En ce 29 janvier, Jody SCHECKTER, le seul pilote sud-africain détenteur d’un titre de Champion du Monde en F1, fête son 75ème anniversaire et son nom à ce jour fait véritablement partie du patrimoine culturel dans son pays d’origine, l’Afrique du Sud, principalement dans la région d’East London, en province du Cap Oriental, là où il est né et a passé sa jeunesse auprès de ses parents et où son père exploitait une concession Renault.C’est d’ailleurs sur une RENAULT R8 GORDINI que tout jeune Jody SCHECKTER effectua ses débuts en sport automobile avec une ascension fulgurante malgré ses allures taciturnes et débonnaires.Dans la série d’endurance du CASTROL SPRINGBOK disputée au Mozambique et en Afrique du Sud, il remportera sa première victoire sur une CHEVRON B19 et en acquérant rapidement une réputation de ‘chien fou, en alignant ses prouesses et autres actes de bravoure sur les pistes où il se produisait.En 1972, à 22 ans, son nom s’inscrivit sur les tablettes de la F1, en fêtant ses débuts au Grand Prix des USA à Watkins Glen sur une Mc LAREN 19C, alignée par le Team officiel, aux côtés de Denis HULME, Peter REVSON et Reine WISELL et en terminant 9ème à 1 tour, pour une première, il se classera 9ème, HULME terminant 3ème derrière les deux TYRRELL de STEWART et CEVERT mais devant ses équipiers WISELL et REVSON.A cette époque, alors que HULME le N° 1 chez Mc LAREN était surnommé ‘’l’ours’’, SCHECKTER fut affublé du surnom ‘’d’ourson’’ qu’il garda tout au long de sa carrière au plus haut niveau et au cours de laquelle on le vit en action tant sur des voitures de Tourisme, aussi en endurance des sports-protos ainsi qu’en F5000 américaine SCCA L&M, Championnat qu’il remporta en 1973 en s’illustrant par quatre victoires sur une TROJAN T101.En endurance, Jody remporta aussi à deux reprises les 1000 KM de KYALAMI dans son pays natal, en 1976 avec Harald GROHS sur une BMW 3.0 CSL et un an plus tard avec Hans HEYER sur une FORD ESCORT II RS. [caption id="attachment_485167" align="aligncenter" width="600"] SCHECKTER- Au volant de la Wolf en 1973-Manfred-GIET[/caption] Sa discipline préférée resta toutefois la F1, la catégorie reine en sport auto pour laquelle il s’enthousiasma depuis ses tout débuts dans son pays natal où le cricket était encore considéré comme le sport national et où Tony MAGGS avait fait office de pionnier avant lui en F1 entre 1961 et 1965 avec 26 GP à son actif.En prenant le relai de son compatriote sept ans plus tard, Jody SCHECKTER a tenu son rang dans la catégorie suprême de 1972 à 1980 en se tenant régulièrement sous les feux de la rampe par son style de pilotage rapide, efficace et spectaculaire mais malheureusement aussi parfois imprévisible…Ainsi en 1973, lors du GP d’Angleterre à Silverstone, au volant de sa Mc LAREN M23, il déclencha une collision en chaîne où pas moins de 9 voitures restèrent sur le carreau, ce qui provoqua une levée de boucliers de la part de certains de ses collègues allant jusqu’à demander son exclusion aux Grands Prix restants jusqu’en fin de saison.Finalement, son Team, l’écurie Mc LAREN le laissa au repos durant 4 GP pour lui permettre de se remettre en question après avoir provoqué une des plus imposante collision de l’histoire en F1 et dont Adrian NEWEY, le grand génie parmi les designers en catégorie reine relate dans son autobiographie que le 14 juillet 1973 restera le jour de sa plus grande peur vécue en F1, âgé alors de 15 ans et qu’il assistait avec ses parents au Grand Prix, en voulant se précipiter au pied de la tribune pour récupérer son hamburger qu’il venait d’acheter et qui lui avait échappé, il a vu l’imposant carambolage de très près et des pièces voler dans tous les sens au point d’être tétanisé par la peur.Heureusement pour la suite, Jody SCHECKTER s’est non seulement assagit en acquérant l’expérience nécessaire pour exposer son talent au grand jour. [caption id="attachment_485161" align="aligncenter" width="600"]
SCHECKTER Tyrrell-en-1974-où-il-restera-comme-le-seul-pilote-à-avoir-remporté-un-GP-sur-une-voiture-6-roues-Manfred-GIET-[/caption] En effet, après avoir disputé 6 Grands Prix pour le Team Mc LAREN entre 1972 et 1973, en 74’, Ken TYRRELL l’attira dans ses rangs, conscient du potentiel dont était doté le jeune Sud-Africain et hisser la TYRRELL 007 aux premières loges.Si SCHECKTER ne remporta que quatre victoires, dont une historique en 1976 sur l’emblématique monoplace TYRRELL P34 à six roues, en laquelle cependant il n’a jamais réellement cru, il termina régulièrement dans les points en 1974 et 1976, performance qui lui permettra d’atteindre chaque fois le 3ème rang final au Championnat du Monde ‘’pilotes’’.En tout il disputa 45 GP pour l’écurie de Ken TYRRELL, connu pour être dénicheur de grands talents. [caption id="attachment_485166" align="aligncenter" width="600"]
SCHECKTER- La WOLF-WR-5-WR-6 de 1978 – Manfred-GIET[/caption] En 1977 cependant, Jody SCHECKTER céda … au chant des sirènes Canadiennes du nouvel arrivant en F1, l’homme d’affaires Walter WOLF, d’origine Autrichienne et qui après avoir fait fortune dans l’exploitation de plates-formes de forage sous-marin était passé de mécène à constructeur en rachetant les parts de Frank WILLIAMS et en récupérant des anciens châssis du Team HESKETH.Placé sous les ordres d’un staff technique notable et dirigé par deux génies de l’époque, Harvey POSTLETHWAITE et Peter WARR, Jody SCHECKTER réussi d’entrée à remporter la victoire au volant de la WOLF WR1, qui fêtait ainsi incroyablement sa première en GP lors de l’épreuve inaugurale de la saison 1977 en Argentine, prouesse qu’auparavant n’avait réussi que Juan-Manuel FANGIO en 1954 chez MERCEDES lors du GP de France !Laissant suivre deux autres victoires à Monaco et au Canada ainsi que six autres podiums, le pilote Sud-Africain termina la saison 77’ comme inattendu dauphin au Championnat du Monde derrière le Champion Niki LAUDA et en démontrant qu’il avait l’étoffe pour viser le titre à l’avenir.Sa seconde saison chez WOLF, où au total il disputera 33 courses, fut moins brillante en la clôturant par deux deuxièmes places en Allemagne et au Canada ainsi que deux troisièmes places à Monaco et aux USA, ne pouvant se classer mieux que 7ème au Championnat du Monde, la surprenante écurie WOLF de 1976, perdant effectivement de sa superbe. [caption id="attachment_485163" align="aligncenter" width="600"]
SCHECKTER- La Ferrari-312-T4- GP de Belgique – Zolder 1979 -Manfred-GIET.[/caption] Cela ne l’empêcha cependant pas de monter encore d’un cran lors de la saison 1979 lorsqu’il réalisera le rêve de chaque pilote d’un jour se retrouver chez FERRARI, la quintessence en F1.‘’Il Commendatore’’ l’INGENIERE Enzo FERRARI avait déjà voulu l’engager en 1973 mais SCHECKTER avait poliment du décliner l’offre parce que toujours sous contrat chez Mc LAREN, ce qui n’empêcha pas la Scuderia de garder un œil sur lui et de pouvoir enfin l’engager pour deux saisons à partir de 1979 en remplacement de l’Argentin Carlos REUTEMANN sur les FERRARI T3 et T4 à effet de sol, aux côtés du débutant Gilles VILLENEUVE et former un duo explosif avec le jeune Canadien, sous l’ère Mauro FORGHIERI. [caption id="attachment_485159" align="aligncenter" width="490"]
SCHECKTER en 1980 chez Ferrari où-il alla de déceptions en-déceptions et de mettre un terme à sa carrière-Manfred-GIET[/caption] Grâce à son talent, sa pointe de vitesse, sa régularité et l’avance technique affichée par FERRARI, SCHECKTER s’imposa comme leader avec trois victoires comme son équipier VILLENEUVE et JONES (4 victoires) et en profitant du règlement basé sur les quatre meilleurs résultats de chaque moitié de saison entrant en ligne de compte pour déterminer le futur Champion.Finalement ce fut sa victoire dans le temple de Monza lors du GP d’Italie devant les tifosis déchaînés à l’occasion du 300ème GP de la Scuderia qui fut déterminante pour couronner le Sud-Africain en fin de saison d’un tiercé gagnant pour remporter la timbale avec une avance de 4 points sur son équipier VILLENEUVE et de 11 points sur l’Australien Alan JONES sur la WILLIAMS FW 06.Un an plus tard et alors qu’il était bien décidé de défendre son titre, Jody SCHECKTER dut toutefois rapidement déchanter en devant faire face à la pire saison de la longue histoire de FERRARI qui en 1980, n’évita la dernière place au classement ‘’constructeurs’’ que de toute justesse après que la 312 T5, se soit avérée comme un ‘bide total, avec comme effet que le trentenaire Jody SCHECKTER décida de jeter l’ancre et de tourner définitivement le dos à la F1 pour devenir homme d’affaires.Exilé aux USA après sa retraite comme pilote, il créa à Atlanta, la société FATS (Fire Arms Training System) qui produisait des simulateurs en armement destiné à l’Armée, la Police et aux Services de Sécurité et qu’il exportera dans 30 pays, avant de la revendre pour environ 100 Millions de $ US, à la fin des années 80’.
Son champ d’action changera à nouveau radicalement début des années 90’ sur conseil de sa seconde épouse Clare originaire du sud de l’Angleterre et qui l’incita à reprendre une ferme, la Laverstoke Park Farm, avec 1000 Hectares de dépendances à Overton dans le Hampshire au sud-est du Royaume-Uni, où il cultivera des légumes bio et exploitera un impressionnant élevage de bovins, porcs, moutons et poules, aidé en cela par quelques 150 collaborateurs pour développer des produits biologiques de haute qualité dont de la mozzarella grâce à des vaches bufflonnes parmi son cheptel.Pour celui qui dans son pays natal a connu le Springbok (antilope) comme emblème, ensuite le Kiwi chez Mc Laren, le loup chez Wolf et le cheval cabré chez Ferrari et surnommé l’ourson, cela devenait presque logique qu’il termine sa carrière dans le monde animalier car même si son environnement a souvent changé, il n’a jamais failli à son ambition tout au long de sa vie !Aujourd’hui il profite d’une retraite bien méritée en suivant toujours la F1, via les médias et pour arrondir désormais ses fins de mois, il a décidé en 2024 de se débarrasser d’une grande partie de ses voitures de collections dont sept monoplaces de F1, soit son épargne pension ! Happy Birthday Jody . Manfred GIETPhotos : Publiracing Agency ]]>
<![CDATA[]]>