Pas difficile de constater que le week-end des 24 heures, dans ce qu’il est convenu d’appeler la grande presse, s’est réduit à un combat par élimination entre six voitures, les Diesel Usines Peugeot et Audi.
Et puis, il ya ce que l’on serait tenté d’appeler le vrai Le Mans . Où Henri Pescarolo a mené une danse superbe jusqu’à deux heures de l’arrivée. Nous l’avons joint ce matin. Récit…
D’ABORD UNE COURSE FANTASTIQUE
« On s’est battu avec les deux Rebellion et quelques autres et notre course est magnifique. On prend même deux tours d’avance, on en perd un à cause d’un problème électrique. Un tour d’avance à deux heures de l’arrivée, belle course, vraiment. On est même devant l’Oreca. Et puis… Collard est au volant. Il passe dans la courbe Porsche, qui est sèche. Pas de problème. Au tour suivant, une averse est tombée, les commissaires ne présentent pas le drapeau rouge et jaune (piste glissante), Collard ne fait pas de faute, il est irréprochable, seulement c’est un endroit où l’on arrive à 290 et on ne ralentit pas beaucoup. D’une certaine façon, il a rendu service aux autres qui en le voyant sortir, se sont douté que la courbe était piégée ».
AVENIR…EN VERT !
On lui demande s’il ya de gros dégâts. « On est en train de réparer l’auto, en principe, on sera prêts pour Imola ». On revient, une fois de plus, sur la différence de règlementation entre « Diesels »et « Essence ». « Cinq années que je me bats. L’ACO avait annoncé qu’avec les changements de règlements, les Diesel allaient par exemple perdre 11 secondes à chaque ravito. En fait, trois secondes et demie. J’espère que maintenant que nous allons devenir Championnat du Monde, l’égalité sera effective. Je n’ai rien contre le fait de rendre du temps à des voitures d’usine, c’est normal. Mais sur un tour, la différence entre nous, la vraie, celle qui est due au châssis, c’est trois secondes. Le reste, c’est du moteur. Je croirai au règlement quand on ne se fera plus doubler entre la ligne droite des stands et la courbe Dunlop, où il s’agit juste d’accélération. Quand il régnait une sorte d’égalité, je me battais devant, j’étais sur le podium! Aujourd’hui, tu imagines qu’après notre abandon, même l’Oreca, qui a eu des soucis, était devant les « Essence ». Quand tu as le temps d’aller faire les courses au supermarché et que tu gagnes encore, c’est vraiment n’importe quoi. Tu sais qu’en plus, en théorie, une usine ne peut pas engager plus de deux voitures. Ce qui veut dire que chaque usine pourrait en passer une à un constructeur méritant. Bon, je vais te dire, nous avons prouvé au Mans que nous sommes une des meilleures équipes d’endurance au monde. Voilà le côté positif. L’abandon, c’est la course, c’est comme ça ». « Pesca » est chaud bouillant, voilà qui est de bon augure ! Jean Louis Bernardelli Photos : Eric Fabre, Patrick Martinoli et Thierry Coulibaly]]>