Des dunes parfois cruelles, pas de changement en catégorie auto, toujours menée par le Hollandais Ten Brinke, sur son Mitsubishi devant la Mini de Leal Dos (photo ci-dessus). En revanche, en camions, Gerard De Rooy mène la danse des monstres, avec à la clé la sixième place au général!
Et en catégorie moto, les vrais spécialistes du tout-terrain se partagent le gâteau.
A Coma (KTM)qui est finalement reparti après sa casse moteur de la veille la victoire en spéciale, à Rodrigues (Yamaha) le général.
Mais d’abord une journée… comme il y en à peu dans une vie.
L’AUBE DES HÉROS
On ne va épater personne en racontant qu’on s’est levés à quatre heures du mat pour rouler comme des malades pendant trois plombes, sur du goudron de qualités… disons diverses, puis sur une piste ultra-rapide, mais dans le noir et la poussière du mec devant, ce qui est assez spécial.
Faut que les photographes soient placés où ils le veulent et avec le bon timing.
Donc, pour être à l’heure, on se colle les foies de temps en temps. Ce qui n’exclut pas un coup de tendresse à l’échelle de l’univers de temps en temps…
Quand le jour se lève sur une portion de piste façon face cachée de la lune, virant du noir total au rose, puis à l’ocre, quand le ciel et la terre se séparent pour accoucher du jour et quand le soleil monte sur un horizon plat comme une piste d’aviation, tous ces gens pressés… s’arrêtent.
Et partagent.
Le moment, la lumière, l’émotion. Le premier frisson du jour. le premier bonheur. On sait que s’il est évident que c’est comme ça chaque matin depuis un petit milliard d’années, on vit quand même un moment unique.
Et avec mes amis, dont le fidèle Arnaud Delmas, nous voulions essayer de vous donner un peu de ce premier bonheur du jour.
C’est après que c’est devenu inhumain…
PORTUGAISE ENSABLÉE…
Cinquante minutes!!!
C’est le temps qu’Elisabete Jacinto est restée plantée.
Nous aussi, on a folâtré dans les dunes, devant ça et là sortir la pelle ou dérouler le treuil… pour sortir des potes, que bien entendu nous ne dénoncerons pas…
Mais d’abord on n’est pas en course, et ensuite nos véhicules ne pèsent pas plusieurs tonnes!
Sur le Man de la championne Portugaise, seule solution, comme sur un 4X4 classique, dégonfler les pneus.
Sauf qu’au bout d’un moment ça peut déjanter… et l’équipage se retrouve alors avec un camion planté et avec un pneu façon dentelle du Puy en Velais, la roue à elle seule devant peser quelques centaine de kilos…
En plus, on sait que camion en question est beaucoup moins puissant que ses deux attaquants batavo-ritals sur Iveco.
Dans le sable, où il faut d’abord être un artiste, le secret, c’est de savoir envoyer du lourd et pour ça, faut du watt dans les bouilleurs! (Pardon, je me laisse aller, on traduit, il faut pouvoir allègrement doser puissance du moteur et pilotage fin, mais pour y parvenir, il faut un berlingot bourré de bourrins!)
Du coup, la pauvre Elisabete perd du temps quand elle plante des choux et quand elle roule! Mauvais plan en cette deuxième journée. Elle se retrouve avec deux heures de retard au classement général!
MIKI MAXI…
Sur la photo, il n’est pas planté! Il avance comme un missile.
Il nous a doublés alors que nous étions en gros secoués comme dans une machine à laver, malgré le pilotage fin de mon ami Alain et les qualités exceptionnelles de son Wrangler long.
On a eu l’impression qu’il n’y avait plus de piste, que ce camion roulait sur le goudron!
Qui? Avec le frisson du petit matin, c’est ma deuxième chair de poule de la journée.
A l’hôtel, le soir, je vais voir les résultats au tableau et je tombe sur mon ami Jean Louis Schlesser, qui me présente très officiellement » Un mec qui a été Champion du monde en même temps que moi » dit il.
En 1988 et 1989 très exactement.
Champion du Monde de Rallye!
J’ai un rapport étonnant au Rallye. Sur d’autres disciplines, j’imagine que j’aurais pu être doué et qu’avec une bonne auto, j’aurais pu m’épater.
Le Rallye, je me dis toujours que si je passe en seconde, je suis déjà mort.
C’est simple, ces mecs, leur talent est incompréhensible. Voilà ce qu’est Miki Biasion. Y compris quand il pilote un des deux Iveco du Team De Rooy.
Au soir, les camions sont classés avec les autos, il est huitième au général. Grazie al Campione!
Mais il n’est pas le camion le plus rapide…
ORANGE MÉCANIQUE…
Bernardelli est devenu fou! L’est pas orange!
Ben… si!
C’est le nom de la famille régnante aux Pays-Bas et c’est ainsi que l’on surnomme les Hollandais. Même verts. Même volants! Car ce mec est vert et volant!
Gérard De Rooy est le digne fils de son père qui rêvait de gagner le Paris-Dakar toutes catégories comprises.
Avec un camion!
Au deuxième jour du Rallye du Maroc, sur un tracé plus fait pour les gazelles blanches que pour les pachydermes, le jeune batave assassine l’espoir de bien des autos.
Non seulement il est premier camion, mais il est sixième au classement général! Là ou Biasion est un missile, De Rooy est un ouragan. Un Attila.
Là où il passe, même le sable ne repousse plus. On a suivi ses ornières, ce sont des ravins!
C’est sûr, cet Iveco au long nez, on le reverra! Au hasard, du côté de l’Argentine, du Chili et du Pérou cet hiver…
LE FLAMAND … OSE!
Ou Orange Mécanique (Bis!) puisque la catégorie auto est menée par un autre hollandais, bleu, blanc et toujours volant! (Et même un as du…) Ce mec là, Ten Brinke, devait se faire bouffer tout cru par les BMW et les Mini. Le premier jour, Nani Roma s’y est cassé les dents. Et y a laissé sa belle allemande. Le Mitsubishi du hollandais, d’après notre expert Jean-Louis Schlesser, est un superbe engin mais qui est prenable. Jean Louis qui devisait avec nous hier en bordure de spéciale, même que ce coup-là, on a la photo.![MAR11D01DM_0982 [Résolution de l'écran]](https://autonewsinfo.fr/wp-content/uploads/2011/10/MAR11D01DM_0982-Résolution-de-lécran-451x680.jpg)
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