Au vu des explications fournies hier par Ferrari et AF Corse, la disqualification de la Ferrari 499P N°50 à l’issue des vérifications techniques d’après-course des 24 Heures du Mans 2025 apparaît comme une sanction d’une sévérité absolue si ce n’est injuste.
Les Commissaires techniques du Championnat du monde d’endurance FIA WEC y sont allés fort, et même trop fort en prononçant une exclusion pure et dure plutôt que d’appliquer une pénalité significative !
Certes « Dura lex sed lex », la loi est dure mais c’est la loi, mais il y a toujours la loi, l’esprit de la loi et la façon de l’appliquer.
D’autant qu’ici c’est l’histoire de quatre vis à cinq balles qui, à force de vibrer, ont pris la poudre d’escampette…
Ainsi que nous l’écrivions sous le titre « 24 Heures du Mans 2025. Disqualification de la Ferrari N°50 » :
La sanction est tombée ce lundi soir 16 juin 2025, la Ferrari 499P N°50 est officiellement disqualifiée du classement général final des 24 Heures du Mans 2025.
La Ferrari 499P N°50, celle de l’équipage composé d’Antonio Fuoco l’Italien, de Nicklas Nielsen le Danois et de Miguel Molina l’Espagnol, équipage classé quatrième au passage sous le drapeau à damier ce dimanche à l’issue des 24 Heures du 2025.
Les commissaires techniques ont en effet publié leur décision, confirmant une infraction technique majeure constatée lors du contrôle d’après-course.
En cause ? Une flexibilité excessive de l’aileron arrière et l’absence de plusieurs éléments de fixation obligatoires.
Les explications de Ferrari
tiennent mieux que leur visserie…
Voici l’image de synthèse, réalisée par Ferrari S.p.a, montrant les fameuses vis de l’aileron arrière de la Ferrari 499P #50 hélas disqualifiée, parties en goguette en fin de course des 24 Heures du Mans 2025.

Le Communiqué de presse
officiel intégral de Ferrari
« Le Mans 2025 – Déclaration de Ferrari suite à la disqualification de la 499P N°50.
À l’issue des vérifications techniques d’après-course des 24 Heures du Mans 2025, la Ferrari 499P n°50, quatrième, a été disqualifiée pour infraction technique, conformément à la décision n°225 des commissaires sportifs.
L’irrégularité concernait l’absence de quatre boulons du support central de l’aileron arrière. Les deux autres 499P – la n°83, victorieuse, et la n°51, troisième – ont passé les vérifications techniques d’après-course sans problème.
Comme l’ont rapporté les commissaires, lors du dernier arrêt au stand de la voiture numéro 50, le dimanche 15 juin à 15h23, un mécanicien de l’équipe Ferrari – AF Corse a constaté l’absence d’un seul boulon fixant le support central de l’aileron arrière.
Compte tenu de la conception de l’élément, l’absence d’un ou plusieurs de ces composants n’a en rien compromis la sécurité de la voiture.
La perte des boulons restants, survenue au cours des 37 dernières minutes de course, n’a apporté aucun avantage en termes de performances ni au classement final.
La vitesse de pointe de la 499P numéro 50, indiquée par les commissaires dans leur décision, a été enregistrée lors des sept derniers tours de la voiture, alors qu’elle roulait dans l’aspiration de sa voiture sœur, la 499P numéro 51.
Bien que surprise par cette décision, Ferrari réaffirme sa totale confiance dans le professionnalisme et l’intégrité de son équipe, dans les mesures prises et dans son respect de la réglementation du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA.
Forte de cette même réglementation, et même si l’incident en question n’a offert aucun avantage compétitif à l’équipage ni compromis la sécurité de nos pilotes ni celle des autres concurrents, Ferrari est déjà au travail en vue des prochaines manches d’une saison qui reprendra sous les projecteurs internationaux en juillet, au Brésil.
Après la disqualification de la 499P n° 50, Ferrari conserve la tête du classement des constructeurs avec 172 points.
Au Championnat du monde des pilotes, le trio Pier Guidi-Calado-Giovinazzi mène avec 105 points, suivi de Ye-Kubica-Hanson avec 89 et de Fuoco-Molina-Nielsen avec 57. »
En prenant en compte les éléments à charge et à décharge de cette affaire on peut légitimement s’interroger…
Ce qui est sûr, c’est qu’il est regrettable que le pouvoir sportif de la Fédération Internationale de l’Automobile adopte en WEC la même attitude qu’en F1 où les Commissaires de la FIA sanctionnent tout et n’importe quoi, parfois sur la piste et même un simple mot dans un échange radio d’un pilote avec son équipe.
A méditer !
Photo et illustration : Ferrari S.p.a.