Privé de son pilote ‘’ francese ‘’ fétiche, alias Pierre de Thoisy et sept fois victorieux de l’épreuve, absent cette année et pour la 1ère fois depuis des années, la médiatisation en France de cette compétition ‘’ hors norme ‘’ que nous avions suivis l’an dernier en compagnie de l’équipe Mercedes, a donc inévitablement subi un manque de médiatisation, pour cette édition 2011 Néanmoins, notre ami José Caparros, un fidèle lecteur de notre site autonewsinfo, était bien présent lui et il nous narre le récit de ce que fut cette année le déroulement de la course la plus folle, la plus dingue du monde, la très célèbre CARRERA PANAMERICANA Gilles GAIGNAULT Avec un départ dans un décor de rêve, depuis la côte Pacifique à Huatulco et une arrivée au cœur du Mexique dans la typique ville minière de Zacatecas, La Carrera Panamericana s’affirme année après année, comme un rendez-vous incontournable pour les amateurs d’aventure, alliant performance et exotisme… Pour sa 24ème édition depuis sa renaissance, cette course devient de plus en plus une référence absolue en matière de Rallyes « historiques » un peu comme le Dakar pour les Rallyes Raids … Les amateurs du genre ne s’y sont d’ailleurs pas trompés puisque tous les ans cette course fait le plein et 112 concurrents étaient présents à Huatulco sur la ligne de départ le 21 octobre dernier. Difficile d’ailleurs pour moi de vous relater la course sans revenir sur la présence de quatre équipages suisses que j’avais entraînés dans cette aventure, au volant de 4 VW b« Coccinelles », spécialement construites pour l’occasion. Ces 8 « gentlemen drivers », Philippe Maréchal, Cedric Zolliker, Karim Cadamagnani, Michel Revoy, Philippe Gaillard, Claude terrier, Antonio Garzon et Guillermo Baeza s’étaient rapprochés de moi, il y a presque deux ans et je m’étais appuyé sur un préparateur mexicain pour leur faire monter spécialement quatre voitures. Cette présence au départ soulevait d’ailleurs l’enthousiasme des mexicains pour qui la « Cox » fait littéralement partie de leur « culture » automobile, la première page du site officiel de la course mettant même en avant cette participation les semaines précédant le départ. D’autres articles de la presse locale reprenaient d’ailleurs l’information et VW Mexique donnait également son soutien au projet, fournissant deux véhicules de service (une JETTA GLI et un AMAROK…). C’est dire si tout le monde attendait le départ avec impatience… Malheureusement la fête tournait court pour la plus grande désillusion de tous ! En effet, des retards survenus dans la préparation (certaines pièces en provenance des USA étant restées bloquées en douane plusieurs semaines…) n’avaient pas permis au préparateur de « tester » les voitures sur circuit et de les « fiabiliser », comme je lui avais demandé et comme cela est indispensable pour une course aussi longue et exigeante que la Panamericana… Grave erreur !! Les fortes chaleurs, ainsi qu’une humidité de plus de 90% ne tardaient pas à venir à bout de divers éléments électriques et mécaniques, pourtant neufs et en principe à toute épreuve… Malheureusement, ces soucis affectaient également la sécurité des voitures, puisqu’ils concernaient le freinage et malgré deux jours de travail intense pour essayer de remédier aux problèmes rencontrés, ceux-ci persistaient. Ne pouvant risquer la vie des pilotes en les laissant prendre le départ, c’est la mort dans l’âme que la décision fut prise de renoncer à la course ! Malgré l’amertume partagée par tous, les pilotes particulièrement compréhensifs et « fair-play » décidaient de suivre la course avec les véhicules mis à disposition par VW, afin de mieux connaître son déroulement et de revenir l’année prochaine pour conjurer le mauvais sort. Un grand merci également à VW pour qui la déception était toute aussi grande, puisque mis à part ses véhicules, la marque avait mobilisé son réseau pour appuyer le projet durant la course et avait même prévu des festivités à Puebla, où elle dispose d’une unité de fabrication et de son siège social pour le Mexique. Je me serais volontiers épargné la rude tâche de revenir sur ce véritable « fiasco » mais par honnêteté envers tout le monde et parce qu’il n’était pas question de fuir ses responsabilités, il était indispensable de relater les choses telles qu’elles étaient survenues… Les plus prestigieuses écuries de F1 où d’autres disciplines de premier plan comme les 24 H du Mans ont subi de cuisantes défaites et contre-performances, la course n’étant pas une science exacte ! La meilleure défense restant l’attaque, rendez-vous est donc pris l’année prochaine pour laver l’affront, en tirant les conséquences de cette mauvaise expérience, pour être parfaitement au point, mettant à profit le temps disponible pour remédier à tous les problèmes et revenir au « top » ! Mais pour l’heure, cette longue parenthèse étant fermée, il est temps de faire place à la course… qui devait d’ailleurs vous être contée cette année vue de l’intérieur, par les pilotes de ces voitures, afin de lui donner un angle de vue différent, mais là encore, il faudra attendre l’année prochaine. Comme je vous le précise en introduction, cette course devient de plus en plus une véritable « institution », sa réputation de course dangereuse, du fait des nombreux accidents mortels qui avaient marqué ses débuts entre 1950 et 1955 et conduit à son abandon, n’étant plus du tout justifiée. Cette 24ème édition depuis sa renaissance s’est en effet caractérisée par une organisation impeccable, sans aucun accident grave. Quelques accidents furent à déplorer, mais sans conséquences dramatiques et sans que l’organisation puisse être remise en cause. Bien sûr, étant au Mexique, le concept de « rigueur » n’est pas tout à fait le même que pour nous européens et peut parfois surprendre ou indisposer les plus « pointilleux », mais c’est aussi ce qui fait son charme… D’ailleurs les quelques critiques qui pourraient être formulées sont vite oubliées, lorsque la caravane s’élance sur la route, pilotes, véhicules d’organisation, de presse et d’assistance circulant allègrement entre les spéciales fermées à des vitesses qui conduiraient tout ce beau monde directement en prison en Europe, le tout avec la bénédiction de la Police Fédérale, qui encadre impeccablement l’évènement ! Le jeudi 20 octobre, les concurrents s’élançaient donc pour l’épreuve de pré-qualification qui détermine l’ordre de départ du lendemain et n’entre pas dans le classement. Par conséquent rien ne justifiait une « attaque » intégrale et pourtant, comme tous les ans les esprits s’échauffaient autant que la température extérieure et quatre voitures étaient cependant déjà victimes de sorties de route, sans gravité heureusement… Ricardo Triviño, pilote mexicain ayant participé à plusieurs Rallyes en WRC, terminait en tête de cette étape, sur une Studebaker préparée par le Suédois Mats Hammarlund, dont les pilotes ont gagné les deux dernières éditions, en 2009 et 2010. Le Mexicain Carlos Castillo terminait 2ème, lui aussi sur Studebaker, devant le Suédois Linden sur Mustang et le Français Hilaire Damiron sur sa spectaculaire Buick. L’américain Doug Mockett, habitué de la course pointait au 5ème rang, devant le Mexicain Michel Jourdain, connu pour ses participations en Champ Car aux USA, en WTCC avec SEAT ou encore quelques participations en WRC. Tous les favoris répondaient donc présents lors de cette mise en bouche, les pilotes figurant dans le Top 10, finissant toujours sur le podium depuis quelques années déjà… Le 21, l’étape entre Huatulco et Oaxaca, nous réservait le premier coup de théâtre, Michel Jourdain étant victime d’une rupture moteur et perdant toute chance de victoire. Pour le reste, peu de changement en tête, si ce n’est dans l’ordre puisque Mockett remontait en 2ème position, derrière Triviño et devant Linden. Gabriel Perez, autre habitué de la course rentrait dans le Top 4, Castillo rétrogradant en 6ème position et le Français Damiron en 8ème place, juste derrière le Belge Marc Devis sur Studebaker, avec qui j’avais eu le plaisir de terminer 3ème du Chihuahua Express en 2009. Les étapes suivantes, menant les concurrents jusqu’à Puebla, Queretaro puis Morelia allaient se ressembler, avec un « festival » de Jourdain, revenu dans la course après réparation et qui signait les meilleurs chronos de nombreuses spéciales, terminant même en tête du classement des 2ème et 3ème jours. Mockett et Triviño se livraient un véritable Mano a Mano, inter changeant à plusieurs reprises leurs positions, devant Perez, Castillo, Devis et Damiron qui restaient dans la course, mais à distance, la lutte pour la victoire se concentrant sur les premiers cités… A noter un violent accident le 4ème jour, Peter Aman sur Mustang, n’ayant pas compris au départ d’une spéciale que celle-ci était annulée, se transformant en étape de liaison sur route ouverte et ayant percuté une voiture en sens inverse, alors qu’il occupait la partie gauche de la route pensant qu’elle était fermée à la circulation. Heureusement, malgré quelques blessures dans les deux véhicules concernés, aucun décès n’était à déplorer… Même configuration les jours suivants, permettant de rallier Guanajuato, Aguascalientes et enfin Zacatecas, puisque la lutte allait s’intensifier entre Triviño et Mockett, alors que derrière eux Damiron se rapprochait progressivement du podium. Au rayon « tourisme », la visite de Guanajuato méritait le déplacement, même si la circulation y est très difficile, un dédale de voies souterraines (où se sont déroulées plusieurs spéciales du dernier rallye WRC du Mexique…) quadrillant la ville perchée sur une montagne, créant une « ambiance » très particulière, proche de celle de la mine… Le dernier jour allait pour sa part réserver un suspense digne des meilleurs films d’Hitchcock !! Jugez plutôt…
Ricardo Triviño, le vainqueur 2011 qui succède à Harry Rovenpera
Alors qu’il occupait la première place avec une poignée de secondes d’avance, Triviño effectuait un tête à queue… à moins de 2 kms de la ligne d’arrivée de la dernière spéciale, sous nos yeux, ayant choisi pour cela un virage où nous étions postés avec son père qui filmait la scène ! Il restait miraculeusement sur la route et repartait assez rapidement, son père ayant frisé l’incident cardiaque… pour terminer avec tout simplement… 4 infimes secondes d’avance sur l’Américain Mockett !Doug Mokkett, son dauphin second à …. 4 secondes !!!
Comme si le suspense n’était pas suffisant, derrière eux, le Français Damiron se hissait sur la 3ème marche du podium avec seulement 15 secondes d’avance sur les Mexicains Ignacio Izaurieta et Raul Villareal, ce dernier ayant déjà remporté la course avec Juan Carlos Sarmiento, il y a quelques années et étant sans doute un des meilleurs copilotes du Mexique. C’en était fini pour cette année, avec comme tous les ans une fantastique arrivée au pied de la cathédrale de Zacatecas, le traditionnel « rendez-vous » des pilotes dans une petite ruelle toute proche pour arroser l’arrivée, la non moins habituelle promenade nocturne au son d’orchestres dans les rues le soir, copieusement arrosée de tequila (tous les participants ayant un petit récipient en faïence autour du cou…) et enfin le dîner de clôture en plein air, dans le fantastique cadre d’une ancienne arène, aujourd’hui occupée par l’hôtel Quinta Real.Podium et 3ème place pour le Français Hilaire Damiron
Pour 2012, plusieurs nouveautés sont prévues, puisque Lalo Leon, l’organisateur de la course et passionné de moto envisage de faire participer des motos, DUCATI ayant d’ailleurs été présente cette année en exhibition avec quatre motos qui ouvraient la route, dont la Multistrada, qui va d’ailleurs être produite en série limitée « La Carrera Panamericana » pour commémorer cette participation… Il est aussi question de faire la route en sens inverse, en partant de Zacatecas et en arrivant sur la côte à Huatulco. Rendez-vous est pris… Texte et photos : José CAPARROS. Renseignements complémentaires : www.lacarrerapanamericana.com.mx ou joseluiscaparros@yahoo.es ou 06 19 30 74 51Lalo Lèon, the BOSS de la CARRERA PANAMERICANA
L’aventure au Mexique vous tente ?
Pour assouvir votre appétit, 4 options « clés en mains » vous sont proposées
– Carrera del Golfo al Pacifico, du 29/02 au 2/03/12 (www.carreradelgolfoalpacifico.com.mx). Rallye de régularité entre Veracruz et Acapulco. Ouvert aux véhicules classiques et modernes. Inscription : 1300 € (comprenant hôtel et repas pendant la course). Location d’une VW “Coccinelle” avec assistance pendant la course : 10 000 €. Carburant et péages : +/- 300 €. Vol AR Paris-Mexico : +/- 800 €. Vols intérieurs Mexico – Veracruz et Acapulco – Mexico: +/- 200 €. – Chihuahua Express, du 23 au 25/03/12 (www.chihuahuaexpress.com). Rallye de vitesse, avec étapes en « boucle » autour de la ville de Chihuahua, comprenant liaisons et spéciales chronométrées fermées à la circulation. Ouvert aux véhicules classiques et modernes. Inscription : 1600 € (avec hôtel et repas pendant la course). Location d’une VW « Coccinelle » avec assistance pendant la course : 15 000 €. Carburant et péages : +/– 500 €. Vol AR Mexico – Chihuahua : +/- 250 €. – Carrera Panamericana, fin octobre 2012, Rallye de vitesse de 7 jours. Ouvert aux véhicules classiques (voir règlement). Inscription : 5000 €. Location d’une VW « Coccinelle » avec assistance pensant la course : 20 000 €. Carburant et péages : +/- 1000 €. Vols intérieurs : +/- 250 €. – La Carrera Classic, 4 et 5 mai 2012 ou 2013, Rallye de Vitesse et régularité à Ensenada (Basse Califormie). Renaissance d’un Rallye organisé dans les années 80… Ouvert aux voitures classiques, modernes et aux motos. Inscription : 1100 € (avec hôtel et repas pendant la course). Location d’une VW « Coccinelle » avec assistance pendant la course : 9000 €. Carburant et péages : +/- 400 €. Vols intérieurs Mexico – Tijuana : +/- 250 € Renseignements complémentaires : joseluiscaparros@yahoo.es ou 06 19 30 74 51