Alors ce Salon de Genève ? Nous l’avons tant aimé, allons nous nous joindre au troupeau des détracteurs ? Ce serait si facile …Si facile et si faux…Oui , certes il n’y avait que Renault comme constructeur majeur ainsi que BYD et MG. Ça c’est l’arbre !Maintenant la forêt … c’est qu’après 4 années d’absence le Salon est bien de retour. Après quatre années où, excusons du peu, la pandémie a emporté plus de 7 millions de vies, selon les chiffres officiels et probablement le double en réalité…Plusieurs dizaines de milliers de sociétés en faillite et des millions de morts, cela s’appelle une guerre mondiale en termes de bilan.Vous croyez que l’économie était fringante au sortir de la seconde guerre mondiale ? Vous croyez que tout a redémarré comme avant ? Vous croyez qu’avec un claquement de doigts et deux sourires les sept halls se seraient remplis à nouveau ?Non, évidemment pas. Nous avons la prétention de croire que les lecteurs d’Autonewsinfo sont plus intelligents que la moyenne et qu’ils viennent sur le site pour comprendre avec bien de nos articles qu’ils ne trouvent pas ailleurs…D’ailleurs, nous entendons fréquemment : ‘Avec vos journalistes vous écrivez ce que nous avons envie de lire ! CQFD…
LES CONSTRUCTEURS ET LES SALONS…
Les constructeurs fonctionnent comme un troupeau. Un mouton s’enfuit… les autres le suivent ! Un salon est une cruelle alchimie où il faut réunir « en même temps » exposants et public.Sur le papier, cela parait simple mais la réalité l’est beaucoup moins. Imaginez qu’un certain Carlos, qui a bien redressé par ailleurs le Groupe, préfère se rémunérer 36 millions d’€, plutôt que de maintenir le budget « Salons » de son Groupe Stellantis…Et bien ce sont les clients et acheteurs potentiels qui sont privés d’admirer et accessoirement d’être séduits par les véhicules du groupe !Le Salon est, quoi qu’on en dise, le meilleur vecteur permettant la rencontre entre le public et les automobiles que les constructeurs souhaitent lui vendre. On n’a jamais trouvé mieux et le digital n’est pas une solution de remplacement ou même une économie, c’est simplement un alibi, au mieux une rustine…A propos de constructeurs et de Salons, rappelons une anecdote à notre Carlos bien inspiré.Citroën, une marque dont, espérons-le, il a dû entendre parler.1955, Salon de Paris et lancement de l’inoubliable DS Citroen. Oui vous avez bien lu : SALON, S-A-L-O-N !Des messieurs bien habillés agitent leurs chéquiers, certains même des liasses de cash, quel est ce moment d’hystérie collective ?Le lancement de la DS !!!Le lancement de la DS avec des clients qui l’attendaient et ne veulent pas se priver du plaisir, veulent être les premiers à l’avoir…Vers midi, les hôtesses Citroën nombreuses, n’ont plus de bons de commande, le directeur de la communication envoie acheter des cahiers d’écoliers et des feuilles de carbone et les hôtesses prennent les commandes sur des feuilles de cahier d’écoliers…Certes, il s’agissait d’une autre époque mais ce n’est pas l’histoire enjolivée ou romancée, c’est la réalité cher Carlos. On peut s’évertuer à tourner l’équation dans tous les sens, un Salon est « LA » rencontre entre le public et les nouveautés… LUCA CONTRE CARLOS ?
Nouveautés …Le mot est dit, Luca versus Carlos.Luca di Meo qui préside lui aux destinées de l’autre grand groupe Français… RENAULT, présentait au Salon de Genève, la toute nouvelle version de sa R5, le modéle électrique.Ravi que son concurrent se soit tiré une balle dans le pied, Luca eut donc l’écrin Genève, à sa disposition pour présenter la R5volution électrique, véhicule réussi et sur qui reposent les espoirs de Renault pour les années à venir.Lancement réussi, véhicule réussi, les ingénieurs de Renault ont fait un beau véhicule, une jolie voiture a l’allure élégante !Après avoir réussi le lancement de la Fiat 500 qui permit à Fiat de survivre en 2007, l’homme désormais à la barre de la firme au losange, semble lui l’homme de la vision et du savoir-faire.
Ses concurrents scrutent à la loupe sa stratégie pour la copier et, dans les allées du Salon, nombre de constructeurs allemands bien qu’absents eux aussi, avaient envoyé des responsables non pas pour espionner la concurrence mais pour sentir l’ambiance et là nous ne fûmes pas déçus.Citons là encore quelques éléments factuels qui sont des clés permettant de comprendre l’avenir.Les constructeurs Chinois ont été raillés tout comme le furent les Japonais au début des années 60 et ensuite les Coréens milieu des années 80.Voyez quelles sont les parts de marché desdits constructeurs aujourd’hui…
Les constructeurs Chinois ont appris vite, très vite et proposent aujourd’hui des produits qui ont leur propre identité mais aussi un niveau de qualité et de luxe impressionnants.Cela se retrouve même dans le design de leurs stands et du mobilier, souci du détail poussé à l’extrême.Avant d’être « l’usine du reste du monde » n’oublions pas que la Chine a inventé la porcelaine, la soie, les feux d’artifice, le papier, l’imprimerie, la boussole et le compas et que sais-je encore….L’industrie automobile Chinoise est à la fois jeune (1953) mais aussi mature et n’oublions pas qu’il s’agit d’un pays discipliné d’un milliard et demi d’habitants, habitués au travail et à l’effort…Il faudra compter avec la Chine à présent, aux côtés de l’Europe et des Etats Unis constructeurs historiques ainsi que le Japon et la Corée…Souhaitons simplement que les Carlos, Ola, Oliver und Gernot, se comportent plus en visionnaires inspirés et audacieux qu’en simples DAF, sinon la suite de l’ histoire risque zt pourrait bien… leur être fatale !
Les stands BYD et MG présentaient de très beaux produits, les peintures , les matériaux intérieurs, la qualité des finition… tout cela a incroyablement évolué et progressé, en prime… ils avaient en permanence deux équipes de detailers, nettoyant à longueur de journée les traces de doigts, synonymes d’ enthousiasme du public, c’est anodin en apparence mais en réalité cela veut dire beaucoup car ils ne lésinent pas et sont devenus plus perfectionnistes que les Européens…Là où ils avaient encore des difficultés il y a 10 -15 ans, les constructeurs Chinois, passent désormais les crash-tests haut la main.Quelques indiscrétions bien placées nous permettent de délivrer un SCOOP…Consciente d’être arrivée à maturité, la Chine veut que cela se sache et sera présente l’an prochain avec une exposition majeure rendant hommage à l’automobile Chinoise des origines (1953, Mao, FAW) à demain. Ladite exposition occupera deux halls.Alors dans cette analyse, ne jetons pas la pierre uniquement aux constructeurs mais aussi aux autorités politiques.A avoir voulu présenter l’automobile, sous un angle punitif, nos politiques ont oublié quel formidable instrument de liberté, elle est…La pollution est une réalité mais rappelons toutefois que la pollution automobile ne représente que ‘15% des émissions carbone et qu’on se le dise, ces 15% ne seront certainement pas supprimés, en passant du thermique … à l’électrique c’est un leurre de nos dirigeants.Cela nous fait immédiatement penser … au NUCLÉAIRE. Il y a 10 ans en France, sous la pression des ‘Ayatollahs écologistes, le gouvernement Français en place à l’époque, a décidé de tout stopper, de fermer bon nombre de ces centrales nucléaires et d’arrêter les futures créations et programmes !Résultat depuis 2022, double saut périlleux… marche arrière toute, on relance à fond le NU CLÉ AI RE !!!Tôt ou tard… Il en ira de même pour les bagnoles électriques !!!Les Allemands et Japonais relancent déjà à fond, les véhicules à moteurs thermiques…Les constructeurs ont suffisamment de matière grise dans leurs services R&D pour abaisser le niveau de pollution chaque année. En 2013, je crois PEUGEOT et TOTAL, via Xavier Crespin et Philippe Montantème avaient présenté un prototype de 208, consommant en tout et pour tout 2Litres9 aux 100 kms et visant à terme 2Litres/100.Elle s’appelait 208 HYbrid FE. C’est à cela que servent les services R&D.Parmi les politiques légiférant sur l’automobile, que ce soit à Bruxelles, ou notre brillante maire de Paris, je ne suis pas certain que tous/toutes, aient le bagage technique leur permettant d’intégrer un service R&D, or dans ce domaine c’est comme en médecine… une affaire de spécialistes !Personnellement je préfère être opéré par un chirurgien que par un politique qui aura légiféré sur les actes médicaux…
Et si nous en revenions au Salon ?Alors oui, il aurait pu être plus riche en constructeurs, c’est vrai, mais, plutôt que le verre à moitié vide, saluons le verre à moitié plein.L’énergie et l’engagement de l’équipe d’organisation emmenée par Sandro Mesquita, la qualité de l’exposition historique dans le hall N°2… du très, très haut niveau, le caractère cossu et léché de la présentation que l’on ne retrouve qu’à Genève et surtout, surtout l’enthousiasme du public avec dès l’ouverture… des allées noires de monde !
Ce n’était pas 1 mais 4 générations qui noircissaient les allées dès l’ouverture. Tout ceci n’est pas anodin, le public aime toujours et aimera l’automobile.Instrument de liberté, de performance(s), de beauté, de luxe, quoi que puissent vouloir décider pour lui, les politiques.Ne légiférons pas trop contre l’automobile, rappelons nous combien d’emplois directs sont concernés en Europe, ne pratiquons pas le « punitif stupide » style plus de 1600 kgs = stationnement triplé selon la Dingo, essayons simplement de faire du constructif intelligent.
Le Salon a survécu grâce à son partenariat avec le Qatar, après quatre éditions supprimées pour cause de Covid si, économiquement parlant, le Salon de Genève a pu ouvrir ses portes, ce n’est… ni grâce aux constructeurs Allemands qui n’ont pas joué le jeu, ni non plus à Stellantis ou aux Japonais ou Américains.Les Qatari comme bien souvent, ont renfloué les caisses vides du Salon en échange d’un GIMS DOHA se tenant tous les deux ans à Doha au Qatar et dont la première édition fut un succès total avec plus de 180.000 visiteurs dans un pays de 3 millions d’habitants, soit 6% de la population.A l’échelle de la France cela donnerait 4,2 millions de spectateurs pour le Salon de ParisNe boudons pas notre plaisir, admirons les présents, rendons leur grâce et sachons qu’un agressif programme de prospection s’appuyant sur les bonnes nouvelles précédemment annoncées va se déployer aux USA ainsi qu’en Europe pour faire en sorte que Genève 2025 soit de nouveau le Genève qui donne le « LA » de l’industrie automobile.Des acteurs majeurs présents via leurs directeurs marketing ont déjà annoncé leur retour dès l’an prochain. 
Notre ami et confrère Jean-Pierre Gagick qui est l’un des parfaits connaisseurs et analystes, nous déclarait « A Genève, il y a de belles autos, il y a une magnifique exposition collection avec deux Bugatti Royale, des Ferrari, des Mc Laren, des Aston, des Lambos, des Porsche des Merco, une Maybach, franchement je suis heureux ».Dans la bouche d’un tel connaisseur, peut-on rêver de meilleur compliment ?Après, quant aux absents, je crois qu’un proverbe semble dire qu’ils ont toujours tort…Alors… Vivement Genève 2025 ! Texte et Photos : Patrick HORNSTEIN Les Chapitres 2 et 3 suivront cette semaine : L’ exposition Classic (2) et l’interview bilan de Sandro Mesquita (3)
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