Vous abordez le Bol d’Or sur la lancée de votre troisième place à Suzuka. Un résultat génial, mais qui a même dépassé vos attentes, peut-être ? « Clairement, un résultat génial pour l’équipe et pour moi personnellement. Terminer sur le podium en tant qu’Européen est toujours génial, car nous savons que c’est une course très dure avec toutes les équipes japonaises et les pilotes japonais qui ont passé beaucoup de temps à courir là-bas. Être performant face à eux est toujours difficile, mais nous avons prouvé cette année avec Yoshimura, SERT et Bridgestone, que nous pouvons être compétitifs. Ça a été une semaine compliquée sans Sylvain Guintoli ni Xavier Siméon, nous nous sommes retrouvés avec juste Kazuki Watanabe et moi pour piloter la moto. L’objectif était alors clair : juste prendre quelques bons points au championnat. Mais nous avons finalement fait une très bonne course et même si nous avions fini quatrièmes, ce que nous visions, c’était déjà une super performance, car nous avions démontré notre rythme dans une course très dure. Pour finir, le YART a fait une erreur et nous avons fini troisièmes – mais c’est la course, c’était un bon résultat et nous étions très contents. » Les points supplémentaires inscrits et la plus grande avance qu’ils vous donnent vous enlèvent-ils un peu de pression ? « En fait, nous n’avons pas tant de pression que ça depuis le début de la saison, nous avons juste continué à faire notre job que nous savons comment faire avec l’équipe. C’est toujours un travail d’équipe, nous nous concentrons sur notre travail sans nous occuper des autres et c’est ce qui nous rend forts. Si nous menions le championnat avec une plus grande avance, ou si nous étions derrière aux points, nous prendrions toujours le départ avec le même objectif, qui est de gagner le titre. » Comment transférez-vous votre bonne forme de Suzuka sur le Paul Ricard et la manche finale de la saison EWC ? « Le Bol d’Or nous a souvent bien réussi. La piste convient bien à la Suzuki. Elle est plus petite et serrée, ce qui rend la compétition plus disputée – et nous savons pourvoir gagner la course en étant plus rapides. Notre objectif est de gagner le championnat et nous allons continuer à faire notre job. Un autre de nos points forts est la fiabilité : nous avons une machine performante et solide, et, dans le passé, ce sont les autres équipes qui ont eu des soucis. Espérons que ça se passera bien pour nous et que nous finirons la course, mais aussi qu’autant d’équipes que possible la terminent, car l’an dernier, nous nous sommes retrouvés avec une belle avance après tous les abandons et c’est devenu un peu ennuyeux vers la fin pour tout dire. Espérons que la course restera indécise jusqu’au bout, que nous ferons une bonne course et que nous gagnerons. » À quel stade passez-vous de la vitesse à la préservation ? « Le but est de gagner le championnat et nous inscrirons les points dont nous avons besoin durant la course. Si nous sommes troisièmes en course et que cela nous rapporte suffisamment de points pour gagner le championnat, nous finirons troisièmes. Si nous devons finir deuxièmes et rattraper des gars devant nous, alors nous attaquerons pour gagner le championnat. Ça dépend. Nous sommes suffisamment intelligents, en tant que pilotes et en tant qu’équipe, pour savoir comment gérer la situation, nous l’avons déjà fait dans le passé. Nous devons juste rester concentrés sur notre job. Nous étions rapides au Mans et nous avons conservé ce rythme à Spa puis montré que nous étions compétitifs aussi à Suzuka, et je suis sûr que nous le serons au Paul Ricard. Un top 3 à l’arrivée est notre but principal et si nous pouvons gagner la course sans prendre trop de risques, nous le ferons. » Le Circuit Paul Ricard est-il très exigeant ? « Ce n’est pas la plus physique des pistes sur lesquelles nous courrons dans l’année, car il y a pas mal de virages rapides et fluides, peu de gros freinages et une longue, longue ligne droite. Le principal est de ne pas faire trop d’erreurs, car sur un tracé assez rapide comme celui-là, il faut éviter les pilotes plus lents, les incidents sur la piste, être très prudent et garder à l’esprit que tout peut arriver. Et puis, bien sûr, il faut de la fiabilité, bien connaître la moto, savoir quand attaquer, quand assurer et ne pas trop lui demander, car ça peut être très dur pour la mécanique. » Quel rôle la météo peut-elle jouer ? « Généralement, elle est assez bonne lors du Bol d’Or. Nous avons eu de la pluie dans le passé, ça peut arriver et elle peut tomber à tout moment. Normalement, s’il pleut, il ne fait pas trop froid et il y a moins de risques. Mais ce qui peut être un souci, c’est le vent. Certaines années, il a été très fort, ce qui est très difficile pour les pilotes au niveau des repères de freinage. Généralement, piloter dans le vent est assez dur, il faut être très prudent et comprendre la situation pas à pas. » Propos recueillis par Michel PICARD Photos : Michel PICARD ]]>
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