Voici l’histoire de la Talbot-Lago T26C n° 110.008, la toute première à être livrée.
Normalement cette monoplace aurait dû être livrée dans l’ordre de réception des bons de commande: mais bien qu’étant la huitième “livrable”, Antony Lago la fit préparer en priorité pour Philippe Etancelin. En effet, les organisateurs de Grands Prix à l’époque veulent absolument l’avoir sur leur plateau. Il est un peu une légende des circuits, d’autant qu’il affiche en cette saison 1948…52 ans ! N’ayant presque pas piloté depuis pratiquement dix ans, Philippe Etancelin il reprend le volant avec cette nouvelle monture, qu’il reçoit la veille du Grand-Prix de l’Automobile Club de France, sur le Circuit de Gueux à Reims. C’est là, sur ce circuit mythique, qu’il remporta son premier Grand Prix, vingt ans plus tôt, en 1927 au volant de sa Bugatti 35 personnelle. Bien que découvrant cette monoplace Talbot, sa voiture privée, cela ne l’empêchera pas de décocher le quatrième temps des essais, derrière les trois Alfa Romeo officielles, des voitures ‘usine’. Il rencontre aussi ce jour-là, un nouveau venu qui s’aligne au départ, le jeune espoir Argentin, Juan Manuel Fangio, dont c’est la toute première apparition en Europe. Avec cette même voiture, Philippe Etancelin prendra le départ de plus de trente Grand-Prix entre 1948 et la fin de la saison 1950, entre autres le GP de Marseille 1949, épreuve où il fait jeu égal avec Juan Manuel Fangio,. Et, bien évidemment il participe au tout premier Grand Prix du nouveau Championnat du Monde de Formule 1, le dimanche 13 mai 1950 à Silverstone, remporté par l’Alfa Roméo de l’Italien Giuseppe ‘ Nino’ Farina, avec un triplé des Alfa, Luigi Fagioli et Reg Parnell l’accompagnant sur ce 1er podium en GP F1 et qu’il termine à la huitième place sur vingt-et-un pilotes en piste. Et que Fangio pourtant au volant d’une Alfa Roméo mais suite à une fuite d’huile, a abandonner ! Sans oublier pour Etancelin, un an plus tôt, une victoire au Grand Prix de Paris 1949 à Montlhéry, deux secondes places en 1949 aux GP d’Europe à Monza et au GP de Tchécoslovaquie à Brno, et le déplacement en Argentine, sur l’invitation de Fangio, devenu son ami, pour participer à la Temporada pendant l’hiver 49-50.
