A sa troisième tentative avec Red Bull Racing, Sebastian Vettel a remporté l’an dernier, son premier GP de Singapour, une première également pour son équipe, lors de l’édition 2011 de cette course.
La victoire faisait suite à d’autres succès dans des lieux aussi différents que la Belgique ou l’Italie, et pourtant, le destin a voulu que Vettel n’échoue à sécuriser son deuxième titre de Champion du monde que par le plus petit des écarts.
Il a peut-être donné une impression de facilité, mais la victoire avait été gagnée de haute lutte. Cela était le résultat d’une performance impeccable du pilote, comme à son habitude, et un autre week-end sans faute de l’équipe qui avait travaillé sans relâche – avec l’aide du motoriste Renault bien entendu – pour optimiser sa voiture pour chaque circuit.
Seb et l’équipe devaient encore faire en sorte que le vendredi et le samedi se passent bien, et la gestion des qualifications ne fut facile pour personne. En fin de compte, Red Bull avait démontré un net avantage sur ses concurrents puisque derrière Vettel, auteur de la pôle, son coéquipier Mark Webber avait pris la deuxième place.
Pendant ce temps, Jenson Button s’était qualifié troisième avec sa McLaren, devant son équipier, Lewis Hamilton.
Vettel avait jailli en tête dès le départ, laissant la concurrence loin derrière. Il avait été aidé en cela par le fait qu’Hamilton et Webber, luttaient et se battaient pour le même morceau de piste, y perdant ainsi chacun de leur élan.
Pendant ce temps, Button s’était installé à la deuxième place, lançant ainsi la chasse.
Vettel avait pourtant surpris ses adversaires par son rythme acharné durant les 10 premiers tours. Sa marge sur Jenson fut de 2,5 », 3,5 », 4,4 », 5,5 », 7 », 8 »2, 9 »1, 9 »9, 10’9 et 11 »6, avant que l’écart ne se stabilise à peu près.
La progression du Champion du monde en titre alors en quête d’un second, était ahurissante.
« Ces premiers tours furent incroyables « , avait alors déclaré son ingénieur Adrian Newey, après la course.
Avant d’ajouter : » Il avait confiance en la voiture et donc suffisamment confiance en lui pour se lâcher un peu. »
Seb avait poussé son premier relais jusqu’à tourner 14 tours, et quand il était rentré aux stands, Button l’avait immédiatement suivi. Vettel avait pu ainsi conserver la tête, accroissant son avantage d’une seconde par-ci, par-là, durant son deuxième relais.
En effet, il comptait jusqu’à 18 »4d’avance au moment où Michael Schumacher était rentré dans Sergio Perez, faisant sortir la voiture de sécurité.
Vettel avait de ce fait perdu son avantage, mais la bonne fortune de Red Bull-Renault avait alors voulu qu’une fois les arrêts aux stands tous réalisés et la file de concurrents reformée, les voitures comptant plus d’un tour de retard, de Jarno Trulli, Vitantonio Liuzzi et Kamui Kobayashi, s’étaient installées entre lui et Button !
Ils avaient pu ainsi servir de zone tampon très appréciée… par un certain Vettel mais avait fait d’autres !!!
Un tour clair aurait donné une chance à Button, mais au moment de franchir la ligne pour le redémarrage, Jenson accusait déjà 4 »0derrière le leader, tant les retardataires étaient lents.
En fait, Kobayashi était resté devant la McLaren pendant plus d’un tour, et après un seul tour de course depuis ce nouveau départ, Button était déjà à quelques 8’9 derrière Vettel.
C’est dire si la cause était entendue…
Même avec une piste libérée, il ne put combler l’écart et au fil des tours suivants, il était devancé d’environ 12 à 13 », situation paraissant suffisamment confortable à Seb.
Vettel aurait pu aller jusqu’au bout avec ces pneus. Mais un peu plus tard, il s’arrêta de nouveau en réponse au retour de Button, afin de parer au danger de l’arrivée d’une deuxième voiture de sécurité, pouvant réduire cet écart à néant, donnant une chance à Jenson de le dépasser avec des gommes plus fraiches.
Après ce dernier arrêt, et avec 11 tours encore à couvrir, Seb était toujours 9 »5 devant Jenson. Puis l’écart avait commencé à diminuer.
Y avait-il un problème ?
McLaren avait donc exhorté Button à pousser fort et la marge avait continué à se réduire, tandis que le trafic rendait la vie difficile aux deux hommes. En fait, Seb avait tout sous contrôle.
» Nous étions simplement en train de gérer la voiture « , avait déclaré Newey.
Et il avait précisé : » C’est une course difficile ici, il n’y a aucune raison de pousser la voiture plus que nécessaire. «
Le trafic dans les deux derniers tours avait contribué à ralentir la progression de Button, mais Seb l’avait joué assez finement, en se laissant une avance de juste 1 »7 au moment de passer sous le drapeau à damiers.
Webber avait payé quant à lui, le prix de son mauvais départ, perdant du temps dès le début à la fois sur Button et Fernando Alonso. Il avait finalement récupéré la troisième place, à quelques 29 » derrière son coéquipier.
La seule frustration pour Red Bull Racing était que Button possédait 124 points de retard mais que 125pouvaient encore être inscrits, s’il remportait les cinq courses restantes.
Les chances que cela se produise, et que Vettel ne marque aucun point supplémentaire après Singapour, étaient minces, mais néanmoins Seb dut reporter la célébration de son titre.
Il n’aurait pas à attendre longtemps …
Gilles GAIGNAULT
Photos : RED BULL]]>