Vincent Vosse, le team principal du BMW M Motorsport WRT, qui malgré un emploi du temps extrêmement maîtrisé à deux heures des premiers essais libres qui s’annonçaient chauds, au propre comme au figuré, avec des températures avoisinant les 32°c, revient sur la genèse de cette belle aventure aboutissant à la confiance obtenue auprès du constructeur BMW:
« Nous avons créé une équipe de course depuis 2010 avec un ami qui est un industriel de ma région en Belgique, à Mons près de la frontière Française. Nous ne nous attendions pas du tout à devenir cette équipe telle qu’elle est devenue aujourd’hui. Ma carrière de pilote terminée, l’idée était de faire une petite structure pour rouler en Championnat de Belgique et éventuellement en France. Mais très rapidement, dès la deuxième année, Audi nous a proposé de les représenter aux 24 Heures de Spa en tant que team officiel… épreuve que nous avons remportées !
À partir de là, beaucoup de choses ont bien évolué et en 2017 nous sommes devenus une entreprise de 80 personnes. Maintenant nous sommes 150 présentes dans plusieurs secteurs différents. Nous fabriquons, construisons pour Hyundai, Stellantis, Toyota et Supra dont toutes les GT4 Supra viennent de chez nous, beaucoup de voitures de rallye dans nos nouveaux locaux inaugurés le 4 mai dernier prés de Liéger, donc pas très éloigné du circuit de Spa. »
Et il poursuit :
« Depuis un mois et demi nous venons de déménager à proximité de l’aéroport de Liège. Nous avions jusqu’à maintenant plusieurs sites différents: Mons, Stavelot, Francorchamps… et nous avons tout rassembler. »
A propos, qu’en est-il des rumeurs faisant état de la séparation prochaine de BMW en IMSA avec le team RLL (Rahal Letterman Lanigan Racing)?
« Bobby Rahal est d’ailleurs ici en bas (nous sommes à l’étage de la superbe Hospitality WRT dans le bureau de Vincent Vosse). Nous serions intéressés évidemment car le Championnat IMSA est magnifique. Je pense que Bobby et son équipe ont fait du bon boulot pour BMW durant une quinzaine d’années et si aujourd’hui Bobby ou BMW voulaient changer, nous serions éventuellement prêts. »
Vincent enchaine et lâche :
« Avec Bobby nous partageons les pilotes qui roulent là-bas comme lors des 24 heures de Daytona avec Kevin Magnussen, Raffaele Marciello ou Dries Vanthoor. »
Rappelons que cette structure a failli remporter en Janvier dernier la manche inaugurale du calendrier à Daytona. Elle termine 4ème à 1 tour après avec été obligé de changer de capot et que Magnussen ait réussi de décrocher la pole position de l’autre célèbre course de 24 heures, disputée outre-Atlantique.
WRT de son côté, a remporté la victoire et signé le doublé, début Février aux 12 heures de Bathurst en Australie !
« Oui, oui tout à fait c’est notre équipe. On peut dire que l’équipe Bathurst et GT One Challenge n’avait pas le même management, engineering, ni les mêmes mécaniciens avec du matériel et des voitures différentes. »
Pour mémoire la N°32 avait gagné avec le Brésilien Augusto Farfus et les sud-Africains, les frères Van Der Linde, la voiture-sœur, la N°46 terminant seconde à dix petites secondes avec le trio formé de Marciello, Valentino Rossi et Charles Weerts. »
Reprenons le début de saison des trois premières manches du Championnat du monde d’endurance WEC avec vos équipes Hypercar (N°15 et N°20) et LMGT3 (N°31 et N°46):
« Déjà l’an passé nous avions fait un podium au Japon au Mont Fuji. Au Qatar (1812 kms) nous étions dans le coup (P4 à 10econdes et P7 à 36secondes en Hypercar et P3 à 1 tour et P11 en LMGT3). Ensuite nous faisons un podium aux 6Heures d’Imola à moins d’une seconde en Hypercar et Valentino Rossi s’offre la pole sur la 46 et il frôle la victoire avec une petite erreur qui lui vaut un Stop & Go. »
Vincent précise alors :
« Nous avons fait un beau début de saison avec une belle bagarre à Spa mais que je n’ai pas envie de voir ici en début de course. Ensuite nous avons eu un problème de freins qui n’avait rien avoir avec la lutte devant nous entre Alpine et Ferrari. Nous nous attendons désormais à être dans le coup partout aux essais et en course même si notre objectif reste la victoire finale. »
Et d’indiquer encore :
« Les qualifications ne sont généralement pas notre objectif en soi et ce même si démarrer devant est toujours un petit plus. Le souci rencontré à Spa avec les freins a été analysé évidemment. Ça n’aurait jamais dû arrivé et ça ne devrait plus survenir. »
Sinon qu’el est votre sentiment sur … l’utilisation abusive de la voie des stands de Spa par Ferrari?
« Le règlement le permettait mais ne le permet plus maintenant. Nous on a fait cela disons plus correctement car nous nous étions arrêtés dès le début de l’entrée des premiers box pour laissez-passer notre voiture qui devait arrivée la première dans les box pour ne pas perdre de temps. Cela nous a été reproché aussi et nous avons pris une réprimande aussi alors que c’était autorisé. »
Et d’ajouter :
« La lecture des règlements est toujours assez compliquée. »
Comment recrute-t’on un Kevin Magnussen?
« Kevin, je le suis depuis qu’il est né quasiment parce que son ‘papa est un grand ami. Lorsque nous étions jeunes pilotes nous habitions ensemble avec Ian en Angleterre. On se connaît depuis des années. J’ai toujours suivi Kevin car je suis resté proche de Ian. J’ai roulé ici aux 24 heures en 2007 chez Luc Alphand sur une Corvette C5 avec, si mes souvenirs sont bons, Didier André et Jean-Luc Blanchemain. Nous avions déjà discuté avec Kevin depuis, lorsqu’Audi nous avait proposé son programme Hypercar mais c’est l’année où il est reparti en F1. »
Et il se souvient :
« Nous avons re-discuté au bon moment cette fois et nous avons décidé de travailler ensemble. C’est un excellent pilote qui est très impliqué dans l’équipe. Il a une bonne connaissance de la course d’endurance sans avoir vraiment roulé dans cette discipline à part une fois avec son père et en IMSA.
Que pensez-vous du nouveau format de l’hyperpole?
« C’est un challenge. La pole c’est bien de l’avoir mais comparé à un bon résultat en course, c’est pas grand-chose. C’est toujours réconfortant car ça nous permet de voir où on en est. »
Votre voiture endommagée dimanche dernier à la journée test, est -elle réparée?
« Oui c’était juste une fuite d’huile. Cela ne change rien. »
La Bop vous avantage aujourd’hui?
« On dit cela mais on a la chance qu’elle existe car si nous avons aujourd’hui un tel plateau c’est grâce à cette donnée technique où tous les constructeurs peuvent s’engager et être rapidement compétitifs. »
En Hypercar, BMW fournit les moteurs et Dallara les châssis?
« Oui c’est cela. BMW fournit moteur et développement de la voiture. Nous sommes l’équipe d’exploitation. Dallara fournit la coque et les quatre suspensions et cela revient à BMW de développer sa voiture et son aérodynamique sur cette base. »
En Formule 1, on est sur le même schéma? La F1 vous y penser?
« La F1 m’intéresserait si c’était pour le faire dans de bonnes conditions. Aujourd’hui nous sommes dans un milieu hyper compétitif qui est le WEC avec l’Hypercar , le LMGT3 et avant de faire autre-chose nous nous attelons déjà à gagner dan cette superbe discipline ».
En 2027, nous attendons entre 20 et 25 voitures en Hypercar avec McLaren, Ford et Hyundai…le temps presse de gagner pour BMW?
« Chaque année est une chance de moins! Le temps presse toujours pour gagner. On n’est jamais très patient pour triompher même si nous avons un programme à long terme avec BMW. On saura réagir à partir du moment où l’on ne gagne pas et même si l’on gagne! »
Texte : Michel PICARD
Photos : Thierry COULIBALY – Paulo GALEGO – Willy CHANTELOP – Michel PICARD
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