L’ancienne pilote sud-africaine Désiré WILSON fête en ce 26 novembre son 70ème anniversaire au cours d’une vie dédiée entièrement au sport automobile, avec à son actif une carrière longue de cinq décennies, tout de même!
Les plus anciens se souviendront encore d’elle lorsque au cours des années 80’ et à l’instar de ses devancières qu’étaient Maria Teresa de FILIPPIS, Lella LOMBARDI ou Divina GALICA, elle a tenté à plusieurs reprises de figurer sur les grilles de départ en F1, la catégorie reine du sport automobile, à une époque où la place de la femme dans la société faisait encore beaucoup débat, comme l’apprendra également ensuite à ses dépens, Giovanna AMATI en 1992, même si elle avait sans doute moins de talent que ses prédécesseures.
Désiré née RANDALL, dont le paternel pratiquait avec un certain talent le sport moto, s’avéra déjà être dès son plus jeune âge ce qu’autrefois on désignait comme ‘un garçon manqué, attirée qu’elle était par tout ce qui touchait à la mécanique et à la vitesse.
Si au domaine familial, elle pilotait déjà des petits engins motorisés appelés micro-jet dès avant sa scolarité, dans sa plus tendre enfance, elle a aussi pratiqué l’athlétisme, le saut d’obstacles et le polo en sport équestre, c’est cependant le sport auto qui prit rapidement le dessus par la suite, en participant d’abord à des épreuves de Super Vee, de Formule Ford 1600 et 2000 dans son pays natal, l’Afrique du sud et ce avant de s’expatrier en Angleterre et en Hollande pour mieux assouvir sa passion, après avoir remporté des titres nationaux en Afrique du Sud, où le sport automobile restait plutôt clairsemé.
[caption id="attachment_448516" align="aligncenter" width="700"] Au volant d’une TYRRELL F1[/caption]
En 1977 s’offrit à elle l’occasion de tester une F1 MARCH 751, vieille de trois saisons, lors d’une séance d’essais de pneumatiques en Angleterre, au cours de laquelle, la jeune femme attira tous regards, en se montrant plus rapide que … certains pilotes d’usine, perf s’il en est qui la motiva au point de s’engager l’année suivante dans le Championnat Britannique AFX AURORA de F1, disputé sur des monoplaces provenant directement de la catégorie reine mais quelque peu dépareillées par rapport à leurs modèles remplaçants ainsi que des exemplaires de F2 et où l’on retrouvait des pilotes recalés du Championnat du Monde de F1, ou à la recherche d’expérience en vue de s’y positionner.
Elle marquera cette série qui resta éphémère par un podium décroché en Belgique à Zolder en 1979, où elle termina 3ème sur une TYRELL 008 et le meilleur tour en course à la clé et ce derrière le vainqueur, David KENNEDY et un an plus tard à Brands-Hatch, elle remporta la victoire sur une WOLF WR4, devenant du coup la première femme à avoir remporté une épreuve officielle au volant d’une F1.
Elle tenta de se qualifier pour le GP d’Angleterre à Brands Hatch en 1980 sur une WILLIAMS FW 07 mais échouera finalement à se qualifier pour une seconde !
En 1981 lors de son GP national à Kyalami, elle prit part au GP sur une TYRELL 010 mais fut contrainte à l’abandon ce qui pour elle finalement ne changea rien, puisque suite aux querelles intestine à l’époque entre les instances de la F1, c’est-à-dire la FISA (Fédération Internationale du Sport Automobile) et la FOCA (Association des Constructeurs en F1), ce GP ne compta finalement pas pour le Championnat du Monde, privant du coup la pilote Sud-Africaine d’un départ officiel en GP dans les annales.
Si en 1981 et 1982, elle avait pu trouver une couverture financière suffisante, elle aurait certainement pu dénicher un baquet chez BRABHAM, ARROWS ou TYRRELL, 3 écuries capables à ce moment là de viser les podiums et comme malheureusement l’argent reste toujours le nerf de la guerre, quelques pilotes plus fortunés mais pas meilleurs qu’elle, l’en ont peut-être empêché de devenir le fleuron féminin en F1.
Entre 1980 et 1984 on la retrouva également régulièrement présente dans des épreuves d’endurance sur des voitures sport et où elle parvint souvent à tenir la dragée haute à ses compagnons d’arme masculins.


FIN DE CARRIÈRE AUX USA
Sa ténacité à vouloir percer à tout prix en sport automobile de haut niveau la poussa même à traverser l’atlantique pour aller découvrir au pays de l’Oncle Tom, après avoir manqué de justesse un volant officiel TYRRELL en 1982 chez l’Oncle Ken, des Championnats comme l’IMSA ou l’Indycar dans lesquels elle participa pour des écuries peu compétitives, réduisant du coup ses performances à quelques places d’honneur comme à Cleveland où elle fini 10ème ou 13ème à Phoenix. En 1986 au volant d’une MARCH 86C en IMSA le succès ne fut cependant jamais de son côté simplement parce que la technique n’était pas toujours au rendez-vous si bien que même ses meilleures prestations se résumèrent à un coup dans l’eau. C’est aux States qu’elle terminera sa carrière au plus haut niveau avant de se consacrer à sa société WILSON TRACK DESIGN crée avec son mari Alan pour s’occuper de concevoir ou d’aménager des circuits via leurs conseils avisés et ce qui ne les empêcha pas à certains moments de participer individuellement au Championnat américain PORSCHE GT3 PIRELLI CUP sur une PORSCHE 991 avec quelques succès à la clé et où ils se retrouvèrent parfois sur le même podium ! En 2016… 58 ans après avoir humé le parfum de la vitesse sur un micro midget car conçu par son père, Désiré a tiré un trait définitif sur sa longue et belle carrière pour bénéficier depuis d’une retraite bien méritée. Happy Birthday Désiré ! Manfred GIET Photos : Publiracing Agency