CHAMPIONNAT DE LA MONTAGNE : LE COL SAINT PIERRE SOURIT A GEOFFREY SCHATZ

  Deux semaines après s’être incliné à Bagnols-Sabran devant Fabien Bourgeon, le triple champion de France Geoffrey Schatz a pris une éclatante revanche     Sur la Corniche des Cévennes, près de Saint Jean-du-Gard, il a tutoyé avec sa Nova proto Honda turbo, le record du Champion d’Europe, l’Italien Christian Merli pour distancer sans appel, celle du prometteur Marc Pernot, déjà sur le podium, devant la Revolt Alfa turbo du vainqueur de Sabran.   [caption id="attachment_427297" align="aligncenter" width="677"] Enzo Osella le sorcier toujours présent à 84 ans conseille Seb Petit[/caption]   Après la mise en bouche de Bagnols-Sabran, le Championnat de France de la montagne, est resté dans le Gard pour le premier plat de résistance de la saison.     La montée du Col Saint Pierre offre en effet sur 5100 mètres, une première partie très sinueuse et pentue avant de changer de rythme pour une très sélective succession de courbes rapides procurant aux pilotes des sensations uniques.     Ayant, après sa défaite remis en question les réglages châssis et moteur de sa Nova Honda Emap, Geoffrey Schatz, qui n’avait plus couru sur ce tracé depuis 2018, a laissé tous ses rivaux, très loin derrière lui, cela dès la première montée de course, y compris – et c’était une première – le Champion d’Europe en titre, Christian Merli !

UN SCHATZ … ET DES SOURIS 

    Pour Fabien Bourgeon, le vainqueur de Bagnols-Sabran, dont c’était le premier Col Saint Pierre avec sa Revolt turbo, l’addition montait à six secondes, et même à huit pour Marc Pernot, habitué du tracé mais à sa découverte avec un moteur turbo : « Le relèvement de la garde au sol imposé par le nouveau règlement rend délicat le pilotage de la voiture, surtout dans la première partie du parcours où il faut se méfier de l’arrivée brutale de la puissance mais sans ‘perdre’ le turbo. Heureusement, la Nova devient beaucoup plus agréable dans le rapide où le moteur et l’aéro ont un meilleur rendement. »     Le jeune pilote d’Ornans probablement aussi, car ses chronos tombèrent de près de 4 secondes à partir de la seconde montée, ce qui lui valut de monter sur la seconde marche du podium aux dépens de Fabien Bourgeon.     A bonne distance de ce duo, un autre duel opposa Cindy Gudet, sur la Revolt 2 Litres, à Cédric Lansard, tout heureux d’améliorer ses chronos de 2 secondes par montée sur l’an dernier, avec la même Norma Honda turbo bridée. Tous deux devançaient le double Champion de France Sébastien Petit, qui étrennait sagement au Col Saint Pierre, sa nouvelle Osella PA 30 V8.     Encore plus fort pour le chevronné Fabien Frantz, qui améliorait son chrono de 2022, rien moins que de 7 secondes avec son Osella PA 2000, précédant celle de l’Italo-Luxembourgeois Canio Marchione.     C’est un fameux duel qui s’est joué pour la victoire en monoplaces, entre les Tatuus Master de Thomas Clausi et Nicolas Dumond, ce dernier l’emportant finalement de 322 millièmes après 10,2 km de course !

CHAMPIONNAT D’EUROPE : CHRISTIAN MERLI COMME CHEZ LUI

    Pour l’ouverture de la saison européenne, le tenant du titre a encore marqué son territoire en imposant son Osella FA 30 Zytek, devant la Nova de l’Espagnol Joseba Iraola, la Norma du Tchèque Petr Trnka et la Nova NP 01 qu’étrennait fort bien le Belge Corentin Starck.     Le porte-drapeau d’Osella n’a cependant pas suivi la cadence de Geoffrey Schatz sur les traces de son propre record ! « C’est déjà bien d’avoir gagné » positivait le Champion du Trentin qui poursuivait et ajoutait « mais j’espérais faire un meilleur chrono. Nous sommes à près de quatre secondes de mon record, probablement à cause de la réduction du régime moteur, limité à 9500 tours par le nouveau règlement. Face aux V8 Mugen qui délivrent 520 chevaux à moins haut régime, les V8 Judd et Zytek sont pénalisés et le nôtre en a perdu 35. » La baisse de régime du Champion d’Europe contraste avec la stabilité des performances en Championnat de France, depuis l’entrée en vigueur du nouveau règlement pour les châssis et moteurs. La FIA aurait-elle eu la main plus lourde que la FFSA pour ralentir les voitures ? C’est peut-être ce message qu’a voulu envoyer au pouvoir sportif Christian Merli, qui n’a pas eu à se surpasser pour assurer sa victoire en « formule libre ».  

NICOLAS WERVER SUR DEUX FRONTS EN PRODUCTION

  De son côté Nicolas Werver a réitéré au Col Saint Pierre sa victoire de Sabran, confirmant ses visées non seulement sur un 9ème titre national en production mais aussi au Championnat d’Europe. La FIA répartit désormais les voitures en 5 catégories selon leur « facteur de performance » pour établir un classement à l’indice énergétique. Ayant engagé sa Porsche 997 GT3 R en classe 2, l’Alsacien ne sera plus directement concurrent du Suisse Ronnie Bratschi, dont la Mitsubishi Lancer très spéciale concourt en classe 1, et qui d’ailleurs repartit bredouille du Col Saint Pierre  pour avoir renoncé à la seconde montée de course. En Championnat de France, Nicolas Werver a nettement distancé la BMW M3 de Yannick Poinsignon, les deux leaders de la production restant en retrait de leurs records personnels sur ce parcours.     Quant au tenant du titre Ronald Garcès, sa nouvelle Porsche 991 turbo manquait encore de mise au point et lui fit perdre sa place sur le podium au profit de Jeremy Avellaneda (photo), qui semble avoir trouvé chaussure à son pied avec la Mitjet Supertourisme 2 Litres. Battu de peu à Sabran par le Varois Jeremy Debels en tourisme, Nicolas Granier a pris avec sa Seat Leon une belle revanche assortie du 5ème rang scratch.     Le Vosgien Christophe Poinsignon s’est imposé avec son coupé CG Simca turbo en groupe FC, comme à Sabran, devant la Scora Renault turbo, du pilote du cru Joël Cazalens.     Derrière ces deux voitures chargées d’histoire, Philippe Marion sur Porsche 997 GT Cup et Frédéric Toubert sur Seat Leon Supercopa, fermaient la porte du Top 10 au nez de Francis Dosières, en butte aux caprices de sa nouvelle Seat Supercopa Mk 3. En tourisme de série, le Col Saint Pierre nous a rejoué le duel de Sabran entre BMW M3, avec la même issue en faveur de Sébastien Lemaire devant le Franc-Comtois Alexandre Garnier, lequel espère sa revanche sur le boulevard court et rapide d’Abreschviller (Moselle), prochaine étape du Championnat de France, les 29 et 30 avril.   Jean-Paul CALMUS Photos : Sim’s pics et DR

Le classement Série A: Voitures de Sport

  1 SCHATZ Geoffrey (Nova Proto NP01) en 4’29’’617 (1er E2 SC 3) – 2 PERNOT Marc (Nova Proto NP01)  à 7’’946 – 3 BOURGEON Fabien (Revolt 3P0) à 8’’752 – 4 LANSARD Cédric (Norma M20FC) à 17’’793 – 5 GUDET Cindy (Revolt 2P0) à 18’’751 (1er en 2 Litres) – 6 PETIT Sébastien (Osella PA30) à 20’’485 – 7 FRANTZ Fabien (Osella PA2000) à 25’’655 – 8 MARCHIONE Canio (Osella PA2000) à 28’’031 – 9 DUMOND Nicolas (Tatuus Formula Master) à 30’’379 (1er monoplace) – 10 CLAUSI Thomas (Tatuus Formula Master) à 30’’701 – 11 CHOLLEY Ludovic (Dallara F308 Mercedes) à 32’’700 (1er F3) – 12 FELASTORG Matteo (Osella PA21 JRB) à 32’’932 (1er en 1 Litre)  

Série B: Voitures de Production

  1 WERVER Nicolas (Porsche 997 GT3 R) 5’22’’538 (1er GTTS) – 2 POINSIGNON Yannick (BMW M3 E92) à 8’’655 – 3 AVELLANEDA Jérémy (Mitjet Supertourisme) à 13’’506 – 4 GARCES Ronald (Porsche 991R Turbo) à 23’’363 – 5 GRANIER Nicolas (Seat Cup Racer MK3) (1er Gr. A) à 24’’323 – 6 POINSIGNON Christophe (Simca CG Turbo) à 28’’258 (1er Gr. FC) – 7 CAZALENS Joël (Scora Type 2) à 28’’829 – 8 DEBELS Jérémy (Seat Leon Supercopa MK3) à 28’’848 – 9 MARION Philippe (Porsche 911 GT3 Cup) à 32’’912 – 10 TOUBERT Frédéric (Seat Leon Supercopa MK2) à 33’’476 – 11 DOSIERES Francis (SeatLeon Supercopa MK3) à 33’’792 – 15 MICHON Eric (Ferrari F430) à 36’’268 (1er GT) – 16 LEMAIRE Sébastien (BMW M3 E36) à 37’’305 (1er Gr. N) – 20 DELORS Sébastien (Peugeot 206+ RS) à 42’’385 (1er Gr. F2) – etc  

Classement Championnat Europe

  1 Christian MERLI (Osella FA 30) en 4’35’’761 (2’18’’188 + 2’17’’573) – 2 Joseba IRAOLA-LANZAGORTA (Nova NP 01) à 2’’730 – 3 Petr TRNKA (Norma M 20 FC) à 5’’161 – 4 Corentin STARCK (Nova NP 01) à 6’’034 – 5 Sébastien Petit (Osella PA 30) à 14’’341 – 6 Alexander HIN (Osella FA 30) à 18’’828 – … 9. Nicolas Werver (Porsche 997 GT3 R) à 47’’716 – …. – 15 Nicolas Garnier (Seat Cup Racer Mk 3) à 1’11’’183 – etc   [caption id="attachment_427293" align="aligncenter" width="828"] Inusable Jean Marie Almeras toujours la en VHC[/caption]

Le calendrier du Championnat d’Europe  2023

  16/04 : Col Saint Pierre (France) – 30/04 : Rechbergrennen (Autriche) – 7/05 : Subida al Fito (Espagne) – 21/05 : Rampa international da Falperra (Portugal) – 6/06 : Ecce Homo (République Tchèque) 18/06 : Coppa Paolino Teodori (Italie) – 2/07 : Montée de Limanova (Pologne) – 20/08 : course côte de Saint Ursanne (Suisse) – 3/09 : Ilirska Bistrica (Slovénie) – 17/09 : Buzetski Dani (Croatie) [caption id="attachment_427367" align="aligncenter" width="828"] Souci mécanique pour Kevin Petit[/caption]]]>