Ayrton SENNA sur la Toleman TG-184 lors du-GP de Monaco le 3 juin 1984 où il signera sa meilleure performance chez Toleman en terminant 2ème – Photo Manfred-GIET[/caption]
A cette époque, Ayrton SENNA qui débutait comme novice en F1, sortait d’un brillant fait d’armes en ayant terminé au volant d’une TOLEMAN TG 184, le dimanche 3 juin 1984, deuxième derrière la McLaren-Tag Porsche d’Alain PROST ,au prestigieux Grand Prix de Monaco, l’épreuve la plus mythique du calendrier, course interrompue prématurément par le Directeur de Course, Jacky ICKX et ce en raison des conditions météorologiques épouvantables, dantesques et sacrément dangereuses !!!
Alors pour en arriver à disputer six semaines plus tard une manche du Championnat mondial d’endurance à l’opposé de ce qui était sa qualité première, le sprint, et sur un autre circuit célèbre comme le NÜRBURGRING, qu’est ce qui avait bien pu animer Ayrton SENNA à effectuer un tel revirement en passant de la monoplace à un prototype, bolide fermé ?
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Domingos PIEDADE[/caption]
A la base de ce qui s’avéra comme un one-shot, on retrouve le Portugais, Domingos PIEDADE, diplômé de l’université technique d’Aix-la-Chapelle (Voir lien) et vivant en Allemagne et fortement ancré dans le sport automobile en tant que patron du Team AMG-MERCEDES, manager de nombreux pilotes, tels Emerson FITTIPALDI, Nelson PIQUET, Michele ALBORETO et croisé souvent aux côtés du nouveau prodige Ayrton SENNA, et également conseiller et chef d’équipe à temps partiel au sein du Team JOEST.
C’est lui en effet qui parvint à persuader Reinhold JOEST, propriétaire du Team éponyme qui engageait des PORSCHE 956 au Championnat du Monde d’Endurance, d’incorporer le ‘diamant brut SENNA dans l’équipage de la PORSCHE 956 aux couleurs des jeans NEWMAN aux côtés des pilotes habituels, le très populaire Français Henri PESCAROLO et son partenaire le Suédois Stefan JOHANSSON sur cette PORSCHE, la N°7.
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Ayrton SENNA devant tout, le gratin de la F1 lors de l’inauguration du nouveau Nürburgring le 12 mai 1984 et sous une pluie battante – Photo Manfred GIET[/caption]
Pour le Brésilien que l’on découvrait après que celui-ci ait fait toutes ses classes de promotions en Angleterre, cette opération s’avéra judicieuse en vue d’étudier toutes les spécificités du nouveau tracé réduit du long NORDSCHLEIFE de 20 Km au moderne tracé de 5 Km et dont le vernissage avait eu lieu au mois de mai de la même année et ce en présence d’Ayrton SENNA, invité de dernière minute à une épreuve show, à laquelle participait tout le gratin de la F1 aux volants de MERCEDES 190 2litres3-16 soupapes, toutes identiques et que ‘’l’intru Brésilien’’ remporta haut la main à la surprise générale et…. sous une pluie battante !
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Ayrton SENNA- 1000 Km du Nürburgring 1984- Porsche 956 du Joest, sa seule et unique participation à une épreuve d’endurance – Photo Manfred-GIET[/caption]
En réussissant à le caser chez JOEST pour la quatrième manche de la saison d’endurance sur ce nouveau tracé en terrain inconnu, personne n’eut à regretter son choix puisque le Team JOEST, malgré quelques soucis techniques permit à SENNA non seulement de terminer 8ème au général pour une première en ayant eu la satisfaction en plus d’avoir été le pilote le plus rapide du trio de JOEST RACING, non sans avoir assimilés suffisamment d’enseignements relatifs à ce nouveau tracé en vue du GP d’Europe qu’il allait disputer onze semaines plus tard.
Malheureusement pour lui lors de ce GP d’Europe disputé le 7 octobre 1984, sur le nouveau tracé de l’Eifel Allemand, les astres ne furent jamais bien alignés…
INOUBLIABLE AYRTON…
Evincé à MONZA, au Grand Prix d’Italie pour avoir signé chez LOTUS pour la saison suivante à l’insu des patrons du Team TOLEMAN qui apprirent la nouvelle suite à une fuite journalistique, Alex HAWKRIDGE, le Directeur Technique du Team n’avait pas hésité à remplacer SENNA par le jeune transalpin Pierluigi MARTINI à Monza pour bien montrer son courroux au pilote Brésilien, dont les actions étaient manifestement en hausse depuis son exploit de Monaco, sans que celui-ci n’ait été prévenu avant son arrivée dans le paddock de Monza à l’occasion du GP d’Italie.
… Pour SENNA, il s’agissait donc de faire contre mauvaise fortune bonne figure jusqu’au terme de la saison 1984, ce qu’il fit à partir du GP d’Europe où le Team Toleman … le réintégra !
Toutefois les essais libres et qualificatifs furent parsemés de nombreux soucis techniques si bien que le Brésilien ne put faire mieux que de se qualifier qu’en 6ème ligne aux côtés de l’ARROWS du Belge Thierry BOUTSEN.
Et ce fut encore pire durant le GP, puisqu’au départ et dès la première courbe, suite à un freinage intempestif de l’Américain Eddy CHEEVER au volant de l’Alfa Romeo, SENNA sur sa Toleman escalada la Williams de Keke ROSBERG, créant un carambolage dans lequel furent éliminés outre lui-même et ROSBERG, SURER (Arrows), BERGER (ATS) et GHINZANI (Osella), tandis que Teo FABI (Brabham) ne put repartir que suite à l’aide des commissaires.
Outre une expérience enrichissante cette première au volant d’une voiture de sport ne lui aura guère servi pour ce GP d’Europe si ce n’est se réconcilier passagèrement avec son team jusqu’en fin de saison avant de s’éclipser chez LOTUS et de poursuivre sa brillante carrière naissante en cette année 1984 qu’il avait entamé au printemps chez lui au Brésil sur le circuit de JACARAPEGUA à RIO de JANEIRO associé à un autre sud-américain.
Le Vénézuélien Johnny CECOTTO, un ancien Champion du monde moto mais qui allait hélas quelques mois plus tard à BRANDS-HATCH, se brisait les jambes et ruinait sa carrière naissante en GP, pour la poursuivre finalement ensuite et en GT et en endurance avec BMW !
Manfred GIET
Photos : Publiracing Agency
