
24 HEURES DU MANS 2025. ROBERT KUBICA … LA VICTOIRE DU COURAGE

Sitôt sa victoire acquise avec ses coéquipiers le Chinois et le Britannique Phil Hanson, le Polonais Robert Kubica rappelait en préambule :
« Je suis tombé amoureux du Mans. »
Avant d’indiquer, précisant :
« Même si j’ai dit en 2021 – à l’occasion de sa première participation aux 24 Heures – à mon coéquipier que si je gagnais, je ne reviendrais jamais ».
Victoire désormais acquise en ce dimanche 15 juin 2025… il ne reste plus à souhaiter qu’il ne se souvienne pas avoir prononcé de telles paroles !

UN PEU D’HISTOIRE…

Alors qu’il brillait ben Formule 1, en témoigne entre autres, sa victoire le 8 juin 2008 à Montréal au GP du Canada au volant d’une Sauber BMW, sa carrière dans la discipline reine en monoplace s’interrompt soudainement à la suite d’un grave accident en rallye en février 201 dont les séquelles empêchent son retour en F1.
Toutefois, à force de courage et d’une volonté féroce, il s’engage à nouveau en rallye pour la saison 2013 en Championnat du monde WRC2 et … le Polonais décroche le titre mondial !
Les années passent, Robert pilote dans plusieurs séries automobiles et en 2017, très exactement sept ans après son dernier Grand Prix de Formule 1, Kubica reprend le volant en essais privés, puis est titularisé en 2019 pour une nouvelle saison en Formule 1.
Deux ans plus tard et alors que l’ancien Champion du monde de F1 – dernier pilote sacré pour Ferrari en 2017 – le Finlandais Kimi Räikkönen – testé positif au Covid-19 – le Polonais effectue ce qui sera son nultime retour en Formule 1 pour les Grands Prix des Pays-Bas et d’Italie dans le temple de la vitesse à Monza.
Rappel … 6 février 2011 : Robert Kubica se retrouve à l’hôpital de Pietra Ligure, près de Gênes…. En urgence absolue, pronostic vital engagé. Il s’est vidé de son sang – il ne lui reste plus qu’un litre dans le corps – après son accident survenu au volant de sa Skoda Fabia, lors d’un rallye régional – le Ronde di Andora (voir lien).
La voiture s’est encastrée de face dans un rail mal boulonné. La barre métallique a traversé le compartiment du moteur et perforé l’habitacle jusqu’à son bras droit figé à 90°…
Miraculeusement sauvé, le Polonais tout juste âgé de 22 ans – il est né le 7 décembre 1984 à Cracovie – va alors avec une force et une volonté de dingue entamer un long chemin de croix, parcours hospitalier, ponctué d’innombrables opérations pour tenter de redonner de la mobilité à son coude bloqué.
Et s’il a la mort dans l’âme fait définitivement un trait sur la Formule 1, il en est à longuement réfléchir et à se poser la bonne question… celle de savoir s’il pourra un jour se retrouver à nouveau au volant d’un bolide en course. Effectivement, des nerfs sectionnés réduisent à néant sa force dans son bras droit !

Robert rappelait ce dimanche 15 juin 2025 :
« Ce qui s’est passé a été très malheureux, mais j’ai eu beaucoup de chance. J’ai beaucoup travaillé pour clore ce chapitre, cela m’a pris pas mal d’années, non seulement pour me rétablir physiquement, mais aussi mentalement »
En secret, il attaque ce qui s’annonce comme une sacrée et fort longue convalescence pendant des mois et des mois.
Mais il a une volonté de fer. Et débute en endurance et et retrouve le pilotage d’une Lotus de F1.
Car Renault, son ancienne équipe conserve de lui le souvenir d’un ‘pilote hors norme, capable de viser le titre mondial.
Et lui offre une simulation complète de trois jours d’un Grand Prix à Valence, au cours de laquelle, il se révèle comme autrefois sacrément compétitif !
Mais pas suffisant pour envisager son retour en Grand Prix.

Il lâche encore ce dimanche :
« L’une des pires périodes de ma vie a été quand mon esprit n’acceptait pas le fait que mon bras était défaillant. C’était assez difficile à vivre, mais je suis heureux d’avoir atteint mes objectifs personnels. Si je devais dire une chose, un fait marquant ou la meilleure chose que j’ai accomplie dans ma vie – cela n’a rien à voir avec la course-, mais c’est plutôt la bataille que j’ai gagnée avec mon esprit. À l’époque, c’était vraiment difficile ».
Mais Robert Kubica soutenu par son sponsor personnel la firme Polonaise Orlen, parvient à se voir offrir le poste de pilote de réserve chez Williams en F1. Puis de titulaire !
Un volant couteux puisqu’il doit renoncer du coup à sa prime d’assurance touchée pour incapacité permanente à piloter en F1.
Sa saison 2019 en fond de peloton sera sa dernière parmi l’élite. Même s’il a droit encore à plusieurs séances d’essais chez Sauber- Alfa Romeo l’année suivante.
Les années passent mais il pilote ! Et avec de bons résultats dans différentes catégories
Son vrai grand retour, il va l’effectuer par l’Endurance, en 2021, d’abord en LMP2, avant de se voir proposer et offrir le… Rêve, un volant en Hypercar en Championnat du monde WEC chez AF Corse, la prestigieuse équipe qui engage aux côtés des deux voitures ‘ officielles, une troisième Ferrari 499P à partir de 2024.
Des cette première saison, avec ses partenaires le Chinois Yifei Ye et l’Israélien – Russe, Robert Shwartzman, il gagne déjà, triomphant aux USA aux 6 Heures d’Austin au Texas !
Et ce dimanche 15 juin… , ‘bingo, Robert il gagne la plus grande course du monde les très célèbres 24 Heures du Mans pour sa deuxième apparition en Sarthe au volant d’une Ferrari.

Naturellement ce triomphe aux 24 Heures du Mans 2025 restera comme sa plus grande victoire comme il le précisait après l’arrivée :
« J’ai ressenti une belle charge émotionnelle probablement exactement la même chose que quand je suis devenu le premier Polonais à gagner une course de F1, champion du monde de rallye WRC2 et d’autres courses et championnats encore. »

Avant de déclarer :
« Honnêtement, je pense que c’est un grand jour pour moi. Nous pouvons maintenant ajouter la Pologne comme pays vainqueur du Mans, d’une certaine manière. C’est aussi une façon de remercier mes fans qui m’ont accompagné dans les bons et les mauvais moments de ma vie et de ma carrière. »

Lâchant encore :
“Quand je suis venu ici pour la première fois, j’avais 35 ans, j’avais disputé beaucoup de courses dans bien des catégories et c’est devenu quelque chose de normal mais Le Mans, reste un événement unique et un défi unique, et m’a donné le sentiment de vivre des sensations que je ne connaissais pas, je ne savais pas à quoi m’attendre. Ça m’a ramené à l’époque du karting, où tout se passait pour la première fois. J’ai adoré ce sentiment et je dois dire que je suis tombé amoureux du Mans…”

Et de rappeler, on l’a déjà dit :
« Même si j’ai dit en 2021 à mon coéquipier que si je gagnais, je ne reviendrais jamais ».
Alors comme c’est désormais chose faire, il reste à espérer … qu’il changera d’avis !!!
Cela me rappelle ce que je dis souvent, la formule de Gandi La réussite, c’est le prix de l’effort !
Gilles GAIGNAULT
Photos : Thierry COULIBALY – Willy CHANTELOUP – Michel PICARD







