Après la manche inaugurale il y a deux semaines à Monza, ce week-end se déroule la seconde manche du Championnat du monde WTCC (Voitures de tourisme) à Valencia en Espagne
Tous bientôt en 1.6l Turbo …
En vertu du nouveau règlement instaurant depuis 2011 pour motorisation des blocs “essence“ suralimentés de 1.6 litre de cylindrée, le plateau du Championnat du monde des voitures de Tourisme n’est pas loin d’en être exclusivement équipé.
Pour cette deuxième manche sur le circuit Riccardo Tormo (le circuit permanent de la “Communitat Valenciana“, à ne pas confondre avec le tracé urbain portuaire qui accueille le Grand Prix d’Europe de F1, 24 voitures sont en lice, et parmi elles, une seule conserve encore sous son capot un 2 litres turbodiesel :
La Seat Leon TDi engagée par l’équipe britannique Special Tuning Racing et pilotée par Tom Boardman.
Absent à Monza, l’Anglais renoue avec le Championnat qu’il avait disputé en 2010 et rejoint en Espagne son nouvel équipier, le Hong-Kongais Darryl O’Young.
Des 23 participants de la manche milanaise, seul manque le Suédois Ryckard Rydell, venu faire un “one shot“ avec la Cruze de Chevrolet Motorsport Sweden.
Mais outre Boardman, on enregistre l’arrivée de l’Espagnol Fernando Monje. En vérité, il était en piste à Monza, mais en parallèle dans l’épreuve du FIA ETCC (Championnat Européen).
Cette fois, Monje dispose d’une Sunred Leon 1.6, comme ses équipiers dans la structure de Joan Orus
qui ont délaissé leur TDi, que ce soit le jeune belgo-transalpin mais parisien d’adoption, Andrea Barlesi engagé sous le même nom de Sunred, ou Tiago Monteiro, engagé lui, sous la bannière Tuenti Racing Team.
Pour “les nuls“ du WTCC, un petit rattrapage s’impose :
Sunred a développé pour 2011 un 1.6 litre Turbo de sa propre initiative et de ses propres deniers, avec des résultats tout a fait honorables, même si la fiabilité a parfois fait défaut. Dans la perspective d’un retour
officiel de Seat Sport souhaité par Jaime Puig, son directeur sportif, le service compétition dela firme de Martorell a reçu le feu vert pour développer un 1.6 Turbo “essence“ pour cette saison.
Pour l’heure, seuls Gabriele Tarquini – ancien Champion du monde avec SEAT en 2009 – et Aleksei Dudukalo, pour le compte du Lukoil Racing Team, mais aussi le benjamin du plateau Pepe Oriola (Tuenti RT) et Darryl O’Young en bénéficient sur leur “Leon WTCC“.
La généralisation de cette dernière version est une question de temps … et de mise au point !
Car s’il a bien été l’un des plus sérieux constestataires de la domination des Chevrolet Cruze officielles, Tarquini et ses collègues d’expérimentation ont essuyé les petits soucis inhérents à la jeunesse de cette Leon re-musclée…
Sa circulation d’huile, ainsi que sa gestion électronique, mises en défaut autour du parc de Monza, ont été prioritairement traitées. On guettera donc avec attention, les progrès des berlines espagnoles sur le tracé tourmenté de Valencia, qui n’a rien en commum avec l’ultra-rapide de Monza.
Dans le Team RML qui affrète les Cruze 1.6T, on doit être en tout cas partagé entre l’excitation de voir son trio livrer de tels spectacles à couper le souffle, et l’envie de mettre un frein à la bataille fratricide pour éviter le risque de perdre de gros points au Championnat….“contructeur“.
D’autant qu’avec les meilleures Seat, les BMW 320 TC restent en embuscade, avec en chefs de bande le Hollandais Tom Coronel (ROAL Motorsport) et le Hongrois Norbert Michelisz (Zengö Motorsport).A ne pas négliger aussi l’arbitrage possible des deux Cruze privées debamboo-engineering, aux mains de Andy McDowall et Pasquale Di Sabatino.
Enfin, il sera intéressant d’observer le comportement des Ford Focus S2000 TC du Team Aon de Mike Earle, qui ont connu leur baptême mondial à Monza avec Tom Chilton et James Nash.
Andrea Barlesi : du proto à la Seat Leon en WTCC

En provenance de la série européenne Formula Le Mans, qu’il a remporté en 2010 avec Dams, avant de s’essayer en LMP2 en Le Mans Séries, le choix de courir en WTCC avec une Seat Leon a pu étonner
Va-t-il s’adapter rapidement au pilotage d’une “traction“ aussi performante ?
« Je courais en traction pour mes tout débuts », rappelle- t-il.
Avant d’enchainer :
« En 2009 j’ai disputé la Clio Cup France avec Speedcar, l’écurie de Pascal Destembert. Une très bonne expérience car j’avais terminé 3e des Juniors et premier Rookie, derrière Kevin Despinasse et Thibault Bossy. En WTCC, je retrouve quelques petites similitudes du pilotages d’une traction avec la Clio Cup, mais ça reste très spécifique et très pointu. C’est beaucoup plus fin à piloter. La direction est assistée, mais l’assistance au pilotage s’arrête là, comparativement à une GT par exemple. Ici pas de contrôle de motricité ou d’ABS. C’est une traction mais le train arrière est très très vif, sur l’inscription et l’entrée en virage. »
Et, Andréa poursuit :
« Avant Monza, on n’a pas fait beaucoup d’essais, juste un “check down“ et j’ai beaucoup de progrès à faire. Quant aux circuits du championnat à venir, je n’en connais que deux, Hungaroring et Portimao. Les autres, je ne les connais qu’en vidéo avec mon simulateur. Comme Macao par exemple mais je n’ai jamais réussi à faire un tour sans me mettre dans le mur ! (rires). »
En fait, s’il semble bien conscient de toutes les ficelles à apprendre dans cette discipline dont, avec ses 20 ans, il fait très sensiblement baisser la moyenne d’âge, aidé par Pepe Oriola (17 ans), Andrea ne nourrit aucun complexe.
On retiendra aussi que depuis le début de l’année, il s’est également attaché les services d’un coach en la personne de Philippe de Korsak.
Chico RAMIREZ Photos : Chico Ramirez et Teams]]>