
On apprend par Jacky Ickx et avec émotion, le décès survenu ce jeudi 24 avril 2025, du Comte Fred Chandon de Briailles, à 97 ans, étant né le 23 aout 1927.
Il était l’héritier du groupe éponyme, la célèbre maison de champagne Moet & Chandon, basée à Epernay au sud de Reims.

F1-Grand-Prix-de-Monaco-1985-Podium-pour-de-ANGELIS-PROST-et-ALBORETO-avec-Jean-Marie-DUBOIS-de-MOËT-CHANDON- Photo Bernard BAKALIAN
Passionné de compétition automobile, il aimait à recevoir régulièrement les pilotes dans sa propriété du Château de Saran et organisa avec ses équipes menées par Jean-Marie Dubois, Frédéric Léchère et Jean Berchon, et des décennies durant, de somptueuses fêtes au siège de la maison Moët, située avenue de Champagne à Epernay, dans le prestigieux Caveau Napoléon.

Longtemps d’ailleurs, les Jéroboams Moët furent entre autres le Champagne des vainqueurs en F1 et au Mans.
La firme désormais propriété du groupe LVMH (Louis Vuitton Moët Hennessy) qui appartient à la famille Arnault, effectuant d’ailleurs son grand retour cette année sur les circuits de Grands Prix.
Mais Fred Chandon avait vécu un drame personnel avec la disparition de son fils Olivier Chandon, alors qu’il n’avait que 27 ans, étant né le 17 septembre 1955. Lequel entretenait une relation amoureuse avec la très réputée mannequin Christie Brinkley, le Top Model en vue à New York, où il s’était installé.
Olivier Chandon de Brailles, le fils unique de Frédéric Chandon de Brailles, à l’époque Président du groupe Moët-Hennessy et héritier de la fortune du champagne Moët & Chandon.
Le 2 mars 1983, Chandon, qui ambitionnait de faire carriére en sport automobile et alors qu’il pilote pour l’équipe de Fred Oppert, basée à New York, s’étant tué alors qu’il conduisait une monoplace Ralt lors d’une séance d’essais privés sur le Moroso Motorsport Park à West Palm Beach, en Floride, alors qu’il se préparait pour la saison de Formule Atlantique.
Roulant à haute vitesse, la Ralt d’Olivier Chandon avait percuté les protections, décollant et retombant dans un canal situé à l’extérieur du circuit, atterrissant à l’envers.
Coincé dans sa monoplace il était mort noyé avant que les secours n’aient eu le temps d’intervenir
Fred Chandon ne s’était jamais remis de ce drame et depuis n’avait plus jamais mis les pieds sur un circuit…

A titre personnel, Fred Chandon avec Jean Berchon nous avaient organisé au Caveau Napoléon à Epernay, le lancement de la saison 1988 de l’écurie GDBA de Formule 3000 que j’avais créé en 1986 avec mon beau-père Pierre Blanchet et Jean-Paul Driot.
Une superbe réception à laquelle avait assisté le tout automobile, ravi de l’aubaine.
Ces dernières années, Fred Chandon vivait en Suisse dans son coquet chalet de la très sélect station de Klosters

UN PEU D’HISTOIRE SUR LE CHAMPAGNE MOËT ET LA COURSE

C’est à l’occasion du Grand Prix de France de F1 1950, sixième manche du tout nouveau Championnat du monde de Formule 1 récemment créé et disputé le 2 juillet 1950, sur le circuit Champenois de Gueux, aux environs de Reims, que les deux cousins, producteurs de champagne, Paul Chandon Moët et Frédéric Chandon de Brailles, offrent leur champagne au vainqueur, le pilote Alfa Roméo, l’Argentin Juan-Manuel Fangio qui a réalité le hat-trick (pole-victoire et record du tour)
Il faudra ensuite attendre l’année … 1967, pour voir ce champagne apporté, par celui qu’on allait vite surnommé, le ‘Marchand de bonheur’ alias Jean-Marie Dubois, l’homme au chapeau Texan, responsable des relations publiques de la maison Moët et Chandon (Chouette et bandons disait le regretté Coluche), apporté donc, le dimanche 11 juin, sur le podium des 24 Heures du Mans, pour saluer en présence d’Henry Ford II, la victoire des pilotes Américains, la paire formée de Dan Gurney et d’Anthony J Foyt, victorieux au volant de l’une des inoubliables Ford GT 40!
Ensuite, le Moët coulera à flots sur les podiums des Grands Prix de Formule 1 des années durant… Remplacé par plusieurs marques de Prosecco, Moët est de retour cette année sur les podiums de F1.
Gilles GAIGNAULT
Photos : Bernard BAKALIAN et MOET