De la joie d’un podium tant attendu et enfin à portée de main, à l’amère déception de la disqualification. Voilà comment peuvent se résumer les 1812 km du Qatar pour Peugeot.
À la faveur d’une solide prestation collective, l’une des deux Peugeot 9X8, la N°93 était encore et toujours deuxième dans l’avant-dernier tour de cette manche d’ouverture du calendrier 2024 du mondial d’endurance WEC qui se disputait sur la piste de Losail à Doha au Qatar, avant de devoir s’arrêter victime d’une panne d’essence !
Donc en application du règlement de la FIA, cette 9X8, elle a finalement été disqualifiée après la course tandis que la voiture sœur, l’autre Peugeot 9X8 N°94, s’est classée plus loin, au seizième rang.
Parti depuis la sixième position aprés la séance de l’Hyperpole, Nico Müller a mené la course pendant 37 tours au volant de l’une des Peugeot 9X8, indéniablement compétitive ce week-end au Qatar.
Les 1812 km du Qatar marquaient d’ailleurs, soulignons le, la dernière course de cette version en configuration sans aileron arrière de la Peugeot 9X8 apparue lors de l’épreuve de Monza en 2022 et ce donc avant les grands débuts du nouveau modèle, celle du millésime 2024 avec cette fois un aileron, lors de la seconde course du calendrier, aux prochaines 6 Heures d’Imola en Italie.
On le sait l’écurie Peugeot a connu une fin de course cruelle sur le Circuit de Losail au Qatar. La 9X8 N°93 de l’équipage que formait le trio composé de Jensen/Müller/Vergne, a bouclé 334 des 335 tours dans le tiercé de tête, mais elle n’a finalement pris que la septième place après une inattendue incroyable mais stupide… panne d’essence, la douche froide survenue à l’entame du dernier tour, avant on l’a dit d’être disqualifiée. La seconde 9X8, la N°94 que se partageaient Paul Di Rest, Loïc Duval et Stofel Vandoorne, a quant à elle rallié l’arrivée, en dix-septième position mais au fil classée seizième!
Les Peugeot 9X8 avaient connu un début de course radicalement opposé. Parti en sixième position, Nico Müller avec sa N°93, pointait à la troisième place dans le premier tour, tandis que son équipier Paul Di Resta dans le baquet de la N°94, était envoyé en tête-à-queue au premier virage par un concurrent!
Après deux dépassements autoritaires, Nico Müller parvenait à s’emparer de la tête des « 1812 km du Qatar » au cours du seizième tour. S’ensuivait une sacrée bagarre d’une rare intensité pour la première place entre cette Peugeot 9X8 N°93 et la Porsche N°6. Pendant près d’une demi-heure, l’écart a rarement excédé la seconde entre les deux Hypercars.
Sur une stratégie de double relais, Mikkel Jensen, Jean Éric Vergne et Nico Müller se sont relayés pour maintenir la 9X8 N°93 à la deuxième place et ce jusqu’à l’entame du dernier tour où « JEV » s’est soudainement retrouvé au ralenti sur la piste…
La N°93 a poursuivi en mode électrique, ce qui a causé sa disqualification, alors que l’équipe Peugeot s’apprêtait à signer sa meilleure performance en Championnat du Monde d’Endurance WEC depuis sa venue, sa 1ére course en WEC en juillet 2022 à Monza, à l’issue d’un week-end jusqu’alors solidement maîtrisé.
EXPLICATION…
Jean Éric Vergne a en fait commis une double infraction. La première en arrêtant la voiture à l’arrivée et en n’atteignant pas du coup le Parc Fermé, la seconde en utilisant le boost électrique sur toute la piste. En effet, la Peugeot étant une LMH, comme l’exige la réglementation, ne peut activer le moteur électrique qu’après avoir dépassé 150 km/h, car ce dernier fournit un couple exclusivement sur l’essieu avant, transformant ainsi la voiture en quatre roues motrices. Ces deux infractions ont donc contraint la direction de course à disqualifier la 9X8 N°93
Au volant de la seconde 9X8, la N°94, Paul Di Resta avait enchaîné 82 tours pour remonter dans le Top-dix. Il expliquait:
« J’ai été victime d’un contact au départ, puis d’une crevaison lente. C’est décevant car on avait un très bon rythme ».
Malheureusement, à mi-course, la N°94 a dû s’immobiliser trente minutes au box pour un changement de batterie, ce qui ne l’a pas empêché de voir le terme de la course au seizième rang et d’engranger de précieux enseignements pour l’avenir.
Après 30 970 kilomètres parcourus en course, et un travail impressionnant de l’ensemble de l’équipe, la Peugeot 9X8 version 2022-2023, va laisser place désormais à la version 2024 à partir des 6 Heures d’Imola (21 avril), avec la ferme intention de concrétiser un potentiel certain.
Au terme de cette ultime sortie pour cette 9X8, Jean-Marc Finot, Senior VP du Groupe Stellantis Motorsport, confiait:
« Le Team Peugeot a fait une très belle course collective pour la dernière sortie de la Peugeot 9X8 dans sa version 2023. Nous avons démontré le potentiel de la voiture, l’équipe a vraiment fait une belle prestation, on était dans le match. Malheureusement, il y a eu un problème de remplissage d’essence lors du dernier pit stop que nous devons encore comprendre et Jean Éric a dû finir avec le moteur électrique. On va retenir le positif de cette course et on a déjà hâte d’être à Imola avec la version 2024 de la Peugeot 9X8 pour confirmer. »
PAROLES DE PILOTES
Nico Müller: Peugeot 9X8 N°93 :
« C’est incroyable, dans le dernier tour qu’ on tombe en panne d’essence, sans doute à cause d’un problème lors du dernier ravitaillement. Il faut que l’on analyse ce qu’il s’est passé. C’est dur, on méritait la seconde place aujourd’hui. On voulait offrir un dernier bon résultat à cette Peugeot 9X8 2023. »
Stoffel Vandoorne : Peugeot 9X8 N°94 :
« Quelle journée ! On a été retardé par un tête-à-queue dès le premier virage. On est ensuite revenu dans le top-dix, mais quelques tours plus tard, on a rencontré un problème de batterie qu’il a fallu changer. Nous avons repris la piste en dernière position des Hypercars et on en a profité pour travailler pour la N°93. Je suis très déçu pour mes équipiers et pour toute l’équipe qui n’a pas compté ses efforts depuis dix jours. »
Gilles GAIGNAULT
Photos : WEC – TEAM
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