Seul un vol, ce qui a été notre cas, au-dessus de la région permet d’admirer les « lineas de Nazca », énigmatiques figures construites sur le sol il y a plus de 2000 ans !
Sur la carte du Pérou, le parcours de la spéciale en formait une nouvelle, ce vendredi et aux allures de dragon de sable.
Les zones de dunes étaient équitablement réparties, mais les concurrents se rappelleront à coup sûr de l’une d’entre elles, qui avait déjà marqué les esprits au sein de l’équipe des ‘recos’ comme nous le rappelait au bivouac, David Castera.
Pendant près de vingt kilomètres, et sans la moindre interruption, les dunes s’enchaînent, transportant les pilotes dans une nouvelle dimension…
La portance du sable aidait à traverser ce cordon de dunes et ce sans trop de peine, mais les plus habiles en franchissement auront tout de même eu un bon coup à jouer !
Et, tout spécialement à trois jours de l’arrivée finale à Lima ce dimanche.
Le « coup de volant mauritanien », pour ceux qui l’ont conservé, a au final de la spéciale, rapporter de précieuses minutes.
Qu’on en juge.
MARC COMA COMME ATTENDU…ET PRÉVU !!!

Mais surtout, le Catalan ce vendredi fait le trou et relègue son grand rival, Cyril Despres, maintenant second à… 3’57 et du coup, Marc reprend ainsi la tête du classement général provisoire pour …1’35.
Très certainement bien aidé par sa stratégie de la veille, qui lui permettait de s’élancer en 3ème position sur la spéciale du jour, Marc Coma a roulé à l’attaque maximale tout au long des 197 km chrono de cette 12ème étape, pour finalement signer sa 21ème victoire d’étape sur un Dakar.
Marc Coma, attend toutefois encore l’étape de samedi et il lâchait :
‘’C’était encore une journée difficile. Je suis parti quatre minutes derrière Cyril et j’ai réussi à le rattraper. Durant toute la première partie, je me suis surtout concentré sur la navigation, car il ne fallait vraiment pas faire d’erreurs. Mais je savais que dans la deuxième partie, il y avait de meilleures opportunités pour attaquer, et c’est là que j’ai réussi à revenir sur Cyril. Rien n’est fait car demain il y a encore une grosse étape.’’
Au final, l’Espagnol devance à Nasca, deux de ses compatriotes, la révélation du rallye, Joan Barreda, de nouveau excellent et second à 2’43, et Jordi Viladoms, 3ème lui, à 3’10.
Révélation de ce millésime 2012, Juan Barreda, expliquait :
‘’ A part les problèmes qu’on a connus durant la première semaine, tout est allé bien. Tous les jours, j’étais dans le groupe des meilleurs. Je fais cinq une fois et aujourd’hui second. C’est bien. Je suis content. Ce matin, il y avait beaucoup de traces sur la plage et c’était difficile. J’ai décidé de me concentrer sur le road-book et de bien naviguer, en suivant mon rythme. Je suis très content : arrivé 2ème, c’est vraiment bien. Je crois que les deux pilotes de tête, sont au-dessus.Ils ont de l’expérience,ils sont rapides.Mais je vais continuer à travailler cette année, à travailler très fort. L’année prochaine peut-être, pourrai-je lutter pour une place sur le podium final’’.
Handicapé par sa position d’ouvreur, Cyril Despres, a tout tenté pour contrer la stratégie catalane.
Prenant tous les risques, le Français parvenait à ne concéder qu’une grosse trentaine de secondes avant d’attaquer les dunes, très peu porteuses, de la dernière partie de spéciale.
Mais sur ce terrain piégeux, et malgré tout le plaisir avoué, le résidant andorran ne pouvait que perdre du temps, en ouvrant la piste…
Et, il ne concède finalement que 3’57 à son meilleur ennemi.
Cyril, philosophe, racontait :
‘’ C’était une étape magnifique, une des plus belles spéciales que j’ai disputées dans ces dernières années de Dakar. Sportivement je me doutais que j’allais me faire rattraper par Marc, et que ce ne serait pas une bonne journée. Mais c’était grandiose. Je n’ai pas de regrets, j’ai attaqué sur toute la première partie. Il faut tenter sur ce Dakar, ce n’est pas une course d’attente. On est en train de se battre avec un très grand pilote qui est Marc Coma. Il est rapide, et malin. Alors, j’essaie de trouver le bon rythme. Et apparemment, ça s’est intercalé entre nous deux, donc c’est une bonne chose pour les départs de demain. ‘’
A deux jours de l’arrivée à Lima, Coma s’empare donc de la tête du général, 1’35 devant Despres, qui cependant a peut-être joué à son tour, un bon coup stratégique, puisqu’il aura l’avantage de partir 4ème demain, alors que son rival catalan devra lui ouvrir la piste…‘A toi, à moi’, dans ce jeu du ‘’chat et de la souris’’, peut-être bien que, 2 tout compte fait, c’est Cyril qui va sortir gagnant ce samedi, de cette ultime véritable spéciale… Nasca-Pisco, longue de 275 km !
Car dimanche, le dernier round lors de la 15ème et ultime spéciale avant d’arriver à Lima, ne se jouera que sur… 29 petits kilomètres !!!
Autrement dit, c’est bien, ce samedi, que le vainqueur du Dakar, édition 2012, sortira de la spéciale.
Derrière, la lutte pour la 3ème marche et connaitre l’identité du pilote qui accompagnera les duettistes de KTM sur le podium est toujours aussi disputée, puisque Helder Rodrigues, 7ème du jour à 7’31, lâche 4’21, à son plus sérieux rival, Jordi Viladoms.
Ce soir, il ne compte plus que 26’45 d’avance sur le second Catalan du Top 4.
ROBBY GORDON ATOMISE LES MINI…
Gordon satellise tout le monde…
L’américain Robby Gordon vient de déferler sur la ligne d’arrivée, avec un temps canon : 2h14’32” !
Soit tout simplement … 15’18” de mieux que le précédent meilleur performer du jour, la Mini (photo) du Russe Novitskiy, le lauréat de la 1ère spéciale en début de Dakar en Argentine.
De Villiers, finissant 3ème à 22’6
Au crédit du pilote Hummer, une attaque de tous les instants et aucune erreur dans les passages de dunes.
‘’J’ai prouvé que les Mini étaient des voitures de fillettes, puisque je leur ai mis plus de vingt minutes aujourd’hui. Concernant ma voiture, il s’agit du même système que j’avais déjà l’année dernière, et qui a été approuvé par les officiels. Il n’y a pas d’arrivée d’air supplémentaire. Et maintenant ils changent d’avis ! Je suis excédé. Excédé contre Stéphane, et contre Nani, qui ont mis en doute mon honnêteté, en disant que je suis un tricheur. Mais aujourd’hui je leur ai botté les fesses !’’
Le fait que les leaders gèrent, sans doute, leur avance au général mais cela ne les a nullement empêché de s’ensabler, ce qui est rare, que dis-je, rarissime, chez Peter comme chez Roma, permet de mettre cette performance en perspective, même si elle reste à souligner.
Peter qui lançait à la cantonade :
‘On a frôlé la correctionnelle’ !
Et confiait :
‘’ Dès les premiers franchissements de dunes, on a basculé sur une crête de dunes et derrière c’était un entonnoir. La sanction a été immédiate, nous nous sommes retrouvés bloqués. Les minutes ont passé, ont paru longues. On a perdu au moins vingt minutes, c’est-à-dire que l’on perdait la première place du classement général. Nous avons bougé du sable et fait avancé la voiture, centimètre par centimètre, pour s’en sortir. Je dois dire que j’ai pris quelques risques ensuite pour gagner du temps. Ce sont les 50 kilomètres où j’ai le plus attaqué de tout le rallye. Finalement, on a rejoint Nani, seulement à quelques kilomètres de l’arrivée, il a dû avoir quelques problèmes aussi. Cela fait un moment que je dis que dans les dunes, en se plantant on peut y laisser une demi-heure. Aujourd’hui on a frôlé la correctionnelle.’’
Le terme de cette spéciale mouvementée a presque fait passée inaperçue la très belle performance du Hollandais, Bernhar Ten Brinke (photo).
Aux commandes de son Mitsubishi ex usine, le vainqueur du Maroc 2011, signe le quatrième temps, à 23’15” de Robby Gordon.
Plus les jours défilent, plus ce garçon s‘améliore … remarquablement navigué, reconnaissons- le, par le toujours très expérimenté, Mathieu Baumel
Ten Brinke, se permet tout de même le luxe s’il en est de devancer et Roma et Peter.
Autre coup de chapeau, pour le duo Ronan Chabot-Gilles Pillot avec leur buggy SMG de Philippe Gache. Ce vendredi, ils finissent 8ème à 36’41” et occupent une belle 12ème place au général.
Gordon fait le show, “Peter” se fait peur…
Après avoir perdu 1h50 sur problème mécanique, hier jeudi, Robby Gordon n’a plus que les victoires d’étapes, comme lot de consolation sur ce Dakar 2012.
Parti très loin ce vendredi matin en 22ème position, l’Américain a attaqué du début à la fin de la spéciale du jour pour “atomiser” la concurrence, en remportant sa 6ème spéciale sur un Dakar, 15’18 devant le Russe Leonid Novitskiy, et 22’06 devant le Sud Africain Giniel De Villiers.
Ce fut d’abord Stéphane Peterhansel, qui perdait près de 20 minutes pour sortir d’un “entonnoir” au km145…
Reparti sur un train d’enfer, “les 50km où j’ai le plus attaqué de tout le rallye” de son aveu même, le Vésulien rattrapera finalement, son coéquipier, et néanmoins rival, juste avant l’arrivée, pour au final ne lui concéder que 2’49.
Il faut dire que le Catalan a connu les mêmes malheurs au km 155, perdant cependant moins de temps pour en sortir.
Il s’en explique :
’’ Nous avons vu tout de suite que le sable était très mou, donc nous avons dégonflé, et il nous a semblé voir que Stéphane était coincé dans un trou. Un peu plus loin j’ai regonflé, et je me suis à mon tour bloqué dans un trou. À la fin, nous avons passé toutes les dunes avec très peu d’air dans les pneus, car nous avons déjanté. J’ai ouvert la piste dans les dunes, et on voit qu’il faut aussi de la chance. Sur la fin Stéphane m’a doublé, mais je suis content d’être là. Je crois que les voitures vont rentrer très tard ce soir.’’
Derrière, Giniel De Villiers, le vainqueur 2009, paraît toujours pouvoir “gérer” sa 3ème place jusqu’à Lima, mais devra quand même éviter les soucis et garder un œil sur Robby Gordon, 4ème , et qui n’a sans doute pas abandonné ses rêves de podium, malgré ses 37’24 de retard sur le Sud-Africa
QUAD : LES PATRONELLI SONT BIEN LES TOLIERS !!!

TRIPLE DES IVECO

Décidément 2012, n’aura pas été l’année des Kamaz !
Les camions Russes, n’ont incroyablement été que l’ombre de la brillante et invincible armada, qui ces dernières années, survolait le Dakar, ne laissant que des miettes et encore, à leurs rivaux
Ce vendredi, le scénario s‘est à nouveau répété et après avoir traversé, à la peine, les dunes de la fin de parcours, les trois Iveco se sont regroupés et à la manière des équipes Peugeot et Audi à l’arrivée au Mans, ils ont fait route vers le terme de ce chrono.
Ils terminent dans un mouchoir :
Gérard De Rooy en vainqueur, 32″ devant Hans Stacey et Miki Biasion qui signent exactement le même temps final.
Karginov et son Kamaz sont eux, toujours immobilisé dans les dunes, Ardavichus a perdu pas mal de temps dans le dernier tiers du tracé.
Andrey Karginov aura donc connu, en 24heures, les deux faces du Dakar. Vainqueur à Arequipa, il a dû baisser pavillon sur les pistes sablonneuses menant à Nasca
Au général, rien ne change entre les deux leaders, avec un écart de 56’30” en faveur du fils de Rooy.
(A suivre)
Gilles GAIGNAULT
Photos : Red Bull – X raid – Iveco – ASO – DPPI – Maindru