Désormais, lorsqu’un constructeur aborde une épreuve comme Le Mans, il lui faut gérer au mieux tous les aspects de sa présence dans la Sarthe.La communication en est un souvent assez difficile à maitriser… D’autant que tout le petit monde du WEC a un fantasme à peine voilé :Etre l’égal de la Formule 1 !Avec des éléments de langages définies par un staff de soi-disant spécialistes de la com, un contrôle permanent de la relation pilote journaliste, une organisation pointilleuse des conférences de presse, avec de moins en moins de temps consacré aux questions sportives ou techniques.Tout le petit monde de la course a intégré cette donne et on assiste les jours précédant la course à des conférences de presse souvent très convenues…Tout le monde ouvre le robinet d’eau tiède et finalement il n’en sort pas vraiment grand-chose.La jeune génération de journalistes a été éduquée pour que tout cela soit respecté et contrôlé.Pourtant de temps en temps, un patron de team, un pilote très chevronné, un audacieux retrouve des accents de sincérité et alors, comme par miracle, on retrouve un peu de dimension et d’informations à délivrer aux lecteurs.Bruno Famin, le patron d’Alpine Motorsport, devenu responsable du programme Endurance, après avoir quelques mois œuvré avec l’écurie Alpine de F1, est de ceux qui, en plus de connaître sa partie, sait bien que les passionnés ont besoin d’en savoir plus que les ritournelles concoctées par le service communication.Hier jeudi lors de la dernière conférence de presse d’Alpine, il a été particulièrement ouvert, disponible et très clair dans ses réponses.A celle, plutôt indélicate d’un journaliste sans doute très ‘’F1’’ il explique « Je me sens bien mieux en Endurance qu’en F1. Même si la F1 est magnifique, j’ai du mal à être dans de grosses structures comme il en est maintenant dans la discipline. Je préfère travailler avec des gens dont je connais tous les prénoms. C’est ma vision des choses en tout cas.»Fort heureusement on lâcha très vite le turbulent monde de la F1 pour en revenir à la spécialité du jour : l’Endurance en général et les 24 Heures du Mans en particulier. 
Il faut dire que Bruno a de la bouteille… Le Mans ? Il connait par cœur, car autrefois il fut l’un des artisans du succès de l’inoubliable 908 Peugeot ici en Sarthe… c’était en 2009 !!! Epoque ou il supervisait le staff technique de ces 908.Bruno Famin d’emblée planta le décor« Le Mans est vraiment spécifique. Surtout quand on regarde le niveau de la grille. En regardant les temps, on voit qu’il n’y a pas beaucoup de différence entre le podium et le top 10.Bien conscient évidemment que la troisième place de Spa fut sans doute une belle performance, mais bien conscient qu’il se joua beaucoup de coups de dés chanceux dans le final.« Ici, il faut être humble. Imaginez le nombre de voitures à fort potentiel : Trois Ferrari, quatre Cadillac, quatre Porsche, deux Toyota, deux BMW, cela fait déjà quinze voitures qui ont les performances pour jouer toutes, soit la gagne, soit un podium, on peut perdre énormément de places pour un simple petit incident. La moindre crevaison lente peut être catastrophique’ »Quand on lui demande le résultat des analyses techniques de la différence entre la Ferrari et l’Alpine à Spa par exemple, Bruno Famin ne se dérobe pas.« Il nous manquait un peu de perf. Mais on se battait devant et c’est déjà une très belle chose. En fait, cela se joua sur le nombre Ferrari avait deux voitures et ils ont pu choisir entre deux stratégies différentes. Nous n’en avions qu’une puisque l’autre a été retardée. Alors forcément ils ont pu être un peu plus audacieux que nous.’ » 
Ce samedi, devant, ça va forcément être rude entre Cadillac et Ferrari avec évidemment les Toyota en troisième larron.A ce petit jeu il y aura forcément des perdants, des malchanceux, des maladroits qui perdront gros dans l’empoignade.Il sera alors temps d’être un peu moins humble, un peu moins réservé et qui sait, une divine surprise pourrait bien être au bout de l’aventure des Bleus de France.Celui qui sied si bien aux Alpine. Jean-Michel LE ROYPhotos : Thierry COULIBALY 
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