Le COVID 19 va imposer des changements radicaux au Sport Automobile, c’est une réalité !
Privilège de l’âge, nous pouvons dire que notre pays et le monde occidental arrivent, avec cette pandémie du coronavirus, à la fin d’un cycle d’une économie, qui repartant de zéro, n’a eu de cesse après la guerre de 39-45, que de capitaliser sur les progrès techniques et industriels afin d’accroître les profits et donner des pouvoirs exorbitants à l’argent roi…Presque sans crier gare face à un monde éberlué, cette «bestiole» invisible, est devenue la star mondiale de l’Information, l’objet de toutes les traques scientifiques et la ruine annoncée des systèmes financiers, pourtant de plus en plus sophistiqués !Qu’on ne s’y trompe pas, les incidences sur le Sport Automobile seront à la hauteur de la pernicieuse propagation du virus, d’autant plus violentes d’ailleurs, que des pans entiers de cette pratique sportive reposent trop sur les lois, souvent impénétrables mais impérieuses, de la Finance.
CHANGEMENTS DRASTIQUES ATTENDUS EN F1
Quand nous voyions à quel niveau d’absurdité nous parvenons aujourd’hui à propos de la F1, dont on va jusqu’à envisager de faire tourner les autos… sans public et ce à huis clôt, pour ne pas perdre des dates, ou alors contracter sur un calendrier resserré un maximum d’épreuves en faisant fi des difficultés pour les petites équipes pour pouvoir, humainement tenir le rythme.De plus, en raison du caractère très international de la composition des teams, rien ne dit que la circulation internationale sera complètement libre de par le monde, avant assez longtemps. Et ce d’autant plus qu’ici en Europe l’Espace Shengen est fermé jusqu’à l’automne !Il faut bien dire, que si la F1 ne saisit pas l’opportunité de se réformer en profondeur, son avenir semble particulièrement compromis. [caption id="attachment_231987" align="aligncenter" width="600"]

QUID DES HYPERCARS EN ENDURANCE ?
Après cette F1 bien mal en point, venons-en à l’Endurance, discipline que nous adorons et que nous suivons fidèlement depuis des décennies, notamment au travers des 24 heures du Mans et depuis 2012 avec le Mondial WEC, lancé par l’ACO, le promoteur manceau.Il n’est pas loin le temps où Richard Mille, Président de la Commission Endurance à la FIA, déclarait à l’occasion du nouveau règlement du Championnat du Monde :« Ce grand virage a été articulé autour de trois axes fondateurs majeurs : la garantie d’une réelle compétition, des budgets maîtrisés, et des voitures de course spectaculaires. Sur ces trois points, les futures Hypercars vont tenir leurs promesses. »Dans la foulée, nous avions enregistré l’engagement du Japonais Toyota d’abord puis celui d’Aston Martin, le Britannique rejoint peu après par le Français Peugeot, alors que des supputations se faisaient jour chez l’Italien Lamborghini, tout comme chez l’autre Britannique McLaren et le transalpin, l’incontournable marque Ferrari.Que vont peser ces déclarations d’intention face à ce rude coup d’arrêt brutal, aussi violent qu’inattendu porté à la fabrication même des autos sur les chaînes des constructeurs généralistes ? [caption id="attachment_320018" align="aligncenter" width="600"]
UNE CONVERGENCE DES RÈGLEMENTS…
Une convergence des règlements techniques avec les normes américaines pour une plus grande cohérence et une synergie dynamique en faveur de la discipline qu’est l’Endurance (ELMS et WEC d’un cote, IMSA de l’autre), seront-t-elles possibles et surtout réalisables ?En tout cas, on voit bien là, plus qu’en F1, que la problématique industrielle et commerciale va sérieusement et sacrément impacter de manière forte, les engagements réels des uns ou des autres.En capitaine d’industrie avisé, on peut penser que Carlos Tavares-l’homme qui a redressé le groupe PSA aura sans aucun doute une priorité absolue à savoir, réussir la fusion de PSA (Peugeot-Citroën-DS-Opel) et FCA (Fiat-Chrysler), dont les accords prévisionnels initiaux auront été fortement impactés par la crise très sévère du coronavirus en Italie, comme en France.Même si le ‘big boss’ adore la compétition, on sait tous qu’il aura en ‘grand capitaine’ d’industrie qu’il est, la sagesse de peser les enjeux industriels, commerciaux et sportifs et, la sévérité de la crise économique, risque bien de lui imposer un retrait de ce Championnat du Monde et ce avant même d’y avoir goutté.Gilles Gaignault me souffle et me rappelle à ce sujet, qu’après avoir poussé à la création et au lancement du Championnat du Monde d’Endurance WEC, au cours de l’année 2011, pour y faire briller et gagner ses inoubliables 908 Hdi, subitement pour des raisons de survie du Groupe PSA, contre toute attente, la firme Sochalienne annonçait le 18 janvier 2012, qu’elle se retirait et ne participerait pas à ce Championnat WEC 2012, les Peugeot 908, rejoignant du coup les Musées et abandonnant le monde de la course…Après le renoncement de Peugeot puis les retraits successifs des équipes Allemandes, Audi en 2016 puis Porsche un an plus tard en 2017, Toyota s’est retrouvé esseulé dans le peloton maigrichon des LMP1 actuelles, et la marque Nippone n’avait-elle pas poursuivi malgré tout un programme, et sa chevauchée en Endurance, et ce pour mieux rebondir face à une concurrence plus vive et entièrement renouvelée ?Pour l’avenir, en la matière, les voies de la pensée Japonaise demeurent actuellement… impénétrables ! [caption id="attachment_318626" align="aligncenter" width="600"]
LES CONSTRUCTEURS VONT S’INTERROGER EN RALLYE…
Pour ce qui concerne, le Championnat du Monde des Rallyes, qui offre un terrain de jeu très varié aux trois protagonistes, mais aussi des dépenses jugées de plus en plus importantes vu le calendrier, en termes de déplacement et de logistique, force est de reconnaître que seuls deux constructeurs sont pleinement engagés, le Japonais Toyota et le Coréen Hyundai, alors que l’Américain Ford, soutient fortement le team anglais M-Sport de Malcolm Wilson.Là aussi, il semblerait bien que des choix cornéliens se fassent jour, si la machine industrielle ne repart pas avec un horizon financier moins bouché que celui auquel nous serons tous soumis.