Celui qui durant des décennies a œuvré au circuit de Spa-Francorchamps comme secrétaire de l’Intercommunale du Circuit de Francorchamps vient de tirer sa révérence et … à l’âge de 102 ans !
[caption id="attachment_474578" align="aligncenter" width="490"] René-BOVY… la mémoire vivante du Circuit de Spa-Francorchamps- Photo / Manfred GIET[/caption]
René BOVY, était effectivement né le 16 février 1922 à Masta, lieu emblématique de l’ancien tracé Ardennais qui jusqu’au début des années ’80 portait encore le nom de Circuit National de Francorchamps.
Il a vécu d’ailleurs tout un siècle dans la trajectoire du circuit qu’il a vu pratiquement naître en étant d’un an son cadet l’année où quasiment devant son berceau passaient les bolides du tout premier Grand Prix de Belgique, réservé à cette époque aux voitures de sport !
Raison probablement pour laquelle celui que l’on appelait affectueusement ‘’Monsieur Francorchamps’’ était devenu au fil du temps.. ‘LA véritable mémoire vivante de ce circuit connu par la suite mondialement et qu’il chérissait tant.
Malgré son grand âge, dès que l’on entamait une conversation à propos du tracé Spadois, la mémoire infaillible de René BOVY démarrait au quart de tour comme un bolide de course, non sans faire parfois … du surrégime lorsqu’il relatait les meilleurs moments !
Devenu secrétaire communal du village de Francorchamps fusionné avec la ville de Stavelot en 1977, toute sa carrière active et au-delà, a été imprégnée par le monde de la compétition de par l’outil dont il est devenu au fil du temps, et ce durant 32 ans, le secrétaire de l’Intercommunale gestionnaire du Circuit.
Durant les années sombres de la seconde guerre mondiale en sa qualité de secrétaire communal et arrêté par la Gestapo pour avoir établi de fausses cartes d’identité pour permettre à leur porteur d’échapper à l’incorporation de force dans l’armée allemande, il a cependant cru longtemps ne jamais retrouver un jour la liberté après avoir été déporté vers des camps de la mort dont il sera libéré par les forces alliées et après s’être évadé…
A la fin des hostilités et après avoir regagné ses pénates, René BOVY retrouva rapidement ses fonctions de secrétaire communal à Francorchamps, puis de devenir dans la foulée secrétaire de l’intercommunale de gestion du circuit de Francorchamps, avant qu’il ne prenne l’appellation ‘’Circuit de Spa-Francorchamps’’ au début des années ’80.
Hormis la gestion et son infrastructure ainsi que l’organisation des courses, qui jusque dans les années 70’ se limitaient à environ cinq épreuves majeures par années, l’administrateur-Directeur, c’était lui !
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2017- Jacky ICKX et René BOVY furent nommés ‘Citoyens d’honneur de la ville de Stavelot par son maire Mr de Bournonville – Photo -Manfred GIET[/caption]
De par sa fonction, s’il a eu l’occasion de côtoyer régulièrement des grands Champions de toutes les époques, comme Ascari, Fangio, Farina, Clark, Hill, Hawthorn, Stewart, Rindt, Hunt ou Fittipaldi, celui qui l’impressionnera le plus restera le grand Champion Belge Jacky Ickx, qu’il a eu naturellement le loisir de connaître alors que celui-ci était encore bambin et accompagnant déjà son papa Jacques Ickx à Francorchamps et dont les exploits plus tard comme ses victoires aux 1000 KM de Spa en 1967 et 1968 ainsi que sa victoire aux 24 Heures de Francorchamps en 1967, dont il fut un grand artisan à la base de leur renaissance en 1964, restèrent marquées à tout jamais dans sa mémoire. Lié d’amitiés depuis longtemps au meilleur pilote Belge de tous les temps, sa nomination en tant que citoyen d’honneur de la ville de Stavelot en 2017 en même temps que son idole fut un grand moment pour celui à qui on doit également la création du Musée du Circuit en 1984, il y a tout juste 40 ans, dans le cadre magnifique de l’ancienne Abbaye de Stavelot datant du 7ème siècle. Avec sa disparition, le célèbre circuit Ardennais a en fait perdu sa dernière mémoire vivante ! RIP René. Manfred GIET Photos : Publiracing Agency ]]>