Voilà, Jean Eric Vergne avait un but, gagner Budapest et prendre la tête du Championnat WSR. C’est fait. Prochaine étape, la F1 bien sûr. Mais d’ici là, il faut finir en beauté une saison de folie.
WSR : LA POUPONNIÈRE…
On l’a dit dans notre reportage de présentation de cette manche hongroise des WSR, les World Series by Renault. Parmi les milliards de formules de formation à la F1 existant dans le monde, celle-ci est clairement la plus efficace. La partie sportive est tip-top, chacune des disciplines, Mégane Trophy, Renault Formula 2.0l, Formule 3.5l court deux fois dans le week-end. La partie populaire est aussi une super réussite, l’entrée est gratuite mais il faut passer par les concessions Renault pour obtenir les billets. Comme on court sur de circuits très prestigieux, les tribunes sont pleines. Les animations sont nombreuses, on a vu ici Jean Ragnotti faire un festival de figures de style sur la ligne de départ au volant de sa R5 Turbo, on a vu aussi les Renault Trucks de compétition, monstres sublimes, on a vu enfin, cela était moins prévu, Fairouz Fauzy casser une Renault F1 en démonstration, un peu enthousiaste sur le champignon avec un circuit franchement mouillé… Et puis on a vu de superbes courses.
MANCHE UN : VERGNE EN MAJESTÉ
« Majesté il n’y a pas de second ». L’histoire est connue, cela se passe lors de la première coupe America, la goélette américaine vient de mettre une pilée à toute l’élite anglaise de la régate, Victoria a quand même demandé qui était derrière… Et ce fut la célèbre réponse de son attaché militaire, signifiant que le second était tellement loin que même à la jumelle de marine, il n’était pas encore en vue. J’ai pensé à cet épisode en regardant la course exceptionnelle de Jean Eric Vergne, samedi au Hungaroring, à côté de Budapest, en Hongrie. Il avait la pôle et pourtant, deux cent mètres après le départ, le russe Daniil Move avait réussi à le prendre avant le premier virage. Le russe restera leader exactement deux secondes et demie avant de faire un tout droit, Vergne reprend la tête et ne la lâchera plus, en collant d’ailleurs la bagatelle de 18 secondes au second, une éternité en somme, d’où cette pensée fugitive qu’à l’instar de la Coupe America, sur cette course, il n’y avait pas de second…



MANCHE 2 : MAJESTÉ, TOUJOURS PAS DE SECOND…
Alors que le samedi a été peu généreux en public, ce dimanche, les tribunes sont blindées. 130 000 spectateurs sur le week-end, voilà une fois de plus la preuve que sur le plan du sport et du spectacle, ces WSR sont une vraie superbe idée. Jean Eric Vergne n’est pas en pole, il est second mais en un peu plus de deux mètres, il a pris les choses en main devant l’espagnol Canamasas. Les WSR c’est toujours violent, comme le sport mécanique en général. Le premier accrochage a lieu dans le premier virage, entre Pentus et Nagrao. On démarre donc la course avec un drapeau jaune… Un peu plus tard, après le ravito-changement de pneus obligatoire, Vergne ressort tout juste devant Canamasas, il lui faut donc en remettre un peu, ce qu’il fait avec bonheur et talent. Wickens, le canadien alors leader du Championnat WSR de la catégorie, est troisième. On assiste au festival habituel de ballets façon tango largement derrière et soudain, la direction de course fait passer un avis de pénalité de dix secondes pour manœuvre dangereuse. Les deux pilotes visés sont Casamasas et Wickens !

