Jean-Claude Andruet sera présent au départ du prochain Monte Carlo historique, au volant de la réplique exacte de sa Berlinette Alpine 1800, victorieuse en janvier 1973, et mise à sa disposition par Philippe PEAUGER, le patron de la société FERALU qui avait déjà relancé sa carrière en historique, il y a quelques années, avec la célèbre PORSCHE 911 « MARINI».
Il sera assisté, comme à l’habitude par une charmante navigatrice et nul doute que cet équipage attirera tous les regards des « aficionados » de Rallye.
Même s’il n’a jamais caché son amour de la Corse et des Cévennes qui sont devenues pour lui, des terres d’adoption, Jean-Claude voue une passion pour le Monte Carlo, véritable «Graal» des « Rallymen »
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Victorieux avec BICHE en janvier 1973 avec la Berlinette ALPINE[/caption]
Il y a parfois connu des fortunes diverses en 1968, 1969 ou 1970, des éditions émaillées de quelques problèmes et n’a pu que boucler le triplé de 1971, derrière ses équipiers, le Suèdois Ove Andersson et le Normand, Jean-Luc Thérier.
En revanche, sa victoire de 1973, lors d’une édition dantesque marquée par des dizaines d’abandons dans les congères et la « Burle » de Burzet, constitue un authentique exploit et, sûrement, le haut fait de sa carrière.
Selon ses propres aveux, il n’avait jamais conduit aussi vite, la Berlinette virevoltant sur la route et-parfois- au- delà !!! pour rattraper un hypothétique temps perdu…
En effet, après un début de rallye, relativement moyen (tout est relatif !), il se réveille lors du parcours commun et réalise un temps canon dans Burzet qui aurait dû lui donner la tête du rallye, alors qu’une erreur de transmission de son temps fait qu’on lui annonce qu’il a pris beaucoup de retard.
Mortifié, mais piqué au vif – on sait que Jean-Claude fonctionne beaucoup au moral, il va alors commencer son festival :
Dans « Saint Bonnet le froid », la Berlinette volait, à la limite quasiment partout et même au-delà … puisqu’elle a fini au fossé, ne perdant qu’une minute grâce à l’aide d’un groupe de spectateurs.
A « Saint Jean en Royans », la valse continue et Jean-Claude va aborder la dernière nuit avec une avance de 1’44’’ sur Andersson, lui aussi sur Alpine et vainqueur de l’édition 1971.
Et puis survient l’inconcevable qui va contribuer à la légende… Au départ du second Turini, c’est la crevaison§
Jean-Claude sait qu’à 500 mètres, une zone plus large pleine de spectateurs permet de changer de roue rapidement sans sortir le cric…
Mais, paralysé par la déception et la colère, il ne s’arrête pas et continue sa route avec un pneu en lambeaux arrachant des morceaux de carrosserie et mettant la transmission à rude épreuve.
Il est doublé par plusieurs concurrents et se retrouve complètement dépité avec plus d’une minute de retard sur Anderson et du coup, relégué à la troisième place.
Mais Jean-Claude est un battant et il réalise un festival sur les trois dernières spéciales de « La Couillole », le « Turini » à nouveau et la « Madone » nom prémonitoire, tant sa prestation fut irréelle, surnaturelle… la Berlinette dansant sur les plaques de glace et freinant des dizaines de fois, après le panneau « trop tard » !!!
Et, à l’arrivée à Monaco, l’équipage Andruet-Biche l’emportait avec… 26 secondes d’avance sur Ove Andersson, pour ce qui reste comme l’un des plus grands exploits de l’histoire du Rallye Monte Carlo.
Nul doute que 50 ans après, du 24 Janvier au 1er Février prochain, ils seront nombreux, le long de ces routes mythiques à se rappeler de cette épopée et à encourager notre Jean-Claude ANDRUET national qui reste un des chouchous de tous les vrais amateurs de Rallye, tant pour sa virtuosité que pour son caractère passionné…
François VEDEL
Photos : Collection FERALU et DR’
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Mise au point à Montlhery[/caption]]]>
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