L’Equipe MOTOR EVENTS sacrée CHAMPIONNE du MONDE Superstock en 2013 – Photo : Michel PICARD[/caption]
Marc Mothré nous le connaissons depuis toujours et ce pour l’avoir côtoyé depuis plus d’une quarantaine d’années, sur tous les circuits de France et de Navarre…
Ses casquettes furent multiples, allant de la publicité à la presse, en passant par l’organisation d’événements, tel le WERC (Week-end Racing Cup) qui figure sur » Sa » moto, la N°212, aux couleurs de Dunlop.
[caption id="attachment_389898" align="aligncenter" width="800"] Hervé MOINEAU et Marc MOTHRÈ – Photo : Michel PICARD[/caption]
Aujourd’hui. c’est le directeur d’écurie avec lequel nous nous attablons au fond du stand des 24 Heures du Mans motos, qui nous intéresse, juste pour parler, toujours sans détour, de l’endurance qu’il connaît par cœur, pour avoir remporté avec son équipe ‘Motors Events, deux titres de Champion du monde Superstock en 2011 et 2013.
« Tu as vu où ils nous ont mis ? Les derniers…des derniers au bout du monde ! »
Le ton est donné !!!
Et Marc, enchaîne:
« La 212 est une moto qui partait et qui finissait, c’était le but d’apprendre à de jeunes pilotes à rouler et à nous de les regarder évoluer en y prenant du plaisir avec l’attrait de passer la ligne d’arrivée. Elle est gérée par Philippe Dobé (vainqueur des 24 H en 2003). Auparavant nous avions la 50 également qui était managée par Hervé Moineau – ancien quadruple Champion du monde de la discipline – mais faute de moyens et de partenaires fiables, nous l’avons hélas mise au placard pour l’instant. »
Cette année la catégorie Superstock est devenue mono-marque au niveau des pneus. Votre avis ?
« C’est peut-être une bonne idée car il y aura une certaine équité. Je me rappelle nous être battus à Magny-Cours pour le Bol en étant 3ème, 4ème, …et puis est arrivée une espèce de pluie moyenne et nous n’avions pas de choix, soit pluie, soit slick, alors qu’une marque concurrente avait des intermédiaires. Du coup nous avons terminé 4èmes. Donc dorénavant c’est bien, car là nous aurons tous les mêmes pneus. La bonne logique aujourd’hui c’est le Superstock car ce sont des machines qui coûtent moins cher. Steven Caser qui s’occupe de la BMW 37 était venu nous voir après nos deux titres en Mondial Superstock et je lui avais dit ‘ Je passe en EWC. Il m’avait répondu, c’est une bonne idée mais tu verras que tu rouleras moins bien qu’avec tes stocks. En fait, à part l’année 2016 où avons été performants mais pas mieux que les autres qui avaient été vraiment très mauvais, nous avions beaucoup galéré cette année-là, avec ces EWC. »
C’est très cher avec beaucoup de développement mais ça attire les grands pilotes qui préfèrent rouler en EWC.
« Faire demain un Championnat sans les EWC posera un problème à l’organisateur qui ne voit, comme tout prometteur, que l’aspect financier. S’il n’y a pas de têtes d’affiche au départ avec de grosses écuries, l’intérêt retombera. Nous avons été l’un des meilleurs teams privé avec un partenaire qui n’était pas un constructeur et qui nous expliquait : ‘C’était bien de gagner mais en fait ça aurait été mieux de perdre car ça n’arrange personne sauf faire venir d’autres privés qui se disaient on peut faire pareil. Nous avons en Europe un système Norme Euro qui est à notre désavantage. Aujourd’hui un constructeur doit travailler à fond sur le Stock pour dire c’est la moto que je vais vendre à mon client. Le marché de la moto va vers un marché loisir. Nous avons lancé avec la SIMA, une nouvelle formule de course : La Royal Infield Cup et nous avons le plein avec des motos à 8000 €. Les gens me disent ‘Je préfère rouler avec 70cv qu’avec 200 car je me fais moins peur, parce que je tombe moins vite. La problématique est que nous sommes, je pense arrivés au bout du système en endurance comme en vitesse avec une déperdition du Promosport car les gens recherchent le loisir, du roulage ou des courses comme les 24 heures de Barcelone. J’avais soumis au gens de Larivière – organisateur du Bol d’Or – de faire comme en Espagne, un Bol d’Or, hors Championnat sans essence hors de prix, de ne pas être obligé de prendre l’année prochaine les vannes Staübli (un coût de 15 000€ avec le changement des réservoirs). Comment feront les privés car cela représente quasiment le prix d’une course ? »
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Le système Staübli – Photo : Michel PICARD[/caption]
Marc Mothré précise :
« La location est une chose possible mais tous les réservoirs sont à changer et si nous abîmons une vanne, la caution s’envolera ! Je ne vois pas l’intérêt de ce changement …car la sécurité était déjà maximum. »
Avant de poursuivre :
« Barcelone est l’exemple car c’est complet tout le temps avec des spectateurs qui vont faire la fête et c’est une course sécurisée car encadrée par la Fédération Espagnole. Si le Bol fait cela, ils vont prendre du plaisir !»
Se pose alors la question : Faut-il rester ou non en championnat du Monde ?
« C’est la bonne question. Nous le saurons après Spa. Je suis une écurie privée, il y a trois épreuves de 24 heures, donc financièrement nous ne pouvons pas ! Je ne sais pas où nous allons mais nous y allons ! »
Sur cet épineux sujet, Marc déclare :
« Nous avons vécu les parties basses du privé, puis nous avons eu d’excellents mécaniciens et managers à l’époque de la 50, avec plus de budgets mais … 0 retombée ! Pierre Chapuis (Moto Ain) est un garçon qui a pratiquement notre cheminement, car après avoir obtenu deux titres en Stock, il est passé en EWC mais on ne le voit jamais. On ne filme que les gens et équipes officielles qui sont solidement soutenus et épaulés et peuvent apporter de l’argent. C’était très bien au Bol, parce qu’en fin de course, il ne restait que 20 motos et que tout le monde avait son logo qui passait 10 secondes à la télé. J’espère tout de même qu’il y aura plus de 20 motos à l’arrivée du Mans… »
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L’équipage MOTOR EVENTS – Photo : Michel PICARD[/caption]
Qu’ajouter ?
Des paroles dures certes mais bien réelles et sages…. L’éternel problème en sports mécaniques, entre les écuries d’usine et les petits privés !!!
Ces derniers indispensables pour fournir et compléter les plateaux!
Texte et Photos : Michel PICARD
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La moto de MOTOR EVENTS – Photo : Michel PICARD[/caption]
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