1974-38e-Bol-dOr-21-Septembre-Circuit-Bugatti-William-Gougy-Gilles-Husson-Alain-Monnot-Ecurie-Cassegrain-Photo-Michel-Picard.[/caption] Le 5 Novembre 2014, au détour du rond-point de Cuers prés de Toulon dans le Haut-Var, le cœur de notre copain Gilles Husson cessa de battre alors qu’il venait de rendre visite à son ami Philippe Michel.Né le 14 (son chiffre fétiche) Mars 1953 “Gilou” comme nous l’appelions, n’avait que 61 ans et avait été l’un des pilotes moto les plus doués de cette génération des années 70.Cette fameuse bande issue de Maisons Alfort, à laquelle appartenait Thierry Tchernine, Alain Terras, “Phiphi” Vassard… ou l’inséparable Gérard Chouckroun disparu lui aussi bien trop tôt le 8 Octobre 1983 dans un accident de la route dans la région de Villers Cotteret alors qu’il rentrait du circuit de Folembray dans l’Aisne .En sa présence, la monotonie n’existait jamais à cette époque et de me rappeler le ballet sur deux roues autour de la statue de Jeanne d’Arc à Orléans (pas encore place piétonne) avec “Chouchou” au volant de sa Chevrolet Camaro de 5 mètres de long!
Et que dire des séances de roue-arrière à La Bastille qui impressionnaient beaucoup à l’époque…Gilles en fut d’ailleurs le champion du monde à 181 km/h…De telles pitreries, que la bonne morale réprouve, nous en avons des centaines au hit-parade de nos mémoires respectives…Le 14 Novembre 2014 nous étions plus de 500 réunis à Valenton pour le dernier départ de Gilles et là, même les plus solides, n’avions plus le cœur à rire.Dix ans… 10 ans se sont écoulés depuis mais Gilles Husson demeure irremplaçable, inoubliable.Une place restée terriblement vide tant il fut un pilote attachant avec sa gouaille de Titi des faubourgs Parisiens aux répliques ajustées et doublées d’un œil pétillant de malice.Sa franchise, son aversion pour la politique, le politiquement correct et son mode de vie ont peut-être freiné une carrière qui aurait surement mérité un plus “grand” palmarès.Certains vous diront qu’il a gâché quelques fois une partie de son talent inné pour la moto par un manque de sérieux.“Gilou” était ainsi d’un bloc avec ses convictions profondes mais la tendresse n’était jamais loin et lorsqu’il accordait son amitié c’était pour la vie. [caption id="attachment_481988" align="aligncenter" width="600"] 1975-24-H-Barcelone-5-Juillet-JP-Aubourg-Alain-Monnot-Christian-Estrosi-Gilles-Husson-et-JJ-Cassegrain-Photo-Michel-Picard[/caption] Il gardait toujours également une profonde reconnaissance pour les personnes qui l’avait aidé à ses débuts, tel le concessionnaire Orléanais, Jean-Jacques Cassegrain et il répétait souvent avec des trémolos dans la voix:« Jamais je n’ai vu des gens aussi gentils! »Gilles Husson remporta dès ses débuts en 1973, le critérium 750 cc de vitesse au guidon de la célèbre Kawasaki H2 avec 11 victoires sur 13 courses disputées ainsi que la Coupe des 4 saisons. Deux épreuves de renom à l’époque !Il arrivait à dompter les grosses cylindrées avec un talent fou, tant en vitesse qu’en endurance, discipline qu’il affectionnait particulièrement et qui se disputait, à l’époque, seulement à deux pilotes!En 1973, avec son pote Gérard Chouckroun, ils terminèrent 4èmes des 10h de Montlhéry, puis des 1000kms du Mans et 7èmes au Bol d’or sur la Kawasaki Gavory de St.Maur.Au Bol d’or 1974, associé à William Gougy (vainqueur du Tour de France moto cette année-là), une belle 4ème place sur la Kawasaki 900 Cassegrain confirmait leurs talents et le sérieux de la préparation.En 1975, il disputa la saison endurance avec Christian Estrosi- l’actuel maire de Nice – chez Cassegrain ainsi que le Tour de France moto où il termina 11ème du général et 1er du classement des circuits et des courses de côtes dans la catégorie normale 1000cc.Après une 5ème place aux 24 Heures de Liège, Estrosi (ancien ministre de l’industrie, on l’a dit actuel maire de Nice et Président de la Métropole Nice-Côte d’Azur) et Husson se classaient seconds au Bol d’or sur le circuit Bugatti du Mans. [caption id="attachment_481989" align="aligncenter" width="600"]
1975-39e-Bol-dOr-20-Septembre-Circuit-Bugatti-Gilles-Husson-et-Christian-Estrosi-Kawasaki-Cassegrain-Photo-Michel-Picard[/caption] Une place imposée par Xavier Maugendre (directeur de la SIDEM importateur Kawasaki) afin de favoriser Georges Godier et Alain Genoud qui allaient partir à la retraite de la compétition sur une seconde victoire.Une décision très mal vécue sur l’instant comme une injustice sportive par Gilles Husson qui claqua la porte du stand avec fracas!
L’année suivante, Gilles fut incorporé… à cette écurie Godier- Genoud et remporta avec Jean-François Baldé les 1000kms du Mans 1976!En 1978, pour la première édition des 24 heures du Mans motos, BMW Motorrad confia à Cassegrain une nouvelle R100 RS en catégorie Silhouette et il fit appel à Gilles Husson et Christian Le Liard pour la piloter avec brio mais ils renoncèrent sur casse moteur.Parallèlement aux courses de longue haleine, Gilles animait les pelotons des épreuves de vitesse avec ses Yamaha OW31 de la catégorie 750 lors du “Moto Journal 200” sur le circuit Paul – Ricard (7ème en 1974 et 8ème en 1975 et 1980) ou le Trophée du Million à Magny-Cours ( 4ème en 1976 et 2ème en manche1 en 1978).La tentation du passage sur 4 roues ne le titillera jamais faute d’aussi fortes sensations qu’au guidon, contrairement à son copain Chouckroun, sacré Volant Elf 77 sur le circuit Paul Ricard et classé 5ème du Championnat de Formule Renault 1978.Gilles remporta le Tour de France moto en 1980 sur Honda et Yamaha Sonauto lui confia la RD375 LC en 1981.
En Championnat de France Production, il gagna l’épreuve de Ledenon sur la Yamaha DB Motos en 1987. [caption id="attachment_481993" align="aligncenter" width="600"]
1975-Tour-de-France-Moto-Gilles-Husson-Kawasaki-H2R-Cassegrain-Circuit-Magny-Cours-5-Mai-1975-Photo-Michel-Picard.[/caption] Il était plein de tendresse avec son petit Antoine et fier de monter encore une fois sur la plus haute marche du podium comme pour un dernier tour de piste.Une des dernières images de sa belle carrière de Champion moto qu’il quittait à regret avec le temps qui passait alors qu’il entamait une reconversion comme machiniste sur les plateaux de tournage de films.La moto fut toute sa vie. Il enfourcha son premier Flandria à 7 ans car il faut dire que son père avait un commerce de cyclomoteurs proche du pavillon familial rue de Nancy à Maisons Alfort.Gilles ne quitta jamais vraiment les paddocks car il appréciait de retrouver les copains lors des courses dites classiques.Nous l’avions suivi en 2006 sur une étape du Tour de France moto de la renaissance organisé par Marc Fontan qu’il disputait en scooter (T Max)… et peu importe l’engin il prenait toujours un plaisir immense à dompter ses montures et à les porter en tête de classement.Une sérieuse première alerte d’infarctus avait failli lui être fatale en 2009 lors du Bol d’or Classic à Magny-Cours.« La bête est encore là » rigolait-il à l’hôpital ! [caption id="attachment_481991" align="aligncenter" width="600"]
1976-1000-Kms-du-Mans-23-Mai-Baldé-et-Husson-Kawa-Godier Genoud -vainqueurs-Photo-Michel-Picard[/caption] La vie de Gilles Husson fut un beau film au final trop brutal. Nous avons côtoyé un artiste adorable au sommet de son art qui éclaira nos vies avec fantaisie mais devenues un peu plus fades depuis ce 5 Novembre 2014.A l’initiative de Philippe Vassard et de sa bande de copains fidèles de Maisons Alfort, comme François Gomis, plusieurs hommages lui ont été rendus depuis comme celui du Sunday Ride Classic 2015 sur le circuit Paul Ricard ou du Salon Moto Légende du parc floral de Paris-Vincennes.Merci Gilou!Nous ne t’oublierons jamais tellement tu as été un mec bien!Tu nous manques énormément… Texte et Photos / Michel PICARD [caption id="attachment_481992" align="aligncenter" width="600"]
1976-Trophée-du-Million-Magny-Cours-21-Mars-Briefing-avec-Husson-Chouckroun-Boinet-Huguet-Coulon-Chevalier-Estrosi-Terras-Moineau-Photo-Michel-Picard.[/caption] ]]>
<![CDATA[]]>