UNE SUBLIME MASERATI 250F
Un Rétromobile à trois vitesses…Rétromobile, est sans conteste possible la ‘grand-messe’ Française de la voiture ancienne.Certes, mais en arpentant les allées et les différents stands, on se rend compte rapidement que la voiture ancienne est face à une véritable industrie, et que celle-ci est au moins à trois vitesses… comme beaucoup d’autos, avant les années 60 !Trois vitesses parce que il y a trois populations différentes qui viennent visiter ce salon. 
Il y a ceux dont le portefeuille est bien garni et qui allient intérêt pour les belles mécaniques et – comme l’a déjà très bien expliqué sur ce site dans un article précédent l’ami Bernardelli – aussi, investissements.Leur premier terrain d’exploration ?Les innombrables ventes aux enchères où se côtoient de superbes modèles, à l’authenticité systématiquement contrôlée. 
On y trouve de magnifiques modèles se proposant aux enchères dès 7 000 €, mais la majorité d’entre elles se situent entre 30 000 et 500 000 €, certains modèles rares pouvant aller au-delà. 
Ainsi ce vendredi soir, lors de la vente qu’organisait Artcurial sous le marteau du très emblématique commissaire-priseur, Maitre Hervé Poulain, ‘’ LA ‘’ vedette de cette soirée, une somptueuse Talbot Lago type T150C et datant de 1936, qui disputa les très prestigieuses 24 Heures du Mans à quatre reprises (1937-1938-1939-1949) a été adjugé pour la coquette et rondelette somme de … 1 million 700.000 € !!! 
Ils chassent également chez les carrossiers et autres ‘ restaurateurs ‘ de véhicules anciens. Lesquels proposent des véhicules restaurés depuis le châssis nu, entièrement repeint, avec des selleries entièrement refaites à neuf.Ces voitures sont d’ailleurs incroyablement très souvent, plus neuves que neuves !On y trouve essentiellement des Anglaises. Des Jaguar, des Bentley mais aussi des MG, des Italiennes avec évidemment les Ferrari, Maserati ou Alfa Roméo, des Allemandes, Mercedes principalement, des Américaines dont les Corvettes et les diverses Mustang sont légion et fort heureusement quelques Françaises ! Facel, Bugatti, Talbot Lago, Hispano, Delahaye, Delage, étant les plus recherchées. 
Le coût de la grande majorité de ces véhicules est également très élevé, souvent plus de 100 000 €, et ce essentiellement dus, au temps passé par les mécaniciens et carrossiers pour restaurer ces véritables bijou.L’investissement peut aussi passer par l’Art. Et celui dédié à l’automobile est riche.Comme tous les ans, deux allées de Rétromobile sont dédiées aux artistes qui viennent proposer leurs dernières créations, peintures, dessins, bronzes, tables de salon reposant sur des moteurs de course
LE STAND DE L’ARTISTE FRANÇOIS CHEVALIER… ANCIEN DIRECTEUR DU CIRCUIT PAUL RICARD !
Enfin, certaines personnes plus ‘accro’ au pilotage font le tour des organisateurs de courses et Rétromobile n’en manque pas !Des simples rallyes -touristique, de régularité ou encore chronométrés-, aux courses en circuit… en passant par des loueurs de voitures de compétition de toutes sortes qui leur permettront d’y participer. MILLESIM CLASSIC RALLY DE PATRICK GUIDOUX
C’est plus particulièrement dans les allées du pavillon 3 qu’on les rencontre. La tenue vestimentaire de rigueur est plus, le costume cravate que le jeans baskets !Il faut montrer patte blanche pour pouvoir rentrer dans les stands, trop souvent au grand désespoir des photographes amateurs et les discussions y sont feutrées… 
Il y a ceux, dont les moyens sont plus comptés et qui aiment mettre les mains dans le cambouis pour entretenir une voiture ancienne bien souvent populaire et dans son jus.Ceux-là passent des heures à explorer les stands de pièces détachées, à la recherche du cabochon de clignotant introuvable, du carburateur triple corps refait à neuf ou d’accessoires électriques permettant d’éliminer les mauvais contacts si fréquents dans les anciennes. 
On trouve ainsi toutes sortes de pièces. Des joints pour remplacer ceux craquelés par le temps ; des pneus aux dimensions improbables ou aux flancs blancs comme dans les années 60 ; des directions assistées électriques pour les voitures qui n’en étaient pas équipées et dont la lourdeur du volant rebute ; des allumages électroniques et des ventilateurs supplémentaires pour fiabiliser les vieilles mécaniques ; de l’autoradio de l’année modèle de leur voiture.On trouve ainsi quasiment tout pour les Françaises et quelques Anglaises. Les autres comme les Allemandes et les Américaines, sont malheureusement un peu oubliées.Certains stands proposent également l’outillage dont on ne dispose pas toujours (clefs aux dimensions anglaises, arrache-moyeux, tournevis « à tirer dans les coins », etc.) ou les produits nécessaires à la carrosserie (des antirouilles aux produits lustrant en passant les peintures spéciales pour les moteurs). DÉDICACES DES AUTEURS JOHNNY RIVES,JACQUELINE CEVERT BELTOISE, JEAN PIERRE BELTOISE ET MICHEL HOMMELL
Enfin, les bouquinistes proposent les traditionnelles RTA (Revues Techniques Automobiles), voire même les manuels de réparation, issus du constructeur… Sans oublier les auteurs des derniers bouquins.Mais il faut faire attention. Les prix ont parfois tendance à exploser…A Rétromobile, parmi les ouvrages récemment publiés, les auteurs comme Johnny Rives et Jacqueline Cevert leur ouvrage consacré au regretté François Cevert, morten course le 6 octobre 1973 à Watkins Glen au GP des USA.A leurs côtés, Jean Pierre Beltoise, signait lui aussi à tout va, preuve que celui qui relança le sport automobile en France à la fin des années 60, est encore une vedette !Egalement l’éditeur N°1 de la presse automobile alias Michel Hommell dont l’excellent journaliste Christian Courtel vient de publier le récit avec en titre ” La passion à plus d’un titre ” Lui, Michel Hommell qui possède des dizaines de revues dont les plus connues sont Auto-Hebo et Echappement
Cette catégorie de visiteurs se retrouvent aussi sur les stands des clubs dédiés à des marques ou à des modèles particuliers (Rover, Alfa, MG mais aussi Corvette, Alpine ou 205, par exemple) pour échanger les derniers trucs trouvés pour régler la carburation ou un train avant, dénicher de nouvelles sources pour des pièces détachées introuvables ou encore savoir si un modèle rare ne serait pas en vente quelque part.On trouve cette population plutôt dans le hall 2.2. Les mains conservent parfois les traces des séances de mécanique passées et le dress-code est plutôt là, tee-shirt et jean.Enfin, il y a les amateurs, souvent les plus nombreux ceux que les anciennes ont fait rêver dans leur jeunesse et qui viennent s’offrir une séance de nostalgie sans vouloir ou pouvoir franchir le pas de la possession d’une voitureCes derniers viennent pour admirer, commenter, échanger avec les spécialistes.Ils restent de longues minutes à scruter le profil d’une voiture, évaluer la mécanique d’une autre. 
Ils viennent photographier une Matra ou une Alpine qui les a fait rêver au bord de la piste des 24 heures du Mans, ou examiner de près une Bugatti ou une Benz qu’ils n’avaient vu que dans les livres ou les musées.Tout peut les intéresser. De la voiture de série, au bolide de compétition, en passant par les Supercars ou les Concepts cars.
Ils viennent également chasser le souvenir. Le dernier ouvrage ou un ancien livre édité, sur son pilote préféré, sa marque ou son modèle mythique, ou bien le numéro manquant de sa revue automobile favorite paru 10, 20 ou 30 ans plus tôt ou encore la plaque de métal souvenir (rallye, garage).Ils explorent bien souvent également les boutiques de miniatures. 
Ils aiment également rencontrer des gens du monde de l’automobile, des pilotes, des journalistes pour en savoir plus sur telle ou telle évènement du passé ou apprendre comment l’on faisait autrefois pour construire, préparer des voitures, pour courir, etc.Cette catégorie est surprenante et comme me le rappelait Gilles Gaignault, qui vient de passer trois jours non-stop à Rétro, ‘’ ces gens là sont attachants, surprenants, passionnés et en connaissent un rayon, à défaut d’être pour les plus forts… INCOLABLES ! ‘’Pour ceux-là, les grands constructeurs Français (Citroën, Renault et Peugeot –qui exposait également une… Simca-), mais aussi allemands (Mercedes, BMW) n’hésitent pas à ressortir des modèles de leurs collections privées pour les montrer au plus grand nombre. 
Qu’ils continuent ainsi, le patrimoine ne doit pas rester derrières des murs opaques et les exposer au grand jour ne peut que renforcer l’image de marque.Que l’on ne s’y trompe pas, ces trois catégories de visiteurs ont tous leur légitimité et se côtoient finalement fort bien.
L’art de l’organisateur de ce Salon Rétromobile, est de n’en privilégier aucune et de s’arranger pour que tous y trouvent leur compte. 
Un mot encore pour saluer et remercier Max Alunni et ses fils. Le patron d’Albax le N°1 de la carrosserie en France et qui a racheté la très réputée maison Lecoq, dont le fondateur André Lecoq vient de nous quitter peu avant Noel. Le stand Lecoq à Rétromobile était le lieu où on se pressait aux heures des repas !Evidemment, on y dégustait les meilleurs produits Italiens… Et, autonewsinfo y a été bien reçu ! 
Alors quelle que soit votre motivation, hâtez-vous de visiter Rétromobile.L’expo qui a connu une affluence incroyable depuis son ouverture mercredi, ferme ce dimanche soirPour ceux qui ont déjà fait, vivement l’an prochain ! Patrick MARTINOLI
Photos : Bruno PAYRARD – Jean Pierre PASCHE- Jacques SAMALENS – Patrick MARTINOLI QUELQUES BELLES
BENZ 1910
SPYKER
BENTLEY
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