C’est un débat sans limites. Oui, on a fait de la F1 sous le régime des généraux Argentins, sous le régime de l’apartheid en Afrique du Sud et on continue à avoir des Grands Prix, là où on peut être plus que critique sur les régimes en place (Bolsonaro entre autres) c’est effectivement un débat sans fin!
Le débat sans fin entre les valeurs du sport, encore faut-il qu’elles ne servent pas de paravent aux pires situations et exactions.
La guerre, lorsqu’il s’agit d’une guerre d’agression contraire au droit international et à la charte des Nations Unies doit être l’un des critères fondamentaux à prendre en considération pour mettre les pays agresseurs sur la touche en attendant des jours meilleurs.
La question est d’autant plus d’actualité que les JO se profilent en France, pays des Droits de l’Homme rappelons le, ça peut toujours servir, avec cette question toujours ouverte:
Les athlètes Russes et Biélorusses peuvent ils y participer, même sous bannière neutre?
Pour moi la réponse est claire: NON, n’ajoutons pas l’hypocrisie à la honte…
La France est la seule décisionnaire en la matière, et surtout pas le CIO qui, rappelons le, a cédé aux exigences de la Chine et de la Russie pour admettre la participation de la grande favorite de l’épreuve de patinage, contrôlée positive, mais de nationalité…Russe lors des derniers JO d’hiver en Chine.
Pour ce qui concerne les sports mécaniques car toutes les disciplines sportives se trouvent dans la même situation et ne se déplacent pas nécessairement que dans de gentils paradis… Outre la F1, l’endurance, le Dakar ou le Moto GP, ont de tous temps visités des pays pas toujours très recommandables…
Ou s’arrête la frontière entre sport et politique, sport et business… ???
Le Qatar donc nous a accueilli et Royalement la semaine dernière à l’occasion du Grand Prix de F1 sur le circuit de Losail aux portes de Doha, sans oublier l’organisation du Salon Automobile de Genève, incroyablement délocalisé au Qatar… et ce même si la communauté internationale a souligné à plusieurs reprises, à quel point ce pays est totalement dépourvu des droits civils minimaux.
Et tout prochainement le Qatar organisera l’avant dernière manche du Championnat du monde de Moto GP en novembre !
On se souvient encore des nombreuses polémiques lors de la Coupe du monde de foot 2022, organisée au Qatar en novembre décembre 2022.
Le groupe Américain Liberty Media continue cependant à faire comme si de rien n’était, après que toutes ses caisses ont été abondamment remplies de 55 millions de dollars ces derniers jours, car cette somme est bien le montant du contrat stipulé pour chaque GP qui se tiendra dans le futur au Qatar !
[caption id="attachment_444241" align="aligncenter" width="700"]
L’Emir Tamem Bin Hamed Al Thani, dimanche dernier 8 octobre a son arrivée à sa loge avec sa fille Almayassa[/caption]
Mais une fois le GP disputé ce dimanche 8 octobre 2023 au Qatar, de retour en France, face à l’horreur qui se déroule en Israël et dans la bande de Gaza, il apparaît une fois de plus que le Qatar est un pays qui doit absolument figurer sur la liste noire, celle que les Américains dressent chaque année, mais que Liberty Media prétend évidemment ne pas savoir et d’ailleurs, que disent ils de la crise humanitaire déclenchée par Bakou contre les Arméniens ?
Concernant le Qatar, plutôt intéressante l’analyse d’Andrea Molle, professeur agrégé de sciences politiques et directeur du Master en études internationales à l’Université Chapman.
« Après une crise entre le Hamas et l’Iran en 2012, le Hamas a également perdu le soutien de l’Égypte en 2013 suite au renversement militaire du premier gouvernement dirigé par les Frères musulmans. Le Hamas s’est donc tourné vers le Qatar pour obtenir des financements et aussi comme quartier général alternatif à la perte de Damas. Le partenariat avec Doha a donc contribué à atténuer certains problèmes financiers du mouvement et lui a permis en même temps de diversifier ses alliances. Il faut noter que, officiellement, la position du Qatar est très différente de celle de l’Iran. Au moins en paroles, pour soulager les souffrances du peuple palestinien et, également grâce à la normalisation des relations avec Israël, Doha s’est présenté à plusieurs reprises au monde comme un médiateur dans le conflit ».
Mais selon bon nombre de medias occidentaux, c’est le Qatar qui facilite les négociations sur la libération des otages. Dans la pratique, cependant, c’est une position très ambiguë. Non seulement le Qatar a accueilli le leader du Hamas Khaled Meshaal depuis 2012, mais récemment, il a également offert refuge à plusieurs autres membres importants de sa direction : de Saleh al-Arouri, le fondateur de la branche militaire du Hamas, aux membres des Brigades Izz ad-Din al-Qassam, connues pour leur capacité à organiser des attaques de l’étranger, à Husam Badran, actuel porte-parole du Hamas dans les médias et qui a été l’instigateur de plusieurs attentats suicides pendant la Seconde Intifada.
En ce qui concerne les fonds, le Qatar s’est engagé en 2012 à consacrer au moins 400 millions de dollars, soit aujourd’hui près d’un milliard, aux travaux d’aide et de reconstruction dans la bande de Gaza, dont il est devenu le plus grand contributeur.
Si l’on regarde l’état des infrastructures sur le terrain, il est clair et évident que ces fonds n’étaient certainement pas utilisés pour soulager les souffrances du peuple Palestinien mais plutôt pour financer le terrorisme et aussi pour faire de Gaza une forteresse, un cauchemar pour la guerre urbaine, en développant le réseau de tunnels souterrains qui rendre l’intervention Israélienne actuelle très difficile et sanglante.
Il convient de noter que dans les années 2004, 2010, 2014, 2017 et 2019, le gouvernement Qatari a introduit de nouvelles lois pour lutter contre le terrorisme et notamment son financement.
Toutefois, des sources gouvernementales Américaines admettent n’avoir jamais vu de réelle volonté en la matière de Doha pour les appliquer au Hamas.
Alors, après l’Arabie Saoudite, l’Azerbaïdjan et le Qatar, peut-être bien que la Corée du Nord, arrivera-t-elle à son tour, un jour prochain au calendrier de la F1 ?
Me rappelle cette phrase du regretté Coluche… ‘La vie, c’est le cul et le pognon.
Le célèbre humoriste nous a quitté le 19 juin 1986… il y a donc 37 ans.
Rien n’a changé. Son affirmation reste toujours d’actualité !
Gilles GAIGNAULT
Photos : AUTONEWSINFO
]]>
<![CDATA[]]>