LIVIA LANCELOT : A LA POURSUITE DU GRAAL !!!
L’AFFRONTEMENT AU SOMMET
Pour rester au top en permanence, la vie de Livia Lancelot n’est faite que d’entrainement. Elle a donc choisi la Belgique, où les terrains sont ouverts toute la semaine. Un jour sur deux, avec son mécano, elle roule, sur différentes surfaces, il est vrai que du sable à la boue façon Raspoutiza, (la boue qui a vaincu la Grande Armée de Napoléon et la Wehrmacht d’Hitler) en passant par les terres les plus dures, caillouteuses et poussiéreuses, la Belgique est un paradis du cross. Bien sûr, il ya les batailles, 7 GP féminins disputés au cours de l’année, sur les mêmes circuits et aux mêmes dates que les GP MX1 et MX2. Mais cela ne suffit pas à la voracité de rouler que l’on entend, au sens positif du terme, quand on parle avec Livia. Il lui arrive aussi, quand son agenda lui permet de courir les cross inter avec les garçons. Elle a déjà pris plusieurs départs aux côtés de Marvin Musquin, le pilote surdoué que nous avons présenté dans ces lignes et de nouveau couronné Champion du monde de MX2, le week-end dernier en HollandeC’est sûr, elle a alors l’honnêteté de reconnaître qu’à ce niveau, elle ne se bat pas devant. Mais quel entraînement de folie ! Bien entendu, cela ne suffit encore pas. Alors, dans sa vie de nomade (toujours au sens positif du terme) elle emporte avec elle sa batterie d’instruments de torture. L’expression « soulever de la fonte » s’applique ici sous forme de vélo, d’abdos et autres machines à suer et cela se passe un jour sur deux.Le lendemain, elle roule.PLUS DURE SERA LA CHUTE
« En 2009, le problème c’est moi » dit-elle avec une formidable lucidité, « je gagne 90% des premières courses de la saison et je chute à l’entraînement. Blessée à l’épaule, opération chirurgicale nécessaire, quatre mois sans rouler. Le titre est pour Steffi. Saison fichue et retour sur les circuits douloureux en 2010. J’ai du mal à m’y remettre à 100%. Au premier GP, je ne me suis pas encore totalement faite à ma nouvelle moto, je suis passée de Kawasaki à KTM. Et, elle ajoute:« Physiquement, je ne suis pas au top, bref je mets trop de temps à reprendre le rythme. Steffi Laier prend des points d’avance. Par la suite, tout est bien revenu mais tard. J’ai gagné le dernier GP, en République Tchèque, mais il n’en reste plus qu’un à courir (Italie, les 11 et 12 septembre), Avant de conclure:« ce sera difficile, je sais que tout peut arriver mais je ne souhaite à personne, et surtout pas à Steffi, de devoir affronter ce qui m’est arrivé. (NDLR, 37 points séparent les deux pilotes et il est distribué 25 points pour chacune des deux manches au vainqueur). Mathématiquement, si Laier fait gouffre dans les deux manches, c’est possible. Mais Livia n’est pas du genre à rêver en couleurs. Cela dit, je n’ai que 22 ans. J’ai encore un peu de temps pour gagner d’autres titres ».FEMME LIBEREE C’EST PAS SI FACILE
Dans le Roman des Chevaliers de la Table Ronde, Lancelot a vu deux fois le Graal, le vase sacré. Bon présage pour la parisienne au nom prédestiné. Mais quand elle raconte sa vie (un peu, elle est d’une discrétion absolue) elle évoque les sacrifices qu’elle a dû faire pour en arriver là.Sacrifices physiques, sacrifices perso. Elle retrouve ses parents lors des GP proches de sa base bruxelloise, qui l’accompagnent en camping car. Son team (KTM-HDI-MX, qui fait courir aussi Valentin Teillet et Matthias Bellino) s’occupe d’acheminer la moto. Pour les GP plus lointains comme la Bulgarie, c’est l’avion mais…seule.Contraste bien sûr. Découvrir la « solitude du coureur de fond » à 20 ans, est un énorme pari sur l’avenir. Cela dit, le statut de femme – pilote a aussi ses avantages