Avant la nuit mancelle, Ferrari contre Toyota mais Porsche s’accroche
Peu à peu, la nuit mancelle s’est abattue sur le circuit sarthois. Après un début de course assez fou, on commençait, vers la fin de la soirée enfin à saisir le véritable rapport de force entre les marques impliquées.Comme toujours au Mans, les plus jeunes, les moins aguerris, les plus modestes se faisaient vite tordre le cou…Les premiers à lâcher prise, furent les constructeurs français. Peugeot par exemple ne fut jamais dans l’allure et la divine surprise de 2023, qui les avait un instant vu en tête de la meute, ne se réédita pas…
Les protos de la firme de Sochaux se faisaient même tailler des croupières par les débutantes au Mans et en mondial WEC… les BMW, les deux Lamborghini et les Alpine !C’est dire le début de punition !!!Navigant à un tour, voire deux, les deux 9X8 traînaient leur misère. On se demandait évidemment ce qu’elles faisaient dans cette galère, on ne les avait jamais vues aussi à la peine.Les deux Lionnes ne laissaient derrière elles que la modeste Isotta Fraschini, elle aussi qui découvre l’univers de la course automobile cette année, c’est dire la véritable crise traversée par l’équipe française.
Il y a urgence à rectifier le tir. On se demande maintenant s’il ne faut pas revoir radicalement la copie et l’organisation de cette équipe représentant quand même un des plus gros constructeurs mondiaux.Pour BMW, les faits de courses vinrent vite ruiner la course des voitures bavaroises qui pourtant s’étaient montré à leur avantage lors des 1ers essais de la semaine.
Celle de Witmann connut une alerte dès le début de course mais une petite intervention à l’intérieur des stands permit de résoudre un petit pépin sans doute électronique !Comme devant ça roulait fort, d’entrée, une des bavaroises perdit vite la trace des premières voitures. De plus Dries Vanthor se faisait chahuter par la Ferrari de Robert Kubica, la BMW tapait fort et détruisait son train avant…
Pour l’autre tout fut consommé plus tôt encore lorsque le Néerlandais Robin Frijns mit son ‘Art car dans les rails de la Dunlop.Même s’il ramenait péniblement l’œuvre d’art, une grosse intervention sur la suspension arrière la plongeait dans les profondeurs du classement. Puis elle regagnait son stand pour abandonner…. Exit, les deux Munichoises!
Les deux Lamborghini étaient, elles, plus en vue même si elles ne pouvaient jamais vraiment se mêler au concert des leaders.Un instant en tout début de course pourtant complètement dans l’allure, les deux Alpine allaient, elles aussi, connaître un triste sort.
Le jour tombait à peine sur le circuit lorsque le moteur de la voiture de l’autrichien Ferdinand Habsburg délivra un sinistre panache peu avant le virage d’Arnage. « Côté perfo, on est bien, mais en fiabilité, j’ai des doute » avait confié Bruno Famin, le responsable technique de la marque dieppoise avant cette édition de la course.C’en était fini peu avant la fin de la cinquième de la première Alpine. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, la voiture sœur alors pilotée par Nico Lapierre, fut poussée quelques instants plus tard, il n’était pas encore 22 heures dans le box… Là encore, la mécanique avait lâché donnant malheureusement raison au « patron » français.
Devant, Ferrari, met la pression car pendant tout le début de course, on a assisté à une véritable foire d’empoigne bien aidée, il est vrai par une météo typiquement mancelle.Une spécialité locale qui voit une partie du circuit sèche et l’autre dans le même temps sous les trombes d’eau.Alors forcément, pas de droit à l’approximation. A ce petit jeu, en plus de la performance, elles sont plus vite que tout le monde, les très performantes Ferrari 499P, lesquelles dominaient la meute de leurs plus sérieux adversaires (Cadillac et Porsche sans oublier Toyota) et sous cette terrible pression, il y eut du grabuge… 
Les Cadillac les premières, inexplicablement cédèrent assez vite du terrain mais aussi chez Porsche.Le manceau Sébastien Bourdais nous confiait:« Le début de la course a été plutôt propre. Le rythme en lui-même est bon, mais quand nous sommes coincés dans le trafic, nous ne pouvons pas faire le temps au tour et nous prenons du retard. C’est frustrant. Toutes les voitures qui sont restées à l’extérieur parce qu’il ne pleuvait pas vraiment – c’était comme une ligne droite, un virage, un autre virage – mais ce n’était pas assez humide pour payer les dividendes des pneus pluie et nous avons perdu le train de tête. Il reste beaucoup de temps, alors nous allons continuer à nous battre.»
Si la voiture du camp de Roger Penske, de l’équipage que forme les très expérimentés Campbell, Christensen et Fred Makowiecki, soutenait la comparaison, ce fut plus difficile pour les deux autres ‘Penske officielles.Victime d’un choix pas assez audacieux de pneumatiques, celle du poleman Kevin Estre, qu’épaulent André Lotterer et Laurens Vanthor, perdit une poignée de secondes. Comme la troisième qui s’offrit un pas de deux, avec la Lambo des Iron Dames mais qui perdit un peu de sa superbe.
Là encore du temps de perdu et comme devant les ‘Rosso de Maranello, surtout la 3ème … la privée, la ‘ jaune, celle de Robert Kubica, Robert Schartzman et le véloce chinois Ye, taillaient la route, entre deux adverses et de bons choix de pneumatiques, les voitures allemandes étaient un peu à la peine avant d’entrer dans la longue obscurité mancelle. Celle que nos amis nippons, nomment ‘ le long, long jour…Elles n’étaient certes surtout pas encore battues mais il leur faudrait élever encore leur niveau de performance au cours des heures qui suivent… Toyota résiste à la furia italienne
En fait, avant de vivre la longue, longue, longue nuit sarthoise, c’étaient les deux Toyota qui semblaient le plus apte à contester les plans des voitures de Maranello.Revenues patiemment vers le haut du classement après des qualifications un peu ratées, les deux japonaises se tenaient tapies dans l’ombre des pins des hunaudiéres…A la faveur des ravitaillement décalées, les Toyota revenaient patiemment sur la tête, passant de temps en temps tout en haut du classement et ce en fonction des arrêts-ravitaillements décalés et ce pour bien démontrer, qu’elles ne seraient pas comme …la chèvre de Monsieur Seguin et qu’elles feraient mieux que résister avant de céder !
A minuit, il restait encore beaucoup de grain à moudre et bien malin serait celui ou celle qui peut dire dans la fraîcheur mancelle, qui ce dimanche à seize heures pourra toucher des deux mains la gloire et le renom que délivre une victoire dans ce petit coin de France.Et marque la plus titrée au Mans, l’équipe Porsche qui possède une telle et solide expérience du tracé et des inévitables pièges sarthois, pourrait bien attendre son heure… Et pointer au commandement en ce dimanche matin au lever du jour, au petit matin! 
En attendant comme me le rappelait Gilles Gaignault, les prétendants à la victoire rêvent déjà de passer sans encombre cette nuit et de rejoindre le petit matin et le lever du jour, vu les dépassements permanents dans l’imposant trafic et le mélange des trois catégories, sans oublier – autre danger – la présence en piste au beau milieu de la bagarre, de pas moins de … 38 ‘ rookies qui découvrent le pilotage de nuit au Mans !!!
Autant de pièges à éviter quand vous êtes lancés à plus de 350 dans les Hunaudières et entre Mulsanne et Arnage dans la redoutable courbe ‘o combien dangereuse d’Indianapolis qui passe à fond, théâtre de tant d’accrochages dans la longue histoire mancelle !!!. Jean Michel LE ROYPhotos : Thierry COULIBALY- Stéphane CAVOIT- Willy CHANTELOUP- Paul GALEGO
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