Parmi les 125 pilotes motos attendus au Sea Camp pour le départ du Dakar, le tenant du titre Sam Sunderland, se lance le défi d’une troisième victoire sur le rallye, après avoir aussi été sacré Champion du monde au terme de la saison du W2RC en cette année 2022. Au guidon d’une GasGas, le Britannique fait partie d’une galaxie KTM à plusieurs costumes, dans laquelle des candidats comme Kevin Benavides, Skyler Howes ou encore l’étoile montante Mason Klein.
Face à eux, le clan des pilotes Honda semble parfaitement armé pour reprendre la main au palmarès, avec des candidats comme le nouveau venu Adrien Van Beveren, en compagnie de Ricky Brabec, Pablo Quintanilla et « Nacho » Cornejo, sans oublier Joan Barreda engagé en marge de la structure officielle.Pour l’édition 2023, 27 pilotes sont inscrits en Original by Motul, c’est-à-dire prêts à s’occuper eux-mêmes chaque soir de l’entretien de leur moto. L’esprit d’aventure à l’état brut.Il semble bien loin, le temps où les talents nécessaires pour s’imposer sur le Dakar étaient réunis dans les mains d’une poignée de pilotes, tous engagés sur des KTM , la marque qui a imposé une domination sur le palmarès durant la bagatelle de … 18 éditions consécutives avec ses leaders le Français Cyril Despres et l’Espagnol Marc Coma.
Il reste pourtant des valeurs sûres, à commencer par la capacité de Sam Sunderland à assumer le poids de la course sur la durée. Le Britannique s’y est employé avec sang-froid et malgré l’adversité en janvier dernier, pour remporter son deuxième titre sur l’épreuve, et a ensuite contrôlé ses rivaux toute la saison du mondial W2RC pour être récompensé d’un titre qu’il avait déjà conquis en 2019.
La solidité de « Sunder Sam » est mise au service de la structure Red Bull GasGas Factory Racing, aux côtés de Daniel Sanders, dont le potentiel de Champion a été affiché mais qui se présente diminué et à court de compétition depuis sa blessure au coude sur le Dakar 2022.Dans la maison cousine, celle du Red Bull KTM Factory Racing, les arguments ne manquent pas pour apporter la contradiction avec ses trois anciens vainqueurs.
Parmi eux, Kevin Benavides (photo) a connu la saison la plus complète, conclue sur une bonne note avec la seconde place en Andalousie, pendant que Matthias Walkner se débattait avec une épaule blessée et que Toby Price a expérimenté des abandons dans une auto sur la Baja 1000 et sur sa KTM au Rallye du Maroc.
La galaxie KTM, dispose cependant d’autres atouts pour s’imposer du côté de chez Husqvarna Factory Racing, avec le vainqueur du Rallye du Maroc, Skyler Howes (photo) et son premier poursuivant d’alors, Luciano Benavides, qui a terminé le mondial W2RC au pied du podium (4). Il faudra aussi regarder du côté du BAS World KTM Racing Team, la formation de développement qui entend bien orchestrer la montée en puissance de la révélation de 2022 (photo), Mason Klein (9 à seulement 20 ans) et qui a achevé son année avec le titre de champion de Rally2.
La recomposition du paysage a été en partie dictée cette année par le retrait de Yamaha en tant que structure officielle, avec comme conséquence directe le recrutement d’Adrien Van Beveren par le Monster Energy Honda Team, qui enrichit son effectif d’une chance de victoire supplémentaire.Car après avoir obtenu en bleu la quatrième place du Dakar 2022, les débuts du Français en rouge ont été flamboyants, avec à nouveau une quatrième place au Rallye du Maroc et ensuite la victoire sur l’Andalucia Rally comme dernière apparition.
Toutefois, la marque Japonaise ne table pas sur la stratégie du leader unique, sachant que le vainqueur 2020, Ricky Brabec (photo) a terminé second du mondial W2RC et que ses deux pilotes Chiliens, Pablo Quintanilla (2 en 2022) et « Nacho » Cornejo (6 en 2022), ont l’un comme l’autre, la carrure pour soulever le trophée en jeu à l’arrivée le 15 janvier à Dammam.L’abondance de biens est telle dans le clan Honda que l’équipe officielle s’est séparée de l’homme aux 29 victoires d’étapes et cinquième de la dernière édition.
Mais Joan Barreda, engagé en cavalier plus ou moins solitaire sur une Honda « satellite », n’a certainement rien perdu de ses ambitions et de son style pour son treizième Dakar.Au-delà du large duel opposant KTM et Honda, les prétendants existent aussi chez des constructeurs habitués à briller de manière plus ponctuelle.Ce constat n’empêchera pas Hero Motosports Team Rally de viser les sommets avec Franco Caimi ou Joaquim Rodrigues, qui a apporté sa première victoire d’étape à la marque indienne en 2022.Le même esprit de conquête animera à coup sûr les pilotes de Sherco Factory, en particulier Lorenzo Santolino, quatre de sa dernière sortie en compétition sur l’Andalucia Rally.
La catégorie Rally2 a donné l’occasion d’assister tout au long de la saison à un récital de Mason Klein (photo) et sera certainement encore plus ouverte avec le passage « chez les grands » du gamin de 21 ans, tandis que l’un des sérieux prétendants, Konrad Dabrowski, a été privé de Dakar par une opération de l’appendicite.Dès lors, le Sud-Africain Bradley Cox fait figure de favori, mais pourra compter sur la concurrence de Romain Dumontier et de Camille Chapelière. Les nouveaux venus auront aussi leur mot à dire, à commencer par l’ancien Champion du monde d’enduro, Alex Salvini ou encore le très prometteur Tomas De Gavardo.
Original by Motul : courageux parmi les courageux

KRISTEN LANDMAN

