A la veille du premier Grand Prix en Moto GP, qui se déroule ce week-end, sur la piste du circuit de Portimao en Algarve, celui du Portugal, rencontre et déjeuner avec le Président Français de Yamaha Europe, Éric de Seynes, lequel est un passionné fou de moto et naturellement utilisateur des deux roues.
Evidemment, pendant notre entretien, il a été beaucoup question du Moto GP mais pas que, car Eric nous a annoncé que Yamaha a décidé, avec le soutien du Japon, de développer son usine Française basée à St Quentin dans l’Aisne et d’en faire pour l’avenir son usine pilote liée au développement de la mobilité électrique!
Une unité d’assemblage de moteurs électriques, une ligne de contrôle qualité et de conditionnement de la nouvelle gamme de vélos électriques et une ligne de modification des nouveaux scooters électriques de la marque pour les adapter à un usage de « fleet sharing » sont bien prévus et déjà, pour partie, opérationnelles.
Enfin, ces bonnes nouvelles interviennent au moment, où l’entreprise va célébrer le centenaire de la marque Motobécane, propriétéé de Yamaha. Mais nous y reviendrons !
Concernant la compétition et le Championnat du monde du Moto GP, comme à son habitude Éric de Seynes, s’est montré très lucide… suite à la déception des performances de la Yamaha en 2022, face notamment à la meute des Ducati !
Concernant la compétition et le Championnat du monde du Moto GP, comme à son habitude Eric de Seynes, s’est montré très lucide…
A la suite à la déception d’avoir terminé Vice-Champion du monde en 2022, face notamment à la meute des Ducati !
Même, si d’un autre côté Yamaha peut être satisfait d’avoir terminé Champion et Vice-Champion sur les deux dernières saisons avec le français Fabio Quartararo.
« Evidemment quand tu affrontes une armada de huit Ducati, tu es en infériorité numérique permanente et cela compte sur le plan sportif comme sur le plan du développement. Plus tu as de machines en piste, plus tu reçois un éventail d’enseignements techniques et de données qui peuvent te conforter dans les directions à suivre pour améliorer encore la performance. Ducati dispose de quatre Teams et huit pilotes donc ils récupèrent beaucoup d’infos. En outre les écuries privées contribuent et participent aussi au financement d’ensemble du programme et donc à son développement. »
Et il poursuit :
« En 2022, nous avions un autre Team satellite, l’écurie privée RNF, mais pour 2023 cette équipe a reçu une offre qu’ils ont jugée plus intéressante et ils ont donc rejoints Aprilia. Cela a été une mauvaise nouvelle pour Yamaha, car nous n’avions plus assez de temps pour nous retourner. Malgré tout, il y a aussi un côté positif. Cette saison tous les efforts peuvent être concentrés sur notre équipe officielle Monster Yamaha. Dès l’automne, cela nous a permis de tester en interne énormément de solutions techniques différentes, tant au plan du moteur, du châssis, de l’aérodynamisme. Lors des essais hivernaux et d’avant-saison, nous avons pu donner l’impression de tâtonner mais en réalité on avait beaucoup de choses à tester et nous enregistrions des données, comme des choix qui étaient parcellaires. A la fin des ultimes roulages au Portugal, nous avons mis sur la piste à Portimao, ce qui semblait être le meilleur package et Fabio s’est placé dans le top 3, avec une vitesse de pointe nettement améliorée en comparaison de nos concurrents par rapport aux deux dernières saisons. »
De quoi réjouir ‘ El Diablo’ Quartararo, le Champion du monde 2021, et vice champion 2022 qui a hâte de pouvoir se battre pour retrouver son titre!
Éric rappelle:
« Effectivement, Fabio a très nettement amélioré ses chronos en décrochant le troisième temps. Mais on a tout de même de quoi être perturbé lorsqu’on constate l’outrageante domination d’une marque qui monopolise 8 des 9 premières places. »
Et Éric précise et souligne encore:« Je pense qu’on a bien bossé et résolu en grande partie nos soucis et essentiellement sur la vitesse de pointe . Nous sommes parvenus à définir une nouvelle moto assez prometteuse grâce aux efforts fournis. Et nous avons surtout de belles perspectives techniques qui s’ouvrent pour les prochains mois, les prochaines saisons . »
Et que pense Éric de Seynes, des nouvelles courses ‘ Sprint ?« Franchement, à titre personnel, je pense que ce n’est pas très raisonnable sur l’ensemble de la saison. 42 départs, 42 courses c’est deux fois plus d’occasions de chuter et de se blesser. Nous voyons cela en MX et ils faut que les pilotes gardent la tête froide, pour penser à marquer des points sur chaque course. Il faut garder l’intensité du championnat MotoGP qui est exceptionnelle mais doubler le nombre de courses par week-end alors que le calendrier continue d’augmenter en nombre de GP, cela est une énorme pression pour les pilotes, les teams et tous les accompagnants. Là encore, j’aurai préféré une mise en place progressive, en testant la formule sur 4 ou 5 GP cette année, avant de la généraliser en fonction des résultats. »
Éric de Seynes, conclut :« Quoi qu’il en soit, la saison devrait être formidable, intense, passionnante.. en souhaitant qu’à la fin on ait un beau Champion du monde français, qui aura été capable, avec son équipe, de marquer l’histoire des GP en doublant la mise au guidon de sa belle Yamaha M1 ! »
Propos recueillis par Gilles GAIGNAULT Photos : TEAM et AUTONEWSINFO