Le Yoshimura SERT a rendu une copie parfaite qui mérite un 20/20 en remportant une victoire indiscutable, la vingtième, pour Suzuki lors de ce 87ème Bol d’or.Cette équipe n’a connu aucun problème, tant mécanique que pneumatique, établissant également un nouveau record à la distance avec 737 tours couverts, soit 4181 kms.La sortie – ce qui reste exceptionnel – d’aucun Safety – Car, n’a d’ailleurs pas été nécessaire et répétions-le, ce qui est tellement rare pour être signalée.En remportant cette saison aussi les 24 heures du Mans au printemps dernier, puis en prenant la seconde place des 8heures de Spa et la troisième lors des 8heures de Suzuka, l’équipe de Yohei Kato et de Damien Saulnier retrouve le N°1, avec un nouveau titre de Champion du Monde FIM EWC.
DÉBUT DE COURSE: LES PNEUMATIQUES BROUILLENT LES CARTES
Nous pressentions le rôle majeur des pneumatiques dans le déroulement du Bol d’or, avec désormais trois manufacturiers… Bridgestone, Dunlop et Pirelli en lutte pour la victoire mais pas au point de ce que nous avons vécu en début de course.Le Mistral qui avait soufflé très fort toute la semaine, avec des pointes à plus de 50km/h, sur le circuit Varois, avait pour la course, perdu en force et changé de direction au moment du départ, donné samedi à 15h00 et sous un beau soleil et une température de 23°c.Cette nouvelle situation météorologique allait obligé les pilotes à partir dans l’inconnu avec des choix de pneumatiques et de braquets plus forcement adaptés.Les écuries ont-elles été piégés par la température différente des essais, sachant que la longue ligne droite du Mistral, où les machines foncent à plus de 340 km/h, fait perdre de la pression aux pneus?Au baisser du drapeau à damier, la seule obsession était de partir le plus vite possible. Gregg Black propulsait la Yoshimura SERT N°12, en tête de la meute des 45 motos.La Metiss expérimentale, elle, ne bouclait même pas le premier virage, car elle était percuté bêtement par un autre concurrent et fauchait à son tour, la N°85.Cette N°45 allait perdre d’emblée plus de 45 minutes à changer les trains avant et arrière et repartait malheureusement en dernière position.Dès le second tour, la Honda N°4 du Tati Team aux mains de Perolari et équipé de Pirelli, pointait en tête en précédant la BMW N°37 sur Dunlop et la Suzuki Yoshimura SERT N°12, chaussé avec ses Bridgestone.Au 10ème tour, la Honda N°4 établissait le meilleur tour (1’52.606) de ce début de course de toute beauté et devançait la Honda N°5 FCC TSR, avec un Alan Techer très rapide.Après 45 minute de course, les premiers ravitaillements ont lieu entre 22 et 27 tours, avec du ioup, la Kawasaki N°11, qui s’installait en tête avant le plein.15H49 COUP DE THÉÂTRE: LE PNEU ARRIÈRE DE LA N°1 EXPLOSE!

16H34: SECOND REBONDISSEMENT: LA HONDA N°5 DÉCHAPPE!
Nous n’avions jamais vu cela! Hook ramène sa Honda N°5 avec le pneu arrière Bridgestone qui a explosé également !!!Au bout d’une minute, le staff technique prend la mesure des réparations et rentre enfin la moto à l’intérieur du box, où le nombre d’intervenants n’est pas limité.Le bras arrière et la selle sont changés en moins de 10 minutes et Mike Di Miglio repartait en piste mais avec 6 tours de retard et donc en 40ème positioLa Yoshimura SERT alors aux mains d’Etienne Masson pointait en tête depuis le 43ème tour avec 11 secondes d’avance sur la BMW N°3Bridgestone avait intimé l’ordre de ne plus utiliser ce type de pneu arrière, avec lequel, par miracle seule la Suzuki n’avait pas connu de soucNicolas Reynier, ingénieur exploitation du Yoshimura Sert commentait la situation:« Les trois équipes étaient équipées du même pneu, le plus dur, le type 13, de notre allocation. Nous sommes repartis avec une gomme un peu moins dure.A 17h09, la Honda N°4 du Tati Team qui avait animé le début de course chutait et reprenait la ronde en 17ème position après 6’ d’arrêt.Randy Krummenacher son pilote déclarait:« C’est vraiment dommage, j’étais dans mon dernier tour et je n’ai plus eu d’essence au moment où j’accélérais. Nous avons de super bons pneus Pirelli que l’ont usent jusqu’au bout. »Le record du tour en course (1’52.606) restait toujours d’actualité pour cette machine mais elle était pénalisée par un Stop & Go, car deux mécaniciens étaient intervenus durant le plein.
18H17: NOUVEAU COUP DE THÊATRE … LA KAWASAKI N°11 QUATRIÈME ABANDONNE MOTEUR OUT !

19H29: GROS COUP DE CHAUD POUR NATIONAL MOTOS

21 H00: GROS COUP DE BLUES POUR CANEPA, 5ème AVEC LA YAMAHA YART N°1


23H00: LES BONS POINTS DE LA 8ÈME HEURE DISTRIBUÉS: YOSHIMURA PREND LA TÊTE, NATIONAL-MOTOS LA CONSERVE
Avec les points attribués au terme de la 16ème heure de course, la Suzuki Yoshimura SERT, récupérait les 10 points de la première place et se portait en tête du Championnat du monde EWC avec 133 points devançant la Yamaha YART, 6ème au classement provisoire de l’épreuve, qui glanait 5 unités portant son addition à 131 points.BMW second ajoutait 9 points portant à 95 points son pécule la confortant à la 3ème position du Championnat FIM EWC.Dans la catégorie Superstock, National Motos conservait son “matelas” de 108 points mais avec ses 17 tours de retard concédés à la suite de ses soucis la Honda N°55 ne pointait qu’en 26ème position au général et à la 14ème de sa classe n’augmentant pas son compteur.C’était la BMW Tecmas N°9 qui raflait la mise mais avec 35 unités elle n’était pas dangereuse contrairement à l’autre BMW N°25 du team Etoile qui portait à 63 points toute la menace pour National Motos, grâce à sa 4ème place qu’elle occupait à ce moment-là.
MINUIT: LE BRAS DE FER ENTRE SUZUKI ET BMW EST ENGAGÉ
A minuit, les conditions de roulage étaient des meilleures, sans vent, avec un ciel clair et une température de 14°c. Si on s’en réjouissait chez Dunlop dont les pneus pouvaient s’exprimer au maximum, chez Pirelli par contre, on craignait une plus grande usure avec la fraîcheur et l’humidité du petit matin.Les pneus perdent environ 200 grammes de pression la nuit avec la longue ligne droite.Le bras de fer en tête entre Suzuki Yoshimura Bridgestone et BMW Dunlop était à son paroxysme avec Reiterberger à la chasse d’Etienne Masson. 18 secondes d’écart!En passant le guidon à Dan Linfoot qui avait signalé que la lumière du tableau de bord de la Suzuki N°12 s’éteignait de temps en temps, Etienne confiait:« J’essaye de pousser au maximum mais Markus (Reiterberger) est très rapide aussi. La course sera encore très longue. Les conditions sont très bonnes mais il y a des pilotes très lents. Il faut faire très attention. »Alors que la BMW se portait en tête, la Tati Team Beringer N°4, était signalée en panne sur le circuit à 1h43 en pleine nuit. Elle était ramenée au box mais à 2h26, Patrick Enjolras signait l’abandon; moteur out.2H34: HANNES SOOMER CHUTE SUR LA BMW 37: LA MESSE EST DÎTE

380ÈME TOUR LA BMW TECMAS N°9 ABANDONNE !
BMW n’était pas décidément pas à la fête à l’entame de de cette seconde partie de la course, car la BMW Tecmas, voyait son moteur les lâcher etb …comme aux 24 heures du Mans, et laissait les commandes du Superstock, à l’autre BMW, la N°25 du Team Etoile qui précédait la Yamaha N°18 de l’écurie des Sapeurs Pompiers.7H00 DU MATIN: CHAMPIONNAT: SUZUKI PREND LA MAIN, NATIONAL MOTOS LA GARDE

HONDA: LA DESCENTE AUX ENFERS POUR LA N°5 ET LA N°333

BMW MOTORRAD ET YAMAHA YART : FINIR POUR L’HONNEUR
La BMW N°37 connaissait également bien des ennuis d’arrivée d’essence. On démontait tout à 9h40 en huit minutes pour revenir 25 minutes plus tard à son box.La série continuait pour l’Allemande qui s’arrêtait sur le circuit, dans la voie des stands, on réparait encore et encore. Mykhalchyk soupirait terriblement déçu:« On voudrait juste finir » Ce sera bien le cas mais à la 5ème place et avec 19 tours dans la vue!La Yamaha N°18 superstock des Pompiers pouvait espérer la 3ème place au général mais dans un sursaut d’orgueil, ce sera la Yamaha YART EWC N°1 qui allait l’en déloger pour l’honneur. Canepa dans un sursaut d’orgueil lâchait avant son dernier relai pour toujours:« Je pense à la course encore. Je veux ce podium. On doit se battre, c’est le moins que l’on puisse faire. »A 13h41 Canepa doublait la 18 et s’offrait ce dernier podium pour sa dernière course mais aussi pour son équipe. Niccolo stoppait ainsi sa carrière à 14 H20 dans un tonnerre d’applaudissements.Il confiait très ému :« Honnêtement on pensait que l’on ne finirait pas cette course. Nous avons terminé toutes les courses mais ça n’a pas suffi pour le titre. Je suis convaincu qu’ils gagneront l’année prochaine…» Respect!LE YOSHIMURA SERT ET NATIONAL MOTOS : LE TITRE EN EWC ET EN COUPE DU MONDE



