POUR MYGALE, LE DÉVELOPPEMENT PASSE PAR LA HAUTE TECHNOLOGIE, L’INTERNATIONAL ET LA TOUTE NOUVELLE FORMULE FORD.
BERTRAND DECOSTER

ESTELLE DECOSTER
Elle, Estelle aime tout ce qui va vite et la rencontre sur une piste de kart déclenche avec Bertrand une relation qui perdure aujourd’hui. Les études conduisant à un doctorat en génétique moléculaire n’empêchent pas les tourtereaux de rêver de courses, d’entreprise et de mariage. Eux , les époux DECOSTER, sont assez gonflés pour utiliser leurs crédits étudiants (et ceux de leurs amis) pour monter leur société, dont ils seuls, les deux seuls actionnaires, tout comme c’est encore le cas en 2012. L’ESPRIT D’ENTREPRISE La SARL : EMC2 (Exploitation de Monoplaces et Construction de châssis) grâce au concours de créateurs d’entreprise peut être soutenue par l’ANVAR (Agence Nationale de Valorisation de la Recherche) mais il faut passer en SA et pour ce faire trouver du capital et un nom. Pour ces jeunes entrepreneurs, la nouvelle Formule FORD (qu’ils vont produire) avec son allure générale fait penser à une araignée. Aussitôt on ouvre une encyclopédie et on scrute la bestiole que l’on pourrait choisir. Outre l’aspect, la sonorité plait et la symbolique de la Reine des araignées avec sa puissance dominatrice, voilà autant d’éléments qui scellent le destin de la société MYGALE, nom dont on s’apercevra plus tard, qu’il se comprend aisément dans plusieurs langues. Nous sommes en septembre 1989, Bertrand DECOSTER a 24 ans ! On va se poser à Vichy où se trouve l’ami Michel TETU, ingénieur de renom, conseiller spécial de cette jeune classe. A Vichy, on devrait pouvoir trouver de la main d’œuvre puisque Ligier vient d’émigrer à… Magny Cours ! Dans l’affaire, Estelle avec sa bourse au mérite et son salaire d’enseignante, permet au couple de survivre. Il le faut bien puisque l’on a recruté un dessinateur et un soudeur qu’il faut aussi payer… En effet, la décision a été prise de construire des Formule FORD à la française, avec pour objectif de battre VAN DIEMEN, dont la suprématie en la matière est à l’èpoque, incontestable. Incontournable ! Les débuts sont difficiles. Peu connue, la MYGALE n’attire pas les pilotes talentueux, alors les résultats ne sont pas étincelants. C’est un peu l’histoire du cercle infernal, dont la jeune entreprise sortira avec une idée de génie de Bertrand DECOSTER : Créer une école de pilotage pour trouver les bons pilotes. Comme souvent dans la vie, les plus grands virages se prennent grâce à des rencontres occasionnelles ou provoquées comme ce fut le cas ici. L’annuaire des anciens élèves de l’ESTACA, indiquait qu’un certain Monsieur FRUCTUS, était directeur de l’UTAC (Union technique de l’automobile et du cycle et motocycle) implanté à Montlhéry. Une demande de rendez-vous, un pouvoir de conviction sans doute fort et voilà les époux DECOSTER, avec un contrat personnel d’exclusivité d’exploitation de la piste de Montlhéry, pour une école de pilotage. La Banque Populaire suit, MAXAUTO qui veut lancer son réseau donne son nom et de l’argent et les dés roulent dans le bon sens. Mygale vend trois voitures à l’Ecole. Le premier ‘Volant’ attribué en fin d’année revient à un jeune Canadien : Bertrand GODIN, avec à la clé, une saison financée sur…MYGALE. Le premier ‘Volant’ en course, est tenu par un certain Christophe BOUCHUT. La première victoire en course intervient elle, en 1993, à NOGARO. C’est en 1995, avec le GRAFF Racing – qui abandonne les VAN DIEMEN pour courir sur MYGALE et remporte avec Patrice GAY à la fois le championnat de France et le championnat d’Europe-, que les choses commencent à vraiment bien marcher. MYGALE prend effectivement pied dans ce monde de la fabrication de la monoplace de course. En 1993, l’appellation des châssis siglés MT (pour Michel TETU) devient SJ pour (SILANI Jean). Un ancien brillant technicien d’AGS ! La cadence de production augmente. En 1998, on enregistre la première livraison à l’export pour HAYWOOD Racing et un certain… Jenson BUTTON, remporte sur MYGALE, le Championnat Britannique. En 2000, Mygale gagne partout en Europe. C’est l’année où MYGALE signe deux nouveaux contrats monotypes, l’un pour le Portugal avec la Formule Novis et l’autre pour le compte de Renault Sport, avec la Formule Renault Campus. La société quitte alors l’Allier pour s’installer dans la Nièvre, sur la Technopole du circuit de Nevers Magny-Cours. C’est également une date importante pour la société qui signe alors un partenariat exclusif avec BMW Motorsport, pour la fabrication de toutes les Formule BMW, dans le monde. Cette « Grande période » va durer 10 ans et après la construction, s’est ensuite, ouvert le temps de la maintenance car pas moins de … 400 voitures de ce type, roulent encore de par le monde !

« Je pense qu’une entreprise comme MYGALE doit être internationale. Aujourd’hui on est le spécialiste français de la monoplace et le marché français n’est pas suffisant pour une entreprise comme MYGALE. C’est vrai que notre développement est très porté sur l’international. Alors est ce que ça nuit à notre image en France ? Probablement quand même parce que on consacre assez peu de temps au marché français qui d’ailleurs est relativement inexistant. Et puis on essaye de faire savoir aux décideurs ce que nous faisons de manière générale , c’est effectivement important que les gens sachent ce que l’on existe, ce qu’on fait ….MYGALE aujourd’hui a quand même changé suite à la crise. Il faut bien reconnaitre que la crise est très importante en sport automobile mais particulièrement dans le secteur de la monoplace avec les jeunes et c’est clair aujourd’hui notre volonté est de s’appuyer sur un réseau de distribution. Avant nous avions plutôt tendance à vendre les voitures en direct aux teams. Maintenant on se rend bien compte qu’il y a un vrai développement commercial à mettre en place. Le local connait des choses a de l’information, a des relations qu’on peut difficilement avoir. Nous avons un distributeur pour l’Australie G-FORCE qui marche super fort, un nouveau partenariat avec Bryan HERTA qui nous ouvre totalement cette fois-ci, le marché américain, pour information , nous avions déjà une société aux Etats Unis (MYGALE Inc.) qui n’a pas été une très bonne expérience sur la fin. L’Europe c’est traité directement par MYGALE et actuellement on réfléchit aux marchés de l’Asie et du Moyen Orient. Précisons que ce patron très sportif (triathlète de bon niveau) doit avoir la santé pour enchaîner plus de 30 déplacements internationaux par an. Des contacts sont pris, tant en Chine qu’en Russie ou en Arabie Saoudite, par exemple avec les Fédérations sportives, mais pas seulement. On pourrait parler d’autre chose que de monoplace car chez MYGALE, on l’a bien senti, on caresse un grand rêve, celui « d’une belle voiture de route » même si l’on se verrait bien également gagner … Indianapolis avec une MYGALE ! En attendant, deux F3 ont été vendues en Australie et le marché de la course automobile, semble repartir au Canada et aux Etats Unis. Au passage, signalons une réalisation assez atypique, et pour le moins originale : Une voiture de route triplace (Formule Street) construite pour le propriétaire du circuit Alsacien de l’anneau du Rhin

tous répartis de manière rationnelle et fonctionnelle au rez- de- chaussée

