Pour les fans du rallye-raid, notre envoyé spécial, Gilles David, a suivi le Tunisie Désert Challenge 2022

Ce mercredi 20 avril, tous les yeux étaient rivés sur l’organisateur. Après son pari réussi en novembre dernier, la caravane de Gert Duzon retrouve le désert Saharien et sa fascination d’un parcours légendaire, où va s’ajouter un frisson unique en terre Tunisienne.
Tout commence dans une ambiance festive. Les masques tombent et le virus s’éloigne… C’est la raison pour laquelle le Rallye TDC (Tunisie Desert Challenge) a posé ses valises en plein printemps à Djerba pour cette deuxième édition. Si pour certains, c’est une terre inconnue, pour d’autres des retrouvailles avec la bénédiction du Ministère des Sports du pays.
Les organisateurs Gert Duson et Jean-Claude Kaket, sont venus se familiariser l’hiver dernier avec le Sahara Tunisien pour préparer un tracé innovant.
Adieu Covid, vive les pistes ensablées dans ce magnifique pays, longtemps délaissé. Le sable ocre rougit par le soleil attendait avec impatience ces boulimiques du bac à sable et ce parfum d’aventure qui, lui n’attend pas ! Aventure, c’est juste le mot ‘’romantique’’ pour dire « problèmes ».
La parfaite organisation ces dernières années du MDC avait déjà conquis un nombre important de concurrents qui ne cessent de chercher l’aventure et un nouveau mode d’organisation. Dans les deux grands hôtels en bord de mer réquisitionnés, les visages, la joie et la bonne humeur sont intacts pour le grand plaisir des membres de l’organisation.
Pendant les temps forts de la pandémie, les traceurs ont eu largement le temps de peaufiner le Road-Book. Tels des vrais marins, Jean-Claude Kaket et ses compères ont tiré des bords de long et en large dans les dunes, ces deux derniers mois. Il faut dire que Gert Duson, fidèle à son trait de caractère, sérieux et chaleureux à la fois, a tout de suite été subjugué par la beauté des paysages, ainsi que par l’accueil de la population. Partout où il est passé, les habitants lui faisait une haie d’honneur « Merci de revenir chez nous ». Ces sourires et ses mots d’encouragement ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd !
Un Rallye sur le devant de la scène dans la pure tradition
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La particularité de cette épreuve, c’est que toutes les catégories sont représentées.
Au total, ce n’est pas moins de 30 nationalités présentes en autos, buggys motos et quads, SSV et camions, soit 750 pilotes et copilotes, dont 158 Français. Un beau plateau consolidé par d’énormes camions d’assistances et de nombreux mécanos. À noter, la présence du pilote Nirina Ramanandraibe avec son SSV Can-Am N°260, qui a fait le voyage depuis Madagascar.
L’encadrement a aussi été renforcé par 200 membres, tous aguerris de cette discipline. En tout, environ 930 personnes sur cette caravane 2022.
Ici, c’est la Tunisie. La population attendait avec impatience les concurrents dans le Grand Erg Oriental avec ses hautes dunes d’El Borma, qui, d’ailleurs, n’ont pas à rougir avec celles de Mauritanie. Bac à sable, quand tu nous tiens !
Mais avant de s’élancer à bras raccourcis sur les pistes ensablées du Sahara, à Djerba, tous les véhicules se sacrifient au rituel des vérifications administratives et techniques. Un passage obligé pour les équipages et leur machine. Tout y passe. Licence, passeport, assurance, permis, vaccin, fiche technique, casque, combi, gants, éclairage et extincteurs… Force est de constater que pour participer à cette course, il faut être habillé comme des vrais chevaliers qui s’apprêteraient à affronter un combat redoutable.
Le 21 avril, c’est un peu l’effervescence dans le parc. Un ciel bleu d’azur éclaire les visages dans une ambiance qui ressemble plus à des retrouvailles entre copains, qu’à la veille d’une grande épreuve automobile internationale. Adieu la Covid, vive les embrassades. Loin des yeux, loin du cœur, il faut dire que la plupart des concurrents ne se sont pas vus depuis … vingt–cinq mois. Une éternité ! On peut alors comprendre la décontraction des équipages.
Chose promise, chose due. Tunisie, nous voilà

Des pistes inédites et oubliées qui ont été spécialement réouvertes pour le Rallye, non loin des oasis qui se fondent dans le sable ocre du mois d’avril. Lors du prologue du 22 avril, nous assisterons sans doute à une revanche du Dakar pour certaines écuries, qui ne sont pas venues ici pour faire dans la dentelle !
Mais n’oublions surtout pas les privés qui parfois viennent jouer les troubles faits. Parmi les pilotes et copilotes Français auto/moto/SSV, on remarque quelques noms connus de cette discipline : Jérôme Pélichet, Pascal Larroque, Jean-Michel Polato, Thierry Bunel, Yvan et Véronique Dard, Xavier Panseri, Jérémy Halter, Delphine Crosse, Gabriel Pemeant, Jean Brucy, Antoine Galland, Mathieu Jaumard, Jean François et Marie Aline Ryo, Patrick Martin, Sébastien Delaunay, Renaud Niveau, Joël Labille, Sylain Mautret, Delphine Delfino, Hugues Lacam, Max Delfino, Delphine Crosse, Gabriel Péméant, Simon Vitse, Hugues Mollet, Antoine Galland, Patrick Martin, Stéphane Denecheau, Pascal Rollet, Xavier Lormand, Xavier Panseri, Cédric Rivet, Thierry Pitavy, Patrice Benoit, Rodolphe Dubost, Véronique Blandin, Claude Fournier, Matthieu Doveze, Neels Theric…
Au programme de cette édition, les équipages du TDC 2022 allaient découvrir la Tunisie comme personne ne l’a imaginé. Des pistes inédites et oubliées qui ont été spécialement ouvertes pour le Rallye non loin des oasis qui se fondent dans le sable ocre du mois d’avril.
Prologue : Vendredi 22 avril. ES1 : Djerba/Djerba – Liaison 45 km – ES1- 40,52 kms – Liaison 42 km
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En début d’après midi, ils étaient 181 équipages à s’élancés sur un prologue de 40,52 kms. Des pifs/pafs en enfilade, des gros cailloux qui bordaient les pistes sablonneuses et particulièrement glissantes. Le tout arrosé d’un sable ocre brûlé par le soleil.
Tout le monde attendait de voir comment allait se comporter l’armada MD Optimus. Finalement, les prototypes ont fait la démonstration de leur puissance sur cette petite spéciale parfaitement adaptée pour eux. Dans le désert, on ne triche pas, on ne ment pas, et personne n’est à l’abri d’une erreur, car la remise en question est permanente.
À bon entendeur… Bon, maintenant qu’on est là, il faut bien y aller, à la croisée des chemins de ce prologue.
L’équipage Français MD Optimus N°319 Vitse/Lefèvbre signe le meilleur temps en 34’18 devançant l’autre équipage MD Optimus, les Belges N°302 Lambilliotte/Lambilliotte de 13 secondes. Dans la catégorie camion, le DAF N°508 casse son moteur sur la piste, s’en est donc déjà terminé pour l’équipage Schoones/Schoones!
La catégorie SSV est remportée par le duo Français le N°210 Alvarez/Panseri sur Can-Am.
Simon Viste N°319 confie: « C’est une première pour nous deux. Moi qui viens du monde de la moto, je me suis régalé, des pistes que j’adore, sinueuses et glissantes. Du vrai pilotage. Je suis ici d’abord pour apprendre, mais aussi pour tester le véhicule et si besoin, le faire évoluer. Pour une première, ça ferraillait dure dans l’habitacle ».
L’épreuve du feu;. Samedi 23 : Djerba/Matous ES2 : Liaison 115 kms – Spéciale 354 kms
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Départ 5h30 du matin pour la première moto qui prendra la direction du terrain militaire d’El Borma, toujours interdit aux civils. Fort de leur succès de la veille, les Optimus s’élancent à bras raccourcis derrière les motos. Changement d’environnement par rapport à la veille, Les cinquante premiers kms sont des changements de cap fréquents en enfilades avec de nombreux pièges. Les dangers !! et I !!! obligent les navigos à rester concentré sur les instruments de bord.
Au menu ? Des escaliers en montée et en descente, des trous, des ornières et des oueds profonds qui deviennent le dessert de ce menu chargé en émotions. Contrairement au prologue, cette longue spéciale très technique favorisait plutôt les meilleurs copilotes de cette discipline. En fin copilote de l’écurie South Racing, Sébastien Delaunay sur Can Am N°204 a réussi à s’emparer de cette spéciale au nez et à la barbe des MD Optimus!Son pilote Van Loon ne peut être que satisfait de la prestation de son coéquipier.
Horreur, malheur, le SSV N°220 et le Toyota N°217 rentrent avec le camion balai. Le N°317 rentre aux stands sur le camion balai, et le N°222 à la ficelle… C’est une journée qui laisse des traces pour l’équipage N°354 Cousin Damien et Estelle Kazmierczack. Un accident en pleine piste qui aurait pu être plus grave. De ce fait, la direction de course a réagi rapidement en envoyant rapidement un hélicoptère sur les lieux de l’accident. Estelle a tout de suite été pries en main par l’équipe médicale et héliporté à l’hôpital le plus proche.
En Auto/Buggy, l’équipage N°304 Pélichet/Larroque du MD Rallye remporte cette ES2, en 4h25’38 devant l’équipage N°305 Belge MD Rallye à 8’13. Dans la catégorie SSV, c’est une véritable bagarre qui s’est engagée entre deux grands copilotes. D’un côté Sébastien Delaunay qui remporte la spéciale avec Erick Van Loon au volant du 204, Can-Am, suivi du Can-Am de son adversaire et néanmoins ami le copilote Max Delfino, N°215 qui navigue Hugues Lacam, .
Un retour aux sources avec cerise sur le gâteau, une boucle d’enfer Dimanche 24. Boucle Matous/Matous – ES3 : Spéciale 305 kms
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Si un Rallye-Raid méritait bien son nom en terre Africaine, c’est bien cette deuxième édition du Tunisie Désert Challenge. Au delà de la performance sportive qui promettait d’être rude dans tous les domaines, le parcours devait régaler tous les participants.
Au briefing de la veille, Gert Duson avait prévenu : « Demain sera une journée compliquée et particulièrement longue pour certains. Vous roulerez en terre hostile avec deux passages de dunes sur 45 kms, pas si simple. Vous allez aussi trouver beaucoup de langues de sables, des pistes cassantes et sablonneuses. Face au désert, il faut toujours rester humble. Voilà, je vous ai tout dit. À si j’oubliais, prenez avec vous beaucoup d’eau et votre sac de couchage, on ne sait jamais ! ».
Pas fier ce matin, l’équipage Yvan, Véronique Dard N°315 était condamné à partir en deux roues motrices pour affronter ces fameuses dunes dont tout le monde parlait depuis plusieurs jours. En attendant, Jean-François, Marie-Aline Ryo, avec leur Toyota N°350 terminent les derniers préparatifs avant un départ matinal.
Des tempêtes de sable en décors surnaturels, de désert en désert, les légendes de cette discipline se bâtissent avec des héros amateurs qui affrontent en permanence les obstacles. C’est ça le Rallye Raid, des histoires d’hommes et de femmes avec des moments qui marquent leur existence.
Alors, en avant Guingamp ! Ce fût une spéciale qui ne laissera personne indifférent, d’une part par le tracé inédit et d’autre part par la lecture du Road Book qui ressemble aux plus belles années du Rallye de Tunisie NPO, d’antan. Si les pros évitent les pièges du tracé, les néophytes allaient jardiner quelques heures. Le marchand de sable est passé !
Dès les premiers kms, plusieurs dizaines de véhicules étaient déjà plantés jusqu’au châssis. Tous les équipages dégonflent les pneus à la hâte pendant que d’autres sortent les plaques de désensablages pour essayer de se sortir de ces mauvais pas. Le soleil étant au zénith, la fatigue commençait à se faire sentir sur les organismes.
Gert Duson ne croyait pas si bien dire la veille. En effet, une étape d’enfer qui va rester dans les mémoires. Dès le début du passage des cordons de dunes, le PC course ne cessait de recevoir des signaux, car une grande partie de la caravane était planté dans le sable mou. À l’arrivée, les premiers de cordés attestent de la difficulté du jour. Un sable non porteur, une nav très compliquée et quelques petites erreurs d’appréciations de la lecture du Road Book.
Le Petit Prince s’en est allé. Le Tunisie Désert Challenge est en deuil.
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Sous la voûte étoilée du bivouac, lorsque l’organisateur a annoncé au briefing cette tragédie, nos yeux étaient mouillés par la tristesse. À cet instant, toute la caravane retenait son souffle, puis, tout le monde a levé les yeux au ciel pour voir s’il y avait une nouvelle étoile au–dessus de nous. Oui, il y avait bien une étoile de plus pour nous éclairer sur nos qualités, mais aussi sur nos défauts, mais il ne suffit pas de regarder les étoiles, mais de devenir une étoile.
Le motard Français N°114 qui pilotait une KTM, Matthieu de Saint–Exupéry, inscrit sous l’association ‘’Les Ailes du Petit Prince’’ est hélas décédé dans les dunes, sans doute à la suite d’une hyperthermie.
Matthieu de St Exupéry, participait pour la première fois à un Rallye Raid. Fatigué de relever sa moto maintes et maintes fois, il décide de se poser un instant pour récupérer. Non loin, plusieurs SSV plantés dans le sable décident d’aller à sa rencontre pour lui donner un peu d’eau. À cet instant et selon les pilotes des SSV tout était normal. À bout de force, Matthieu décide de déclencher un signal au PC course.
Aussitôt reçu, l’équipe du PC course réquisitionne un hélicoptère et l’envoi à sa rencontre pour voir ce qui se passe. Sur place, l’hélicoptère ne peut pas se poser en haut des dunes. Des bouteilles d’eau sont alors lancées à quelques mètres de lui. Matthieu fait un signe de remerciement. Quinze minutes plus tard, le motard déclenche une nouvelle fois un autre signal de détresse. L’hélicoptère retourne au point GPS, le médecin à bord ne peut que constater le corps sans vie du jeune Matthieu de Saint–Exupéry.
Le corps médical a tout fait pour le réanimer. C’est la stupeur, le Petit Prince est allongé dans le sable sans vie à côté de sa moto.
Celles et ceux qui pratiquent le sport extrême savent que les grosses chaleurs et l’épuisement physique sont souvent à l’origine des Hyperthermies. Vous pouvez boire des litres et des litres d’eau, plus rien n’y fait, c’est déjà trop tard.
À 35 ans, Matthieu de Saint-Exupéry rejoint un illustre membre de sa famille, Antoine de Saint-Exupéry (Poète, écrivain, aviateur et reporter), qui lui aussi avait rejoint le 31 juillet 1944 les cinq cents millions d’étoiles qui brillent dans le ciel.
Matthieu courait pour l’association »Les Ailes du Petit Prince »
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« J’ai ainsi vécu seul, sans personne avec qui parler, jusqu’à perdre toutes mes espérances dans le désert du Sahara Tunisien. Quelque chose s’est cassé dans cette aventure. Comme j’étais seul et sans passager, je me préparai à sortir de cet enfer, tout seul. J’avais à peine de l’eau à boire, mais tout le monde est venu à mon secours, organisateur, PC course, concurrents en SSV, hélicoptère, médecin… Puis, je me suis endormi dans les dunes au km 148,46 en plein milieu de l’océan de sable, auprès de ma moto ».
Sans doute un rêve de gamin longuement mûri depuis des années. Le Petit Prince laisse une femme et trois enfants dans une très grande tristesse. Bien entendu, comme à chaque drame en Rallye Raid, la course continue, mais le cœur n’y est plus.
Vu les circonstances, l’organisation décide de réduire la spéciale de 90 kms, dont un gros cordon de dunes, soit 216 kms au lieu de 305. Gert Duson l’organisateur déclare : « Je tiens à le répéter, si vous qui êtes en voiture ou en camion et que vous voyezun motard vous faire signe, allez tout de suite, allez sur lui le plus rapidement possible pour voir ce qui se passe. Entraide, entraide, entraide ». SVP, restez tous solidaires les uns envers les autres et plus particulièrement avec les motards, qui eux, sont souvent seuls dans cette immensité ».
Malgré le drame qui frappe la caravane, la course continue.
L’équipage N°304 Pélichet/Larroque du Team MD Rallye l’emporte pour la seconde fois, et gagne cette étape ES3, devant Simon Vitse. Dans la catégorie SSV, c’est l’équipage N°204, Van Loon/Delaunay sur Can Am qui fait le scratch, avec une petite minute d’avance devant l’équipage du Can Am N°215, Lacam/Delfino
Réunis l’ensemble des copilotes, Delphine Delfino, Sébastien Delaunay, Max Delfino et Jean-Michel Polato, indiquaient: « Aujourd’hui, la nav était particulièrement difficile, il fallait rester très vigilant, car la moindre erreur pouvait être fatale. D’ailleurs, nous avons plus ou moins jardiné à plusieurs endroits. Cette spéciale va marquer les esprits, par sa difficulté et sa diversité ».
Une spéciale mythique Lundi 25. Matous/Ksar Guilane – ES4 : 217 kms
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Ce matin, les visages sont tristes et les traits sont tirés. Pas un concurrent, pas un membre de l’organisation ne peut oublier la disparition de Matthieu…
La première moto est lancée à 8h00 sur cette étape raccourcie extrêmement rapide. L’ennemi d’aujourd’hui, c’est la poussière ocre qui voltige depuis ce matin sur les pistes asséchées. Il y a aussi des pistes très rapides et sablonneuses sur PP (Piste Principale), un peu de dunes, des oueds asséchés avec des grosses pierres.
Finalement, l’étape annoncée n’était simple pour personne, avec des changements de caps pas évidents. Sur la ligne de départ, les mâchoires des pilotes sont serrées, l’angoisse de la panne, mais aussi la joie d’une éventuelle victoire qui se profile à l’horizon…
C’est humain, car parfois, les rêves peuvent passer au cauchemar et c’est là que les tactiques les plus élaborées, se fracassent contre les réalités primaires du désert.
Victoire du N° 319, le duo Vitse/Larroque de MD Rallye qui triomphe devant trois MD Rallye, le N°304 Pélichet/Larroque, le N°314 Housset/Minaudier et le N°305 Imschoot/Imschoot
La source d’eau chaude pour certains, la douche froide pour d’autres ! Mardi 26. Ksar Guilane/Ksar Guilane – ES5 : 216 kms
Cette étape, initialement prévue sur 322,05 kms, a été raccourcie à 216 kms.
Dès 7h00, les motos s’élancent sous un vent violent qui drape d’un blanc manteau les moindres traces. Des tempêtes de sable en décors surnaturels, de désert en désert, les légendes de cette discipline se bâtissent avec des héros qui affrontent en permanence les obstacles. Outre les vents violents de ce jour, c’est une spéciale apparemment sans difficultés où il faudra malgré tout rester vigilent sur la nav.
La poussière devient l’ennemi de tous, stagnante entre les épineux, elle brouille les pistes déjà peu visibles. Le terrain d’aujourd’hui est glissant et piégeur avec de nombreux devers et de nombreux freinages en courbe, puis retour sur des pistes I I I très rapides sur 10kms, style WRC.
Un excellent condensé de ce qui attend les pilotes, car le comportement de chacun n’a d’intérêt que s’il a un sens. À peine parti, à tout juste revenu. Au km 37, le véhicule de l’équipage SSV N°204 Van Loon/Delaunay laisse un triangle dans un trou. Retour au bivouac pour réparer.
Au même endroit, le Camion N°501 DAF de Co de Wit se fracasse aussi dans le même trou. Se plaignant du dos, le navigo a été héliporté par mesure de sécurité à l’hôpital le plus proche. Quant à Vitse/Lefèbvre, le N°319 MD Rallye, actuel leader, c’est la boite de vitesse qui rend l’âme...
Malgré tout l’équipage remporte le scratch en devancent d’une petite minute le N°304 Pélichet/Larroque MD Rallye.Il faut dire que depuis le départ, la mécanique est soumise à rude épreuve. Un grand pilote des 24 Heures du Mans disait « Il faut toujours respecter sa mécanique sinon, elle s’en souviendra toujours et elle vous lâchera au plus mauvais moment ».
Au classement général, trois petites minutes séparent les deux MD Rallye,les N°319 et 304. Côté SSV, c’est une mauvaise journée pour l’équipage N°204, Van Loon/Delaunay. Dès la sortie des stands, la boite rend l’âme. Panique à bord, impossible d’aller plus loin. Tous les mécanos se jettent sous le véhicule, mais grâce à l’aide de Philippe Pinchedez, le SSV repart tout de même avec une heure trente de retard, tout en restant deuxième au classement général, juste derrière le SSVN°210 Alvarez/Panseri. Chassez le naturel, il revient au galop ! Alvarez/Panseri, en profite pour remporter le secteur sélectif de la journée.
À l’arrivée, tous les concurrents tiennent le même discours « Une spéciale magnifique, il y avait vraiment de quoi se faire plaisir, du pilotage en glissade, des belles dunes et un environnement d’une toute beauté. Les dunes ressemblaient un peu à celles de Merzouga, ou il fallait tirer des bords en permanence pour les passer ».
Mercredi 27 : Ksar Guilane/ Douz – ES6
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Sur les conseils de Jean–Claude Kaket et de Jean–Marie Lurquin, Gert Duson annule l’étape Ksar Guilane/Douz. La raison invoquée des organisateurs est la suivante : Il y a encore trop de véhicules dans les dunes. Les chauffeurs des camions balais n’ont pas dormi depuis 72 heures, aussi, je ne veux pas leur faire prendre plus de risques. De plus, la météo locale annonce une tempête de sable pour demain. Autrement dit, je ne suis pas sûr que les hélicos pourront décoller. Tout le monde prendra le goudron pour se rendre directement à Douz. Cette journée de repos non programmée tombe à pic pour les concurrents, puisque c’est une véritable tempête de sable qui s’est abattue sur la ville de Douz.
Sous la voûte étoilée avec R2-D2 Jeudi 28 : Douz/Stars Wazs – ES7 : 355 kms
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Du sable et encore du sable au menu de cette étape qui devrait normalement apporter son lot de surprises sur les forces en présence. En dehors du bac à sable, le parcours ne révélait aucune grande difficulté, mais la succession de changement de caps s’annonçait usante pour les hommes et les machines, mais aussi des plus motivantes pour déclarer la guerre sur ce terrain propice aux meilleures lames de l’écurie MD Rallye, au profil aiguisé.
Cette septième spéciale comportait aussi plusieurs dangers III. Mais compte tenu de la dégradation de la météo, le départ de la première moto avaitété décalé à 10h00. Plus le temps passait, plus les conditions devenaient défavorables. C’est donc avec regret que Gert Duson stoppe les premières motos. Finalement, toute la caravane reprendra le goudron pour se rendre directement à Star Wazs.
Vendredi 29 : Star Wazs/Star Wazs ES8 : 303 kms
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Une échappée au long court sur cette ultime spéciale qui pourrait bien avoir un rôle de juge de paix. Encore une fois, les conditions climatiques obligent l’organisateur à modifier ses plans. La spéciale est ainsi, réduite à 250 kms. Au menu, les dunes et dunettes d’El Borma avec 45 kms de HP/MVS. Des pistes sinueuses, palmeraie étroite, pistes de WRC sur 4 kms avec danger !!!! puis un finish dans les dunettes pour passer sous l’arche de la deuxième édition du TDC 2022.
Pour des questions de suprématie, les trois premiers étaient bien décidés à s’imposer dans cette ultime spéciale. Tout allait donc se jouer sur cette dernière entre les trois équipages Français de l’écurie MD Rallye Optimus. Ce matin, les visages étaient marqués sur la ligne de départ, mais la quasi-totalité des concurrents devraient être logiquement au bivouac, en début d’après-midi.
Les trois premiers se regardent de près, car dans cette longue ligne droite avant d’arriver sous l’arche, la chasse à l’homme est ouverte, avant de pouvoir fêter dignement une semaine de course instance et de fortes émotions.
Finalement, c’est l’équipage N°319 MD Rallye, Simon Vitse/Frédéric Lefevbre qui remporte un quatrième scratch avec huit minutes d’avance sur le duo Pélichet/Larroque.
Simon Vitse/Frédéric Lefébvre. MD Rallye confiaient:
« Pour la dernière, j’ai ouvert en grand et ça a payé. Cette épreuve m’a permis de mieux maîtriser l’Optimus. C’est un véhicule extraordinaire qui est capable de vous emmener en haut des sommets. Il faut dire aussi que Frédéric met la barre haute en navigation. De toute façon, nous allons encore nous améliorer, Conclusion, nous sommes conscients qu’un marchand de sable, ne fait jamais fortune dans le désert, c’est bien connu. En revanche, un beau trophée dans sa catégorie, çà, ça vaut de l’or ! »
Et Jérôme Pélichet. MD Rallye, ajoutait:
« Rien à dire, on a été battu à la régulière. Simon Viste était plus rapide que moi. Ce jeune pilote est comme un rasoir à deux lames, d’abord, il provoque, ensuite il met KO ses adversaires ».
Sébastien Delaunay/Erick Van Loon. SSV Can–Am, indiquant, eux:
« Dommage que nous ayons perdu une heure trente à cause d’un triangle, car nous avions les moyens de passer devant l’équipage le N°210 Alvarez/Panseri, qui termine premier au classement général des SSV ».
Sur cette course, il est important de souligner la parfaite implication de tous les membres de l’organisation (Corps médical, logistique, CP, catering, chronométreurs, PC course, photographes, journalistes, traceurs, pilotes d’hélicoptères, camions balai, ravitaillement), ainsi que toutes les autres personnes qui travaillent dans l’ombre. Sans eux, il serait impossible d’organiser un telle épreuve.
Clap de fin. Le pari réussi de Gert Duson transforme tous les rescapés en vainqueurs!!!
Texte : Gilles DAVID
Photos: Nicolas MAILFAIT STEVENIN – Sonja VIETTO RAMUSLE CLASSEMENT GÉNÉRAL FINAL
Auto/Buggy
1. N°319 : Vitse/Lefevbre (France) MD Rallye
2. N°304 : Pelichet/Larroque (France) MD Rallye
3. N°305 : Imschoot/Imschoot (Belgique) MD Rallye
SSV
1. N°210 Alvarez/Panseri (France) Can-Am
2. N°204 Van Loon/Delaunay (France) Can-Am
3. N°245 Niveau/Labille (France) Can-Am
Camion
1. N°503 Bouwens/Wade/Boerboom (BEL) IVECO
2. N°506 Rotsaert/Raes/Rotsaert (BEL) MAN
3. N°509 Hoondert/de Vos/Riezebos (NLD) DAF
Moto/Quad
1. N°101 Botturi (Italie) Yamaha
2. N°103 Doveze (France) KTM
3. N°122 Neels (France) KTM
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