Cette 88éme édition des 24 Heures du Mans, ne ressemble à aucune autre et a le mérite de se tenir malgré un contexte mondial exceptionnel.
A l’issue de la traditionnelle conférence de presse de l’Automobile Club de l’Ouest, nous avons pu nous entretenir avec Pierre Fillon, Président de l’ACO, à moins de 24 heures du départ de la classique mancelle.
Président, quel est et quel a été votre état d’esprit ces dernières semaines ? « C’est un vrai soulagement. Le chemin a été long depuis le confinement. » nous confie Pierre Fillon. « Au début, nous n’aurions jamais pensé retarder les 24 Heures du Mans, puis nous avons dû réaliser que c’était impossible de les maintenir en juin et nous nous disions qu’en septembre, la crise serait derrière nous. En juillet, nous avons vu le contraire, mais nous espérions accueillir entre 20 000 et 30 000 spectateurs dans des villages de 5 000 spectateurs. Mi-août, nous avons vu que le virus circulait toujours, que nous n’allions pas bénéficier de dérogations et ainsi nous résoudre à faire cette épreuve à huis clos. Les 24 Heures sont une fête populaire et c’était un vrai crève-cœur. Il était primordial que la course ait lieu pour les compétiteurs qui ont besoin de courir pour vivre. Sans cela, nous mettions la filière Endurance en péril. » Malgré le contexte ô combien particulier, 59 voitures seront bien alignées sur la grille de départ des 24 Heures du Mans 2020. « C’est une très grande satisfaction. L’attractivité de cette course ne se dément pas et tout le monde veut y participer. Nous nous attendions à plus de désistements compte tenu de la crise et des restrictions de voyage qui en découlent. Il a fallu travailler d’arrache-pied pour obtenir des dérogations et convaincre les autorités de chaque pays que notre protocole Covid permettait d’assurer la sécurité de tout le monde. Les équipes ont joué le jeu et nous avons fait en sorte de leur offrir un terrain de jeu le plus sûr possible. » Cette édition aura bien sûr des conséquences financières sur les revenus de l’ACO cette année. « On sait tous que 2020 sera une mauvaise année, pour nous comme pour d’autres événements et d’autres compagnies malheureusement. La billetterie représente 40% des revenus des 24 Heures du Mans donc c’est une lourde perte. Fort heureusement, nous avons toujours travaillé dans l’hypothèse de connaitre une crise impactant les 24 Heures. On se souvient du choc pétrolier, mais on peut aussi connaître une crise du secteur de l’automobile, on se doit donc d’être capable de tenir un an sans faire les 24 Heures. » [caption id="attachment_338527" align="aligncenter" width="600"]
