
Endurance, Michelin prêt pour le grand défi… Et cela s’est confirmé aux 24 Heures de Daytona
Un nouvel âge d’or a commencé pour les courses d’endurance. L’arrivée des Hypercar LMH dans le Mondial WEC et des LMDh en Championnat IMSA aux USA, a ouvert la porte à un engagement massif de constructeurs.Pour mémoire, Toyota, Peugeot, Ferrari, Glickenhaus, Porsche et Vanwall pour les Hypercar, et Acura, Cadillac, Porsche, BMW pour les LMDh sont engagés sur l’année 2023.Et on attend pour l’année prochaine l’arrivée en LMDh de Lamborghini, Alpine et en LMH d’Isotta Fraschini.
Une nouvelle alliance atlantique a été signée entre WEC et IMSA. Ainsi, les voitures conçues sur deux continents différents peuvent rouler ensemble sur les mêmes circuits, que ce soit en WEC ou en IMSA.Du coup comme autrefois à la belle époque des épreuves d’endurance des grandes épreuves de 24 heures, et en particulier Le Mans et Daytona attirent à nouveau tout le monde !Et d’ores et déjà, et dés cette saison les Cadillac et Porsche courront dans les deux Championnats, en attendant que Peugeot – qui a hésité en janvier dernier – ou Ferrari aillent se confronter à l’IMSA aux Etats-Unis.Pour le moment, tout ce beau monde se retrouvera dans quelques semaines en Floride à Sebring, mais pour deux épreuves différentes, IMSA sur 12 heures et WEC sur 1000 miles.
Dernier élément, et non des moindres, pour ces deux nouvelles catégories, la présence d’un fournisseur de pneumatiques unique, reconnu et estimé pour avoir gagné toutes les courses d’endurance depuis plus de 15 ans :Le manufacturier Français, le Clermontois Michelin.Et l’affiche des 24 heures du Mans 2023, édition rappelons-le du Centenaire est somptueuse, avec toutes les voitures du WEC (Hypercar et LMDh), soit un total minimum de treize voitures capables de jouer la victoire.Casse-tête international pour Michelin
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MICHELIN PIERRE ALVES : Photo Gilles VITRY Autonewsinfo[/caption]Michelin va donc avoir fort à faire pour satisfaire toutes les exigences des deux Championnats et des 24 Heures du Mans, l’épreuve-reine du calendrier.Pierre Alves, responsable du programme Endurance chez le manufacturier Auvergnat, a bien voulu entrouvrir les portes de son programme 2023.Les deux Championnats utiliseront les mêmes types de gommes. Tous les pneumatiques ont été conçus et sont fabriqués à l’usine de Cataroux, à Clermont Ferrand.
Ils sont ensuite expédiés, par fret maritime aussi souvent que possible (pour diminuer l’empreinte carbone), vers les différents circuits du WEC et de l’IMSA.Il a fallu prendre en compte les spécificités de circuits très différents avec les routiers, dédiés à la compétition pour la plupart, mais dont certains empruntent une route de grande circulation comme au Mans, mais aussi des bankings (virages relevés) et des circuits en ville aux USA (Daytona, Long Beach), ou ayant des revêtements très particuliers comme les parties en béton de Sebring par exemple.
Autre contrainte à prendre en compte dès la conception, c’est la disparition des armoires chauffantes qui permettait de monter des pneumatiques en température avant de les installer sur la voiture.Pour cela il a fallu intégrer dans les pneumatiques de nouvelles technologies qui permettent de démarrer à froid, donc à basse pression jusqu’à ce que celle si se stabilise une fois le pneu chaud.
Et lors des 24 Heures de Daytona, on a pu constater la rapide montée en température des pneumatiques. Après la sortie des stands, dès le dernier virage de l’Infield, à l’attaque de l’anneau de vitesses, les voitures avaient quasiment atteint le bon rythme et étaient pleinement efficaces pour le freinage suivant à la chicane « Le Mans », à l’opposé du circuit.On se montrait d’ailleurs fort satisfait chez Michelin de l’efficacité de cette évolution.Fort heureusement, le législateur a réduit les pneus disponibles à trois types de trains pour terrain sec et à… un seul type de pneu pluie.
Sur le sec, les trois catégories sont le SLT, ou ‘Soft Low Température, pour une température piste basse (printemps, nuit au Mans), les SHT, ‘Soft High Temperature, au contraire pour les pistes à températures plus hautes en été, et le MHT, ‘Medium High Temperature, pour des températures plus extrêmes que les SHT.Concernant les pluies, une seule définition disponible avec la disparition des intermédiaires.Donc le travail est considérable. Une première estimation indique une production minimale de 80 à 85 pneumatiques par voiture pour la saison en WEC.Et sans doute un peu plus pour l’IMSA où il y a plus de manches…Et cela ne comprend que les pneus pour les catégories reines LMH et LMDh. Les pneus GT seront en sus.
A chaque manche, Michelin amènera deux spécifications seulement sur les trois disponibles en fonction des conditions météo prévisibles. C’est imposé par le règlement pour limiter le nombre de pneus à déplacer sur chaque course.La diversité des voitures complexifie la tâche de conception :4 roues motrices avec moteur électrique à l’avant (Peugeot et Toyota), roues aux dimensions identiques sur les deux trains (Peugeot), hybridation sur le train arrière (les LMDh, Ferrari…) ou pas d’hybridation (Glickenhaus).
Michelin a donc conçu deux dimensions possibles :Le pneumatique 31/71-18 pour les voitures qui utilisent quatre roues identiques (Peugeot), et 29/71-18 avant et 34/71-18 arrière pour les autres voitures, qu’elles soient deux ou quatre roues motrices, le premier chiffre représentant la largeur du pneumatique en mm, le deuxième la hauteur en mm et le troisième le diamètre de la jante en pouces.Par ailleurs, le pneu pluie unique, également imposé par le règlement, a nécessité des développements importants. Il s’agit d’une toute nouvelle définition qui permettra de rouler dans toutes les conditions de la forte pluie à la piste séchante.Cela passe par une nouvelle sculpture capable d’évacuer un maximum d’eau tout en résistant aux contraintes thermiques de la piste séchante, associée à une nouvelle carcasse et de nouveaux composés de gommes qui intègrent des matériaux durables.Mais ce sera aussi un défi pour les pilotes qui devront changer de mentalité, ayant jusqu’à présent bénéficié de pneus pleine pluie et intermédiaires…Rappelons enfin que Michelin équipe aussi le prototype à hydrogène ‘MissionH24, qui a roulé l’an passé en marge des 24 heures du Mans avec des pneumatiques composés à 53% de matériaux recyclés.Une direction qui devrait petit à petit être suivie par l’ensemble des pneumatiques.
La saison 2023 s’annonce palpitante avec tant de compétiteurs. Cette nouvelle donne associée au prestige de l’édition du Centenaire des 24 Heures du Mans, attirent d’ores et déjà un public en nombre…
Profitons-en tous, mais attention, les 24hHeures 2023 se disputeront incroyablement à guichet fermé! Patrick MARTINOLIPhotos : Thierry COULIBALY – Gilles VITRY – Antoine CAMBLOR – ROLEX
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