Il est des pilotes qui marquent les esprits par leur talent et leur audace souvent doublés d’un palmarès éloquent dont faisait partie Rolf STOMMELEN, le pilote Allemand originaire de Cologne, né le 11 juillet 1943 et décédé accidentellement le 24 avril 1983 à Riverside en Californie, lors d’une épreuve IMSA sur une PORSCHE 935 Turbo K4 du Team John FITZPATRICK Racing, à l’aube de ses 40 ans et qui a laissé un grand vide lors de sa disparition brutale il y a tout juste 40 ans.Figure prégnante du sport automobile, adepte de l’endurance et de la vitesse, il était considéré comme l’un des meilleurs pilotes de sa génération par son talent et sa polyvalence, imprégnée de sympathie et de bonne humeur à toute épreuve qui faisait de lui un personnage très apprécié dans le paddock et dans le milieu des courses et en Allemagne, il était considéré comme le digne successeur de Wolfgang Graf Berghe von TRIPS, disparu tragiquement à Monza le 10 septembre 1961 alors qu’il était grand prétendant au titre mondial cette année-là.Issu d’une famille de Chevaliers de la noblesse Rhénane et dont les armoiries et le nom font manifestement référence à la petite localité de Stommeln en périphérie de Cologne, ses parents étaient propriétaires d’un atelier mécanique florissant avec une agence de location de voitures que leur fils Rolf se destinait à reprendre un jour, vu que celui-ci manifestait un penchant pour la mécanique plutôt que de poursuivre un cursus d’études supérieures.Dès son apprentissage terminé, son père lui offrit une PORSCHE Super 90 d’occasion pour son 19ème anniversaire à bord de laquelle il se rendit souvent au Nürburgring situé à une heure de route de son domicile. Et c’est sur le toboggan de l’Eifel, long de 27 Km à l’époque qu’il allait se défouler régulièrement parmi les touristes d’un jour à 10 DM (5€) le tour, en guise de ‘warm-up, pour entamer et débuter une éventuelle carrière en sport automobile !C’est en acquérant une PORSCHE 904 Carrera GTS en version routière et immatriculée K pour Köln (Cologne) SR (ses initiales pour Stommelen Ralf) 904 (le N° de modèle de sa Porsche) que le porteur de lunettes Rolf a commencé à voir plus grand, en participant à des courses de côte et en s’imposant dès sa 6ème participation, ce qui attira l’attention de Huschke von HANSTEIN, le Directeur de Course chez PORSCHE à l’époque et qui l’engagea séance tenante sur une voiture d’usine. [caption id="attachment_427886" align="aligncenter" width="700"]
Au volant d’une 908[/caption] Après un accident sérieux en 1968 où sur une PORSCHE 910/8 Spyder, il faillit perdre l’usage de la main gauche lors d’une épreuve en montagne avant de poursuivre sa carrière en Endurance majoritairement sur des prototypes de la maison PORSCHE,
Avec toutefois un exil chez AUTODELTA (photo) entre 1971 et 1974, où il fut engagé sur les fameuses ALFA ROMEO T33/3, ce qui ne l’a pas empêché de maintenir son lien avec le constructeur de Zuffenhausen par la suite et jusqu’à sa dernière course qui s’est malheureusement terminée de façon tragique le 24 avril 1983 à Riverside sur une PORSCHE 935 Turbo surnommée MOBY DICK, une version redessinée dérivée de la mythique 935, dite ‘’Baby’’. [caption id="attachment_427885" align="aligncenter" width="700"]
Au NURBURGRING en 1976[/caption] Dans les années 70’ Rolf STOMMELEN considéré comme prodige faisait partie d’une fournée d’excellents pilotes comme les frères Pedro et Ricardo RODRIGUEZ, Jo SIFFERT, Vic ELFORD, Richard ATTWOOD, Brian REDMAN, Jacky ICKX, Arturo MERZARIO, Derek BELL , Jo BONNIER, François CEVERT, Jean-Pierre BELTOISE, Jacky STEWART, Hans Joachim STUCK, Graham HILL ou Jochen RINDT, dont la polyvalence faisait l’unanimité et leurpermettait de se distinguer dans différentes disciplines avec un égal bonheur. En monoplace (F1 et F2) ou endurance, ou encore GT !En tout, Rolf il disputera 211 courses et récoltera 36 victoires parmi lesquelles une légendaire à la Targa Florio en 1967 sur une PORSCHE 910, associé à Paul HAWKINS, 76 podiums et 23 meilleurs tours.Pilote automobile complet et engagé sa devise a toujours était: ‘C’est mieux d’être 5 tours devant que 50 derrière ‘’, devise qu’il n’arrivera cependant pas à faire mentir durant ses années de présence en F1, entre 1970 et 1978, au sein toutefois de Teams, tout sauf compétitifs et souvent sous forme de piges. [caption id="attachment_427878" align="aligncenter" width="700"]
Au volant d’une ARROWS F1[/caption] En tout il prendra part à 54 Grands Prix pour 7 écuries différentes et n’obtiendra qu’un seul podium au GP d’Autriche en 1970. [caption id="attachment_427875" align="aligncenter" width="700"]
Au volant d’une BRABHAM F1[/caption] Durant son périple en catégorie reine, il a toujours dû se battre avec du matériel peu compétitif, ce qui ne lui permettra jamais de mettre en avant ses qualités intrinsèques et la seule fois où il a mené un GP, celui-ci s’est terminé de façon funeste lors du GP d’Espagne 1975 à Jarama, qu’il disputait au volant d’une LOLA EMBASSY du Team de Graham HILL et où il fut victime du bris de son aileron arrière, alors qu’il venait de prendre la tête, provoquant une sortie de piste violente qui coûtera la vie à 4 spectateurs et dont lui-même fut touché gravement par des fractures aux jambes.Après quelques mois de convalescence il déclara :« Mon attitude envers le sport automobile n’a pas changé et je continuerai à assumer les risques qu’il comporte.»Huit ans plus tard en cette néfaste journée du 24 avril 1983 où au pied levé, il remplaçait Jochen MASS sur la PORSCHE 935 K4 engagée par John FITZPATRICK au côté de Derek BELL et ce à l’occasion de la 5ème manche du Championnat Américain IMSA-CAMEL GT CHAMPIONSHIP à Riverside, il allait être la victime d’un enchaînement aux circonstances tragiques.Après avoir réalisé la pole-position à la surprise générale, c’est gonflé à bloc qu’il allait prendre le départ de cette épreuve au volant de la PORSCHE 935 K4 ‘’Moby Dick’’ dont il s’était montré tellement satisfait lors des essais qu’il avait téléphoné à son épouse Marlène, restée à Cologne pour lui signaler que la voiture marchait comme une bombe avec des pointes de vitesse à plus de 300 Km/h et qu’il avait pris aussi la décision d’arrêter la compétition en fin de saison.Malheureusement le destin allait en décider autrement…Alors que tout se déroulait normalement pour lui depuis le départ, c’est au cours du 95ème des 196 tours, peu avant la mi-course, que la PORSCHE 935 ‘’Moby Dick’’ lancée à 300 Km/h perdit soudainement son aileron arrière, déséquilibrant la voiture au point de la rendre incontrôlable et d’aller taper un mur en béton, vestige d’une ancienne délimitation du tracé en bord de piste et qui n’avait plus raison d’y être.Victime du coup du lapin et extrait de l’épave de sa PORSCHE en feu, son décès fut annoncé une heure plus tard.Après les deux gros accidents auxquels il avait survécu auparavant pour celui qui aimait raisonner sur les risques liés à la course en déclarant que chaque pilote devait pouvoir gérer ses propres risques et que lui ne souhaitait pas faire de la compétition toute sa vie, le destin cette fois-là… a fait que le risque était tout simplement devenu incontrôlable avec en plus la fatalité au rendez-vous.Rolf STOMMELEN repose depuis maintenant 40 ans au cimetière de Melaten à Cologne dans le tombeau familial. RIP Rolf ! Manfred GIETPhotos : Publiracing Agency [caption id="attachment_427879" align="aligncenter" width="700"]
Aux 24 Heures du MANS en 1979 avec la PORSCHE du Dick BARBOUR[/caption]]]>
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