

Au pied du podium des 46ème 8Heures de SUZUKA, le staff du HONDA HRC avait pris le temps d’enfiler des tee-shirts au slogan évocateur: “WE GOT IT”, que l’on peut traduire comme : ” Nous l’avons eu”!

Cette 31ème victoire pour HONDA représente vraiment une victoire mémorable pour Takumi TAKAHASHI. Son incroyable palmarès comptabilise désormais tout simplement …7 succès, chiffre symbolique, qui conforte d’avantage encore sa place unique du pilote au plus grand nombre de première place obtenue sur cette course mythique.
Johan ZARCO, son équipier Français lui, double la mise après l’avoir déjà remporté l’an dernier, mais à trois pilotes avec le soutien Teppie NAGOE.
Alors qu’en ce dimanche 3 aout 2025, le vainqueur du GP de France en MotoGP, le 11 mai dernier, roulait en tandem avec TAKAHASHI.
Et ce suite au double forfait de leurs équipiers, le premier blessé (Iker LECUONA , le second (Xavier VIERGE) en manque de visa … à la dernière minute !!!

Ce week-end à eux deux, la paire ZARCO-TAKAHASHI, triomphe malgré tout et s’impose, l’emportant et gagnant avec panache.
Suite à des Satefy car en toute fin de course alors que la nuit était tombée sur le tracé de SUZUKA avec seulement 34 secondes d’avance…
Face à un adversaire pugnace comme le fut cette YAMAHA N°21 pilotée à trois – comme la totalité des équipages en piste – par le trio formé de NAKASUGA – MILLER – LOCATELLI , lequel s’empara du nouveau record du tour en course avec comme chrono 2.’06.604 !

À l’arrivée de nuit, Johann ZARCO, trempé de sueur et marqué par l’effort s’avouait satisfait de sa course:
« C’est toujours une bonne course quand vous pouvez contrôler l’écart, mais le faire à deux était vraiment difficile. Il faisait très chaud, vous transpirez et le temps de repos pour récupérer à deux est trop court. C’était parfois difficile quand vous remontez sur la moto, mais le rythme était bon même si tourner en 2.07, n’est pas évident à garder. »

Et il enchainait, précisant ensuite :
« Les deux Safety – Cars ont un peu changé la donne et le jeu, mais nous avons pu conserver notre avantage grâce à Takumi. Il a fait le boulot à chaque relais et c’était vraiment impressionnant. J’ai essayé de faire la même chose, mais j’espère que l’année prochaine on sera trois, car ce sera mieux. »
Avant de lâcher :
« C’est une course que j’aime beaucoup où je prends du plaisir, et nous avons l’une des meilleures motos. C’est un réel plaisir de la piloter. C’est une belle semaine à faire et à vivre.»
Et Johann de conclure :
« Il faut contrôler son énergie mais ce sont mes vacances spéciales de venir à SUZUKA »

Visiblement très ému, TAKAHASHI cherchait ses mots:
« Je voudrais dire que je suis vraiment fatigué, mais je veux vraiment remercier Johan. Les conditions étaient incroyables, avec des températures très élevées. A deux, nous n’avions que 40 minutes pour nous reposer. Je veux vraiment insister sur le fait que je remercie Johan et tous les membres de l’équipe HONDA HRC »
YAMAHA BATTU À LA RÉGULIÈRE N’A PAS À ROUGIR

Avec huit ravitaillements à son actif, soit un de plus que la HONDA victorieuse, la YAMAHA N°21 ne pouvait de toute manière pas l’emporter malgré les efforts de du tandem MILLER et LOCATELLI qui palliaient aux chronos inférieurs de NAKASUGA.
Jack MILLER avouait:
« On a fait ce que l’on a pu. Nous avons donné notre maximum. Hier, j’en avais demandé un peu trop à la R1 et suis tombé. Mais elle est incroyable cette moto. »
Andréa LOCATELLI ajoutait:
« Je suis content même si bien évidemment j’aurais aimé gagner. On a fait du super travail en essayant de faire de notre mieux, et on ne peut qu’être heureux. C’était difficile de réduire l’écart. Sur que c’est vraiment la course la plus difficile de ma carrière. J’ai les mains détruites! Merci à YAMAHA et a toute l’équipe qui a travaillé très dur. »
YOSHIMURA SERT: UN NOUVEAU PODIUM HOMMAGE QUI REDISTRIBUE LES CARTES

La YOSHIMURA SERT, Championne du monde EWC en titre, batailla ferme toute la course avec la HONDA N°73 SDG du HARC-PRO qui avait réalisé le meilleur départ et mené la course durant treize tours avec à ses trousses la HONDA du HRC et un Greg BLACK toujours incisif aux commandes de la SUZUKI N°1.
Son équipier Dan LINFOOT, hérita de la 4ème position mais il chuta dans le premier secteur, pu repartir et continua malgré tout sans repasser par les stands. À la force du poignet, cette équipe basée au Mans, rejoindra la bagarre pour le podium sans rien lâcher jusqu’à l’arrivée en ne passant que sept fois, comme la HONDA gagnante, à la pompe!
LINFOOT déclarait à l’arrivée :
« Je suis soulagé! J’ai terminé mon premier relai en dehors de la piste sans m’arrêter. J’ai perdu l’avant à la reprise des gaz mais sans dégât pour la moto. J’ai continué en faisant attention avec le pneu avant et en étant constant. Dans le dernier relai, on a essayé le tout pour le tout. J’adore cette course. »
Greg BLACK ajoutait, lui:
« Incroyable cette bagarre avec la 73. Nous sommes devant pour 13 secondes. Nous sommes le premier team permanent du mondial EWC sur le podium. Dan est remonté très fort. L’erreur est humaine. Je suis totalement épuisé. Nous n’avons pas été très heureux avec les Safety Car. C’était vraiment de la course extrême mais je savais que nous aurions un avantage lorsque la nuit allait tombée. »
Et il indiquait enfin :
« Cette troisième place nous la dédions à Luca (GUINTOLI) et nous pensons très fort à lui. »
MÉSAVENTURES ET BELLES COURSES DES TEAMS EWC PERMANENTS

A l’image du YOSHIMURA SERT, quatre équipes permanentes disputant l’intégralité du Championnat du monde d’endurance EWC FIM, terminent dans le TOP 10 du classement général.
Cependant des abandons irrémédiables, et pas des moindres, ont émaillé cette course impitoyable.
Ainsi le leader au Championnat – et qui perd gros dans l’affaire – le YAMAHA YART N°7 repart bredouille du Japon après … 3 chutes et la casse du moteur qui mettra fin au calvaire de l’équipe Autrichienne !
Tout d’abord 0’HALLORAN, alors 4ème, partait à la faute à la chicane à 13H41, imité ensuite par FRITZ qui avouait:
« Je n’attaquais pourtant pas vraiment. C’est parti de l’avant. On n’a plus d’électronique, de Traction Contrôle et j’étais mal à l’aise en roulant… doucement. »
Le cauchemar n’arrêtait pas avec cette fois la chute de HANIKA à 15H44, au même endroit que son équipier 0’HALLORAN.
Le ‘Boss Mandy KAINZ commentait l’abandon du YART:
« Karel a chuté à cause d’un soucis moteur. Nous baissons le rideau! C’est le premier abandon depuis trois ans…Oublions SUZUKA et regardons de l’avant vers la suite de la saison et le BOL D’OR. »
Le problème était le même pour la HONDA FCC N°5 qui naviguait dans le Top 10 mais qui quittait la scène à 12H40 avec la casse d’une soupape.
Alan TECHER se montrait dépité:
« Nous avons fait quelques erreurs aux essais mais on pouvait se battre pour le Top 10. La course et le Championnat sont fichus pour nous. Reste le BOL… »
La HONDA N°4 du TATI Team subissait, elle aussi à son tour, le même sort.
BMW repart de SUZUKA avec deux belles prestations de ses machines. La N°37 se classe 5ème (comme en 2024) à deux tours et la N°76 termine 6ème à trois tours.
La casse d’une platine de frein qui se coinça dans la roue et mis à terre VAN DER MARK alors qu’il rentrait pour réparer coûte le podium à la 37.
La KAWASAKI WEBIKE TRICKSTAR N°11 termine à une belle 8ème place malgré un STOP & GO à la suite d’un dépassement sous drapeau jaune pour LEBLANC et un passage par les stands pour RAMOS (vitesse excessive dans la voie des stands). Cette KAWA précède de 38 secondes la YAMAHA du ELF Marc VDS N°99, première machine équipée par DUNLOP.

LES POSITIONS AU CHAMPIONNAT EWC
Le YAMAHA YART N°7 garde un avantage d’une unité (88 points) devant le BMW MOTTORAD N°37 (87) et le KAWASAKI WEBIKE TRICKSTAR N°11 (83 points).
Le YOSHIMURA SERT N°1 revient dans la course au titre (73 points) et précède le BMW ERC N°6 (68 points) qui termine à une belle 11ème place en empochant 10 points contrairement au FCC TSR HONDA FRANCE N°5 qui repart 6ème avec son score initial (58 points) après son abandon.
DUCATI KAGAYAMA N°3 ET SUZUKI CN CHALLENGE N°0 MORDENT LA POUSSIÈRE
Le début de course de ces deux équipes pouvait laisser présager d’un très beau classement. Elles pointaient 6 et 7ème après 2h30mn de ronde, mais nous retrouvons à l’arrivée la DUCATI N°3 reléguée à la 29ème place à 24 tours des vainqueurs et la SUZUKI N°0 expérimentale encore plus loin: 33ème à 32 tours.
Deux chutes ruinèrent tous leurs espoirs. SCHRÖTTER accrochait sa DUCATI en dépassant la N°89 et ARENAS explosait la SUZUKI à 15h15 alors qu’il pointait 4ème à 1 tour.
S’ensuivait de longues séances de mécanique pour l’honneur.
SUPERSTOCK: BMW ÈTOILE N°25 L’EMPORTE ET REJOINT AU CLASSEMENT NATIONAL-MOTOS FMA.

L’écurie de la Garenne Colombes, NATIONAL-MOTOS FMA a vécu une course cauchemardesque avec deux chutes très violentes de Guillaume RAYMOND puis de Johan NIGON à la chicane qui entraîna même la sortie du Safety-Car à 17H34. Les pilotes n’ont pas été blessé.
Nous avons connu une course très disputée en Superstock avec une lutte fratricide BMW, entre la N°25 du Team Etoile, la plus vite des essais, qui l’emporte pour 21 seondes sur la N°93 du TONE Team.
La N°25 a dû observer 10 secondes de pénalité pour avoir dépassé la voiture de sécurité… WATANABÉ avouait à l’arrivée qu’il était bien fautif.
L’APRILIA N°42 REVO-M2 complétant le podium de cette catégorie.
La HONDA N°41 de l’écurie Française KEADEAR-DAFY RAC 41 prend la 6ème place et se replace dans la course au titre (3ème avec 70 points).
Avec un résultat nul, NATIONAL MOTOS FMA, se retrouve ex-aequo (86 points) en tête du classement de la Coupe du monde avec le team Etoile très satisfait de cette seconde victoire à SUZUKA, après celle de 2024.
BOL D’OR: LE SUSPENS RESTE ENTIER POUR LA COURSE AUX TITRES
Avec tous ces rebondissements, les positions du Championnat EWC FIM et de la Coupe du monde Superstock, sont du coup très resserrées avant la dernière épreuve du BOL D’OR qui aura lieu sur le circuit Varois du Paul RICARD, les 20 et 21 Septembre prochains.
Nous y retrouverons également les protagonistes de la nouvelle catégorie Production avec, parmi eux au départ, le retour à la compétition de la légende de l’endurance ayant conquis la bagatelle s’il en est de… 9 titres mondiaux avec le SUZUKI SERT, Monsieur Vincent PHILIPPE.
Texte : Michel PICARD
Photos : FIM GOODSHOOT et Daniel LENCINA



