Gilles-VILLENEUVE-Manfred-GIET. Photo Manfred GIET[/caption]
En ce 8 mai 2025 cela fera 43 ans… ‘Tabarnak 43 ans déjà, que la F1 perdait tragiquement un de ses meilleurs acteurs de l’époque, le Canadien Gilles VILLENEUVE, celui que l’on appelait ‘’Le Petit Prince’’ et qu’Enzo FERRARI chérissait comme son propre fils et désignait familièrement de ‘’Canadesino’’ (petit canadien dans le langage du Commendatore).
Même s’il n’a remporté que six Grands Prix au cours de sa trop courte carrière en F1, laquelle qui n’aura duré qu’à peine cinq saisons, Gilles VILLENEUVE aura laissé une trace indélébile dans l’histoire de la catégorie reine du sport automobile, comme Jim CLARK ou François CEVERT !
Peu de pilotes en effet ont su enthousiasmer les foules comme Gilles, Jim ou François savaient le faire, Gilles grâce à un pilotage au mode d’emploi bien à lui et qu’il maîtrisait à merveille avec ou sans grip !
Pour ce citoyen Canadien natif de Berthierville, une localité située entre Montréal et Trois Rivières au Québec, c’est l’or blanc présent en abondance en hiver, qui lui a permis de mettre le pied à l’étrier en sport automobile.
Et ce en démarrant tout en bas de l’échelle en finançant ses débuts grâce à la moto-neige – appelé ‘skidoo au Québec – très lucrative à l’époque et où il excellait déjà grâce à ses talents techniques et de casse-cou, à l’image de son frère Jacques-Joseph de trois ans, son cadet.
Passé en Formule Atlantic, discipline très populaire outre -Atlantique au Canada et aux USA pour une série de monoplaces situées entre la F3 et F2 Européenne, après avoir été Champion du Québec en Formule Ford.
Mais ses débuts furent laborieux lors de sa première saison en 1973, avant que Gilles se révèle avec deux titres décrochés en 1976 et 1977.
Et ce après avoir fait ‘la nique à des pilotes de la trempe des Keke ROSBERG, Alan JONES, Vittorio BRAMBILLA, Patrick TAMBAY, Hector REBAQUE ou bien encore James HUNT, tous des pilotes qualifiés ‘haut de gamme et fréquemment invités à certaines manches.
C’est d’ailleurs grâce au concours de James HUNT, le futur Champion du Monde en 1976 et qui avait été fort impressionné par le pilotage de VILLENEUVE au point d’en parler à son patron chez Mc LAREN, Teddy MAYER…
Lequel dans la foulée inscrivit alors Gilles VILLENEUVE pour le Grand Prix d’Angleterre à Silverstone sur une troisième Mc LAREN M23 officielle, mais ancienne d’un an et sur laquelle le phénomène Canadien parvint à tenir son rang en étant classé 4ème à un certain moment.
Avant que malheureusement son ancienne McLAREN ne connaisse un ennui d’indicateur de la température défectueux qui lui fit perdre non seulement deux tours mais surtout un classement final dans les points !
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Gilles-VILLENEUVE.- Constamment à l’attaque- Photo Manfred-GIET-[/caption]
Une prestation qui ne passa pas inaperçue puisque Enzo FERRARI, le Commendatore de la Scuderia FERRARI était présent en Angleterre.
Ce qu’il ne faisait jamais jusqu’alors en dehors de se déplacer sur des courses en Italie, à Monza ou Imola !
Et qui avec toute son expertise compara les qualités de pilotage de Gilles VILLENEUVE à celles de Tazio NUVOLARI, le plus grand pilote Italien de l’entre-deux guerres, Champion sur deux et quatre roues, décédé de maladie en 1953, une comparaison, ni plus ni moins !!!
Dans l’esprit d’Enzo, c’était le style de pilotage qui conviendrait parfaitement à la Scuderia, sans penser un seul instant qu’à peine trois mois plus tard, le petit Canadien serait embauché par le staff sportif de Maranelli et se retrouverait sous ses ordres !
Certes, ses deux pilotes titulaires Niki LAUDA et Carlos REUTEMANN durant la saison 1977 avaient à ce moment de l’inter-saison remporté chacun une victoire alors que par la suite LAUDA avec deux autres victoires, trois deuxièmes places et une quatrième, allait se mettre en position de force en s’assurant en fin de saison, le titre de Champion du monde, son deuxième sacre chez FERRARI après celui dejà obtenu en 1975.
Titre qu’il s’assurait dès le GP des USA et ce à deux épreuves de la fin !
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Gilles-Villeneuve-spectaculaire-en-toutes-circonstances-Manfred-GIET[/caption]
Ayant appris que LAUDA venait de signer chez BRABHAM pour les deux saisons suivantes fit alors sortir le Commendatore de ses gonds au point de remplacer LAUDA pour les deux Grands Prix restants par…Gilles VILLENEUVE, libre sur le marché à ce moment.
C’est donc à la faveur d’un différend entre Enzo FERRARI et Niki LAUDA que l’espoir Canadien, qui lorsqu’il reçut l’appel de Maranello pour fixer une entrevue avec le charismatique patron d’un monument de la F1 qu’est la Scuderia, crut… d’abord à une blague !
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Gilles VILLENEUVE-Ferrari 126C2- Zolder avant l’accident 8 mai 1982-Manfred-GIET.[/caption]
Dès le GP suivant disputé… au Canada, chez lui à la maison de quoi ‘’lâcher son fou’’ comme disent les Québécois, VILLENEUVE se retrouvait presque anticipativement dans l’écurie dans laquelle tout pilote souhaite rouler un jour !
Malheureusement pour lui quelques années plus tard, le destin était au rendez-vous lors du 5ème Grand Prix de la saison 1982, lors de ce terrible GP de Belgique, disputé en ce temps-là à Zolder, où sa carrière s’arrêta net après un malentendu avec Jochen MASS alors au volant d’une MARCH 821, laquelle servit de rampe de lancement à la FERRARI 126 C2 de VILLENEUVE pour littéralement s’envoler en éjectant le malheureux Canadien attaché à son siège …
Et hélas relevé plus mort que vif et dont le décès sera seulement annoncé dans la soirée de ce samedi 8 mai 1982.
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Gilles VILLENEUVE-Ferrari 126C2- Zolder avant l’accident 8 mai 1982- Manfred-GIET.[/caption]
Et ce après que son épouse Joann qui était absente pour cause de communion de leur fille, soit arrivée, par un avion privé, affrété par l’Automobile Club de Monaco, depuis Cannes, à la clinique universitaire de Louvain où Gilles son mari avait été transféré mais dans un état qui ne laissait plus aucun espoir !
Un accident presque prémonitoire sur base de sa dernière interview en cercle privé la veille du drame, où frustré et visiblement encore marqué par l’issue du Grand Prix précédent à Imola…
Et la fameuse passe d’armes entre lui et son équipier chez FERRARI, le Français Didier PIRONI, qui selon VILLENEUVE, dans une dernière tentative de dépassement dans le tour final s’était emparé de la tête alors que les positions semblaient figées, Didier en glissade aurait coupé la trajectoire de VILLENEUVE pour passer sous le drapeau à damiers en vainqueur.
Si ce duel eut le don de mettre de l’ambiance dans les tribunes et gradins d’Imola ,dès la cérémonie du podium, l’ambiance qui jusqu’alors était parfaite entre les deux adversaires au sein de la Scuderia, tourna carrément au vinaigre avec des effluves de vengeance animant Villeneuve, visiblement prêt à faire de l’ombre à PIRONI dès le Grand Prix suivant à Zolder…
Jamais on ne sut la vérité sur ce dernier tour, certains affirmant au sein du stand de Maranello, que le directeur sportif de Ferrari, Marco PICCININI, n’avait pas donné d’ordre de position !!!
Au moment de l’accident à Zolder, lors de la dernière séance qualificative, session où PIRONI avait une légère avance sur VILLENEUVE, celui-ci décida alors de reprendre la piste.
Et de tenter le tout pour le tout dans les huit dernières minutes pour essayer de s’emparer de la pole…
Avant que son ultime boucle ne se termine en drame dans le virage gauche rapide de Terlamen, après la butte de Zolder, endroit qu’il avait lui-même encore caractérisé dans sa dernière grande interview la veille comme accidentogène, voire coupe-gorge en cas d’erreur de pilotage !!! Prémonition ?
Ce 5ème GP de la saison 1982, aura malheureusement été fatal à l’infortuné Gilles VILLENEUVE qui affichait 66 GP au compteur, sous les couleurs de FERRARI avec six victoires, six places de podium et un titre de vice-champion du Monde en 1979 – derrière son équipier le sud-Africain Jody Scheckter – à son palmarès, obtenus au cours de ses cinq années de présence au sein du Cavalino et en y ayant vécu des successions de périodes favorables mais aussi plus difficiles.
Après cette disparition brutale du ‘’Petit Prince’’ comme le pilote Canadien était appelé affectueusement par ses nombreux admirateurs, son ennemi juré depuis Imola, Didier PIRONI vit lui aussi sa carrière brutalement interrompue – trois mois plus tard le 7 aout – sur le circuit Allemand de Hockenheim, lors des essais libres du samedi matin, session disputée sous la pluie et le brouillard et qui rendait la visibilité précaire.
Et ce alors qu’il venait de réaliser un temps canon au bout de la longue ligne droite avant l’entrée du Stadium Didier percuta à 240 Km/h… la Renault d’Alain PROST qui se trouvait au ralenti.
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DIDIER PIRONI aux commandes du COLIBRI – Photo ELF[/caption]
Relevé vivant mais avec de multiples fractures et en évitant de justesse des amputations, sa carrière fut brisée net trois mois après l’accident de VILLENEUVE et il perdra la vie cinq ans plus tard, le 23 aout 1987 lors d’un accident de bateau-offshore, autour de l’Ile de Wight, au sud de l’Angleterre, ainsi que ses deux équipiers, l’ingénieur Jean-Claude Guénard et le journaliste TV, Bernard Giroux.
Comme quoi parfois une succession d’évènements est dans la nature des choses que l’on désigne comme une loi des séries ou la fatalité. Pour d’autres, on évoque aussi parfois… le destin !!!
Gilles VILLENEUVE aurait 75 ans maintenant.
RIP Gilles & Didier.
Manfred GIET
Photos : Publiracing Agency
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