE POELE-HEGER-WINKELHOCK, semblait la mieux armée pour l’emporter face à la M3 BIGAZZI, la N° 5 concurrente de MARTIN-SOPER-DANNER.
[caption id="attachment_457709" align="aligncenter" width="600"] 24 Heures de Spa 1992- Van de Poele n’a pu mener à bien la tactique adoptée par son team et termina à une longueur de voiture des vainqueurs – Photo : Manfred-GIET[/caption]
Charly LAMM – décédé en 2019 – le gourou et la tête pensante chez SCHNITZER à cette époque, tenta ce que l’on peut qualifier d’un ‘coup de poker’ en voulant éviter à tout prix un dernier ravitaillement au cours de la dernière phase de course et ce en imposant à Éric VAN DE POELE, qui avait pris le dernier relais, de ne pas dépasser 7.500 tours en régime moteur, afin d’économiser la consommation de carburant au maximum.
Cet objectif audacieux a d’ailleurs bien failli réussir et ce jusqu’à deux tours de l’arrivée…
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24 Heures de Spa 1992- Steve SOPER, certainement la plus belle victoire de sa carrière-© Manfred GIET[/caption]
Mais hélas malheureusement c’était sans compter sur la vigilance de Gabriele RAFANELLI, le Team-Manager du camp d’en face, le BIGAZZI, qui ayant rapidement compris la tactique de son concurrent Charly LAMM chez SCHNITZER, ordonna à son pilote Anglais, Steve SOPER, premier et plus rapide de ses pilotes de la voiture à la chasse du leader et qui s’apprêtait déjà … à quitter le circuit Spadois pour aller rejoindre son épouse qui venait de d’accoucher en Grande Bretagne… de reprendre le volant pour un sprint de la dernière chance ?
Avec pour mission de tout donner alors que sa voiture était deuxième à pratiquement …deux tours des leaders et alors qu’il ne restait qu’un peu moins de deux heures avant l’arrivée !
Dans sa combinaison encore imprégnée de la transpiration due à son dernier relai, le Britannique sous pression, reparti pour un dernier round d’un peu moins de deux heures, naturellement le couteau entre les dents, en donnant les éperons aux 340 CV de sa BMW qui cravachée de la sorte, ne cessait de reprendre du terrain au leader VAN DE POELE, astreint lui à réduire le rythme de course et à sérieusement ralentir, suite à la ligne de conduite adoptée par son Team SCHNITZER ;
Stratégie qui fonctionna bien mais seulement jusqu’à l’entrée de l’avant dernier tour, avant que Steve SOPER, n’apparaisse subitement dans les échappements d’un VAN DE POELE, horrifié de se retrouver à la limite de la panne d’essence, si près du but !
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24 Heures de Spa 1992- L’équipage vainqueur sur le podium.© Manfred GIET-[/caption]
Et donc au cours du dernier tour, SOPER n’eut aucune peine à dépasser la BMW M3 SCHNITZER du pilote Belge, qui voyait ainsi la victoire lui échapper finalement pour… 48 INFIMES centièmes de seconde, soit à peine une longueur de sa voiture, alors que RAFANELLI, lui profitait du baroud d’honneur de son pilote SOPER, lequel avait parfaitement accompli la mission, alors qu’au moment de l’arrivée il aurait dû comme initialement prévu et programmé… se trouver sur le retour vers la Grande Bretagne et qui finalement accepta de jouer au ‘pompier de service’ pour finalement réussir et l’emporter après avoir judicieusement déjoué la ruse de Charly LAMM.
Jusqu’à ce jour, ce fait d’arme est inscrit dans les annales des 24 Heures de SPA, comme l’arrivée la plus serrée de l’histoire.
Pour la petite histoire, le héros du jour et jeune papa, Steve SOPER, qui s’était déjà douché avant de préparer son retour pour l’Angleterre après ce qui aurait dû être son dernier relai, s’est farci encore deux douches supplémentaires par la suite, celle du podium au Champagne et enfin une dernière bienfaitrice avant de reprendre l’avion et d’aller enfin rejoindre enfin son épouse dans une maternité Anglaise !
Manfred GIET
Photos : Publiracing Agency
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