Né le 9 mars 1955 à Milan dans une famille où le sport était une vertu de l’âme, dès son adolescence le jeune Téo s’orienta vers les sports d’hiver et le ski en particulier, attiré par le slalom qu’il pratiqua du haut de ses 15 ans jusqu’à 19 ans, avant de bifurquer vers les courbes sur tarmac, plutôt que sur la poudreuse.
En effectuant ses premières armes en Karting d’abord et en Formule Ford 1600 du Championnat Italien, avec des titres Européens à la clé…
Et, comme suite logique, le jeune étudiant en mécanique, embraya vers la course auto, débutant avec la F3 avant de monter en F2, les deux derniers échelons avant la catégorie suprême, la F1, dont il s’était mis à rêver, après des résultats encourageants dans les catégories dites de promotion !
[caption id="attachment_488190" align="aligncenter" width="600"] FABI-F2 1980-MARCH-BMW- Photo Manfred-GIET[/caption]
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FABI-F2-1980- MARCH-BMW- Photo Manfred-GIET[/caption]
Espérant trouver un volant chez MARCH en F1 pour la saison 1981, celui-ci revint finalement à l’Irlandais Derek DALY et ce déjà à l’époque pour une question de budget, obligeant du coup le jeune transalpin FABI, à revoir ses intentions pour la suite de sa carrière en monoplace, quitte à s’expatrier du vieux continent et de son Italie natale.
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L’opportunité finalement se présente et vint d’outre-atlantique et des USA précisément, où un certain… Paul NEWMAN, était à la recherche d’un jeune espoir pour son Team en CART – l’actuel INDYCAR – où il engageait des MARCH-CHEVROLET.
Et comme mise en scène, Téo FABI ne fit pas dans la dentelle en s’octroyant quatre victoires dont deux à Mosport et deux autres, à Mid Ohio et à Laguna Seca. Quant au titre, il lui échappera de justesse au profit d’un Geoff BRABHAM, plus expérimenté et régulier.
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Téo FABI-1982 chez Toleman en F1- Photo Manfred-GIET[/caption]
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FABI- Lancia-828- 3ème aux 1000 Km de Spa 1982 avec Ricardo PATRESE – Photo Manfred-GIET[/caption]
1982 le vit découvrir deux nouvelles disciplines en débutant parallèlement et en F1 et en endurance à la fois, après avoir été engagé chez TOLEMAN RACING en GP, dont les propriétaires, les deux frères Ted et Bob TOLEMAN, possédaient une des plus importantes entreprises de transport routier en Angleterre et parfois en contact avec le père de Teo FABI, propriétaire également, lui, d’une importante entreprise de transport en Lombardie, alors que sa nationalité et son talent lui avaient permis de trouver en parallèle un volant chez LANCIA pour piloter un proto 828 CB1 dans les manches du Championnat du Monde des Voitures de Sports, l’actuel Mondial du WEC !
Si en F1, et en raison d’un matériel peu compétitif, il fut confronté en permanence à des non-qualifications ou d’insolubles problèmes techniques, sa campagne en endurance se déroula nettement mieux, puisqu’il décrocha une victoire aux 1000 Km du Nürburgring, deux deuxièmes places aux 1000 Km de Fuji et de Brands Hatch ainsi qu’un troisième rang aux 1000 Km de Spa, ce qui le plaçait au 4ème rang final du classement ‘’pilotes’’ au Championnat mondial sans avoir participé à toutes les manches !
Sans volant en F1 en 1983, il retourne aux USA pour disputer l’intégralité du Championnat CART World Series et réussit l’exploit pour sa première participation aux célèbres 500 MILES d’INDIANAPOLIS … de décrocher la pole, ce qui pour un novice, le ‘ rookie qu’il est n’est arrivé que … quatre fois en 100 ans !
Lâché par la technique, il ne rejoindra pas l’arrivée mais terminera comme dauphin du futur Champion AL UNSER non sans avoir remporté quatre victoires au cours des treize manches du Championnat.
Alors qu’il venait d’avoir resigné pour 1984 chez FORSYTHE ? il est approché par celui qui allait devenir plus tard l’empereur de la F1, Bernie ECCLESTONE, patron à cette époque de l’écurie BRABHAM qui lui propose un volant aux côtés du Champion du monde en titre le Brésilien Nelson PIQUET.
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Téo FABI-chez-BRABHAM – Photo Manfred-GIET[/caption]
Offre qui ne se refuse pas et qu’il accepte naturellement en combinant les deux Championnats ce qui compliqua sérieusement la chose lorsque des manches F1 et CART, se chevauchaient les mêmes week-ends et ce qui arriva à trois reprises et où Bernie fit finalement appel …à Corrado FABI, son frère cadet de six ans, sacré Champion d’Europe de F2 en 1982 et pour le suppléer sur la BRABHAM-BMW T BT53 de son grand frère et ce qui pour l’anecdote ne s’est jamais vu en F1 jusqu’à ce jour !
Habitué à des allers-retours dans différents continents et disciplines, en 1985 il refit surface chez TOLEMAN RACING sur le point d’être absorbé par BENETTON où comme seul fait marquant, il réalisa la pole-position au GP d’Allemagne à Hockenheim.
Toujours présent en F1 en 1986 et 1987 mais dorénavant pour défendre les couleurs de BENETTON-BMW qui a racheté TOLEMAN et où FABI réalise la pole en Autriche et chez lui dans le temple de MONZA en Italie en 1986, alors que son équipier Gehrard BERGER, offre lui, la première victoire sur la B 186 conçue par Rory BYRNE lors du Grand Prix du Mexique.
Après une troisième saison chez BENETTON en 1987 aux côtés du Belge Thierry BOUTSEN sur une BENETTON bien en couleurs mais techniquement poussive et même si ce fut sa meilleure en ayant marqué 12 points et réalisé un meilleur tour en course, celui que l’on surnommait ‘’Droopy’’ en raison de son air toujours triste et morose, décida de tirer un trait sur cette discipline, où il avait pourtant espéré percer mais où il a toujours été maudit et ce, au point d’être devenu le seul pilote qui après avoir réussi 3 pole-positions, n’a jamais été en tête d’un GP !
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Téo FABI sur la très colorée BENETTON 187- Photo Manfred-GIET[/caption]
Après avoir dit adieu à la catégorie reine, il retourna ensuite aux Etats-Unis pour s’adonner à nouveau à l’autre Championnat d’élite en monoplace, le CART, discipline américaine par excellence et qu’il estimait tout autant que la F1 ? vu l’enthousiasme et l’égale passion dégagée des deux côtés.
Ainsi le vit-on de 1988 à 1990, comme pilote officiel chez PORSCHE, nouveau venu en CART World Series, où il terminera les Championnats respectifs aux 10èmes ,4èmes et 14èmes places, avant le retrait de PORSCHE NORTH AMERICA, qui l’obligera de mettre sa carrière en sourdine en 1991, à l’exception de refaire surface en Endurance Sports-Protos chez JAGUAR, sur des XJR-12 et XJR-14 !
Et en alignant des résultats élogieux comme deux victoires à Silverstone et Sugo, deux deuxièmes places à Monza et au Nürburgring ainsi que trois troisièmes places aux 24 Heures du Mans, à Magny-Cours et à Autopolis, à l’issue de cette saison, il se couronna lui-même du titre mondial.
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Téo FABI- Jaguar XJR-12 aux 24 Heures du Mans 1991- Troisième ave WOLLECK et ACHESON et CHAMPION du monde la même année- Photo Manfred-GIET[/caption]
En 1992, au cours d’une saison plutôt en stand-by pour mieux gérer l’entreprise familiale suite au décès de son père fin 1984, il a l’opportunité de disputer les 24 Heures du Mans pour TOYOTA où il terminera 8ème et fera mieux l’année suivante, au volant d’une PEUGEOT 905 en terminant deuxième à 1 tour des vainqueurs et après avoir mené l’épreuve durant quelques heures.
La suite de son programme au cours de cette même année 1993, se déroulera une nouvelle fois aux Etats-Unis et toujours en CART chez HALL-VDS et Téo terminera au onzième rang du Championnat après avoir marqué des points à chaque épreuve.
L’année suivante, toujours chez HALL-VDS sur une REYNARD/ILMOR et non plus en CART qui vient de changer de dénomination pour devenir INDYCAR World Series dorénavant, il terminera neuvième derrière Nigel MANSELL, avec comme meilleurs résultats, trois belles quatrièmes places sur du matériel souvent en retrait par rapport à celui des teams des pointe.
1994 et 1995, toujours en INDYCAR, resteront pour lui de véritables ‘chemins de Compostelle chez FORSYTHE et même le fait d’avoir été invité en 1996 à suppléer Mark BLUNDELL chez PAC WEST, ne changera plus rien à sa décision, prise entretemps de retraverser une dernière fois le grand bassin de l’atlantique pour retrouver définitivement le vieux continent et sa Lombardie natale.
Pour celui qui aura mené une carrière pleine de promesses et souvent sur deux fronts, celle-ci n’aura malheureusement pas toujours été récompensée à la hauteur de son talent.
Depuis sa retraite de pilote, Teo qui s’activait à lancer une carrière en sport automobile de son fils Stefano, né le 12 janvier 1983 et qui disputait le Championnat Britannique de F3 chez MANOR en 2003, du faire face à un autre coup dur ? lorsqu’il s’est avéré que son fils atteint du syndrome d’hyperventilation (troubles respiratoires) devait mettre un terme à sa carrière naissante, à l’âge de 20 ans !
Happy Birthday -Buon compleanno Téo
Manfred GIET
Photos : PUBLIRACING
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Home» Glorieux Anciens»TEO FABI. APRÈS UNE CARRIÈRE ENTRE RÊVES ET DÉSILLUSIONS… TÉO FABI SOUFFLE 70 BOUGIES.