‘’Architecte des circuits’’ ou ‘’Seigneur des anneaux’’, des qualificatifs souvent attribués à Hermann TILKE, ce septuagénaire – il est né le 31 décembre 1954 à Olpe – est citoyen de la ville Allemande d’Aix-la-Chapelle (Aachen), frontalière de la Belgique et des Pays-Bas et dont la cathédrale recèle la sépulture de son plus illustre citadin qui n’est autre que Charlemagne, Roi et Empereur de la dynastie des Carolorégiens qui y est décédé le 28 janvier en l’an 814 !
Et qui sait, peut-être son illustre prédécesseur à qui l’on doit un certain type d’école, a-t-il été l’instigateur, qui l’a poussé à faire des études à la renommée Haute Ecole Spécialisée d’Aix-la-Chapelle, où il fut diplômé ingénieur civil en 1982.
Les qualificatifs que l’on lui attribue entretemps ne sont donc que partiellement exacts puisque en réalité, il n’est pas architecte… mais très exactement ingénieur civil !
Quant au second épithète, ‘’Seigneur des anneaux de vitesse’’ lui, il serait plus opportun !
Si un jour professionnellement il a complètement changé d’orientation pour devenir le pionnier et concepteur de la majorité des circuits modernes actuels, c’est grâce à son instinct de pilote développé début des années 80’ en participant régulièrement à des épreuves d’endurance sur des voitures de tourisme sur le circuit du Nürburgring, ou occasionnellement aussi sur les tracés de Spa-Francorchamps ou Zolder, trois circuits situés respectivement à 70 Km, 50 Km et 75 Km de son domicile d’Aix la Chapelle.
C’est précisément sur le Nürburgring qu’il effectua ses premiers coups de volants… et de crayon en matière de circuit, alors qu’entre 1981 et 1984, un nouveau tracé raccourci à 4,5 Km destiné à héberger à nouveau le Grand Prix d’Allemagne de F1 au cœur des monts de l’Eifel, revoyait le jour après que la boucle nord de 22 Km ait été rayée du calendrier F1, à la suite de l’accident le 1er aout du Champion du monde en titre, le pilote Ferrari, l’Autrichien Niki LAUDA, lors de l’édition 1976.
Alors qu’il venait de créer sa société qui prendra par la suite l’appellation TILKE ENGINEERS & ARCHITECTS, il fut approché par le maître d’œuvre du nouveau Nürburgring à l’époque, afin de modifier une voie de secours sur les plans initiaux conçus par un bureau d’architecture repris au cahier des charges, ce qu’il exécuta contre une rémunération de 200 DM, soit l’équivalent de 100€ d’aujourd’hui !
Pour l’apprenti pilote et novice en matière d’ingénierie qu’il était, c’était le début d’une grande aventure qui allait l’amener à devenir un fleuron de réputation mondiale en matière de conception et de construction de circuits modernes et tout ce qui va avec en utilisant des technologies d’architecture, de génie civil et d’ingénierie électronique hautement développées au point que 90 circuits officiels, privés et en tout genre, construits, réaménagés ou modernisés, portent la griffe de la société Aixoise…
Laquelle occupe actuellement quelques 350 collaborateurs dans ses cinq agences réparties à travers le monde.
Si les sites conçus ou reconfigurés par les bureaux d’étude de TILKE ENGINEERING et où se produit entre autres la F1, sont souvent approuvés par les différents acteurs et portent tous le label d’approbation de la FIA, certains experts parmi lesquels d’anciens pilotes, tels l’ancien triple Champion du monde l’Ecossais Jackie STEWART ou l’Australien Mark WEBBER, n’hésitent pas à qualifier certaines conceptions… de tracés ennuyeux ou défigurés dans le cas de pistes légendaires, en invoquant que trop de circuits de la nouvelle ère se ressemblent tous avec de longues lignes droites, suivies de virages en épingle et dont le layout manque de fluidité au niveau de la piste.
Ce à quoi, Hermann TILKE rétorque à chaque fois que le tracé parfait n’existe pas et que tout projet est toujours soumis à des contraintes extérieures que beaucoup ignorent comme dans le cas de longues lignes droites suivies de virages en épingle, pour permettre des manœuvres de dépassements.
Si on résume le tout à ces seuls éléments, là oui certains circuits se ressemblent, admet-il.
Sur les 24 sites retenus par la FIA pour cette saison de F1, dans le sens horaire ou pas, les trois quarts portent l’empreinte et le label de la Société TILKE !!!
Laquelle n’est pas prête de battre en retraite, ce que le fondateur peut revendiquer, mais dont le fils Carsten (41 ans), diplômé ingénieur civil, lui aussi, mais de l’Université Bavaroise de Munich, est bien parti pour prendre la relève, en affichant déjà les circuits de Jeddah (Arabie Saoudite) en 2021 et de Las Vegas (USA) en 2023, comme premières créations à son actif et promu à un bel avenir comme son père dans la SPRL TILKE & Cie SA active depuis 2017.
Manfred GIET-
Photos : Publiracing Agency
LES CIRCUITS ‘LABEL TILKE
ANCIENS TRACÉS MODERNISÉS
1996 : Österreichring, Autriche
2000 : Autodrome de Monza, Italie
2001 : Hockenheimring, Allemagne
2002 : Nürburgring, Allemagne
2003 : Fuji Speedway, Japon
2006 : Imola Enzo et Dino Ferrari, Italie
2007 : Catalunya à Barcelone, Espagne
2015 : Hermanos Rodríguez, Mexique
2018 : Paul-Ricard, France
NOUVEAUX CIRCUITS
1998 : Sepang, Malaisie
2004 : Sakhir, Bahreïn
2004 : Shanghai, Chine
2005 : Otodrom Istanbul Park, Turquie
2006 : Cancun, Mexique
2006 : Pékin , Chine
2007 : Bucarest Ring, Roumanie
2008 : Singapour, Singapour
2008 : Kartodrome Swedbank, Lettonie
2008 : Valence, Espagne
2008 : Jakarta, Indonésie
2009 : Motorland Aragon, Espagne
2009 : Circuit du Cap, Afrique du Sud
2009 : Yas Marina, Abou Dabi
2010 : Dublin, Irlande
2010 : Circuit Corée, Corée du Sud
2010 : Moscow Raceway, Russie
2010 : Kazakhstan Motor City, Kazakhstan
2011 : Buddh, Inde
2012 : Circuit des Amériques, États-Unis
2013 : Port Imperial, États-Unis
2014 : Autodrome de Sotchi, Russie
2016 : Circuit urbain Bakou, Azerbaïdjan
2019 : Igora Drive, Russie
2020 : Circuit urbain de Hanoï, Viêt Nam
2021 : Circuit de Djeddah, Arabie saoudite
2022 : Autodrome de Miami, États-Unis
2023 : Circuit de Sokol, Kazakhstan
2023 : Circuit urbain de Las Vegas, États-Unis
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