On dit souvent que le milieu de l’endurance moto ressemble à un grand village gaulois tant c’est à partir des épreuves de prestige françaises comme le Bol d’or et les 24 heures moto que s’est établi ce championnat du monde d’endurance dont l’avant dernière épreuve de la saison se courra les 24 et 25 septembre sur le circuit Bugatti au Mans.Pourtant les choses ont bien évolué depuis 40 ans, où pour la première fois une course d’endurance moto se disputait au Mans. Pour cette année , notons la grande modification des dates avec l’inversion d’avril à septembre pour ces 24 heures qui deviennent automnales alors que jusqu’à maintenant ceci restait l’apanage du Bol d’or. Cette permutation de dates peut avoir des conséquences moins mineures qu’il n’y parait, notamment pour ce qui concerne les conditions météo et les plages optimales de température pour l’utilisation des pneumatiques sur le circuit Bugatti.
SAVOIR APPLIQUER LE RECETTE DE l’ENDURANCE
Sans être devin, ces quatre machines officielles vont se déchirer et une fois de plus on va, au cours des premières heures, assister à une bagarre très intense aucune machine n’entendant laisser « partir » une concurrente. Tout le monde connait la seule recette qui vaille en endurance rouler vite avec une grande homogénéité de temps entre les trois pilotes, ne pas tomber et des arrêts au stand réduits au maximum. Cela est facile à dire en théorie mais la course réserve des aléas à chaque team. L’état psychologique des équipiers peut être un facteur positif ou négatif surtout si un doute s’est installé lors des essais par rapport à ses équipiers plus rapides ou à une machine un peu lourde ou délicate à contrôler dans certaines situations.Le choix des pneumatiques aux performances spécifiques en fonction de l’état de la piste et de la température selon les équipementiers, peut devenir un atout maître ou un écueil. Les conditions climatiques (à priori annoncées correctes hormis des possibilités d’averses samedi) sont des facteurs importants surtout sur piste humide alors que certaines machines disposent et maitrisent le contrôle de traction alors que d’autres n’en sont pas équipés !A côté de ces paramètres de course il convient forcément de considérer la qualité de la préparation, l’expérience des mécaniciens, la coordination de l’équipe, sa cohésion et la qualité de la stratégie adoptée. Sur 24 heures il est évident que tout cela peut avoir une plus grande incidence que sur une course de 8 heures.À ce petit jeu le SERT, malgré une machine éprouvée mais un peu vieillissante a démontré au dernier Bol d’or, que le Père Méliand, a encore quelques bottes secrètes dans sa manche. Parions d’ailleurs que le choix définitif du troisième pilote jouera un rôle important dans le déroulement de la course d’au moins trois marques précitées.Sur la Yamaha N° 7 du YART il faut bien entendu remplacer Gwen GIABBANI blessé à l’épaule lors des récents essais au Mans. Sur la Kawasaki N° 11 s’offrir les services d’un Guillaume DIETRICH (vainqueur des 24 heures moto en 2007 et 2008) comme quatrième pilote (provisoirement ?) aura peut-être pour effet de repousser Olivier FOUR comme remplaçant, qui sait ?Et sur la Suzuki N° 1, on ne voit pas figurer de troisième pilote sur les feuilles d’engagement mais gageons que là aussi, Anthony DELHALLE peut entrer dans la course, Daisaku SAKAI (photo) ne s’étant guère montré à son avantage cette saison.Si trois sur quatre des constructeurs japonais entendent officiellement bien barrer la route à l’européen BMW, n’oublions pas un engagement fort significatif des Honda N° 55 National Motos et la Honda N°77 de TT Légends, d’autant plus que c’est une machine de la marque qui a remporté de haute lutte les 8 heures de Suzuka.Plus sentimental est l’engagement d’une seconde machine METISS. Yves KERLO pour marquer les 20 ans de la participation de la Yamaha Finagor de Bruno BONHUIL, Rachel NICOTTE et Philippe MONNERET, engage donc aux côtés de la N° 45- toujours en catégorie open- la N° 91 et la confie à un équipage franco belge aux couleurs de Bihr. Après la catégorie reine de EWC et celle plus expérimentale des Open, il ne faudrait pas oublier de mentionner la catégorie Superstock qui concourt pour la coupe du monde d’endurance. Là aussi des écuries fort bien équipées et managées engagent des machines proches de la série se montrant très performantes. (photo Bruno Le BIHAN et Hervé MOINEAU) Hervé MOINEAU ex multiple Champion du monde de la spécialité fait œuvre de pédagogie avec passion, patience et compétence.Sa Suzuki N° 50 du Motor Events possède un avantage au Championnat sur la BMW du Boenig Penz 13 N° 31. On sait que toute l’équipe vendra chèrement sa peau, le titre étant son objectif premier.Parallèlement, sur la N° 211 et partageant la même structure, c’est Bruno Le BIHAN qui prépare scrupuleusement avec talent et humanité la relève des pilotes On regrettera l’absence consommée de la N° 95, la Suzuki « volante » du Qatar qui a jeté l’éponge en faisant craindre par ricochet l’absence de championnat en 2012.Il n’en sera rien, le contrat financier du Qatar avec la FIM pour le parrainage de l’endurance au niveau mondial, n’étant absolument pas remis en cause.En Superstock de nombreux teams sont sur les rangs pour se montrer à leur avantage, certains ne courant que les deux épreuves françaises de 24 heures. D’autres, comme Endurance 45 font partie depuis des années des teams permanents et ont obtenu des classements flatteurs.Pour leur dernière apparition sur le territoire français (Gilles Dutertre ayant décidé de raccrocher en 2012), l’équipage de la Suzuki N° 100 devrait nous sortir une « course de derrière les fagots ». pour souhaiter un joyeux anniversaire au chef. (Photo Giles Dutertre et jean jacques Cassegrain)Si l’on se réfère aux essais préliminaires où les trois pilotes trouvant rapidement un accord optimal entre suspension et pneumatiques (Dunlop) enchainèrent des temps constants et homogènes, fort convaincants, on peut penser que cette machine visera le podium dans sa catégorie. Cet objectif est d’autant plus envisageable que les mécaniciens sous l’œil expert de Jean Jacques Cassegrain (ex grand patron de l’écurie à son nom au firmament des épreuves des années 75) ont acquis depuis 2005, une expérience incomparable durant leurs nombreuses campagnes de course.Nous n’aurions d’oublier de parier sur les grandes qualités du Suzuki Junior Team avec les élèves du Lycée Le Mans Sud drivés par Damien SAULNIER et dont les résultats sont souvent d’excellente facture. L’équipage de la N° 72 a belle allure avec les mousquetaires : Baptiste GUITTET, Julien ENJOLRAS et Loïc NAPOLEONE, aguerris qu’ils sont par leur participation au championnat de France Supersport, notamment.Les 24 heures sont aussi pour bon nombre de passionnés l’occasion de vibrer au niveau de la musique et cette année ils ne seront encore, pas déçus : avec samedi à 21 h vers la passerelle Dunlop grande prestation du groupe anglais STATUS QUO !LE SERT EN MANQUE DE PILOTE ?
Comme il est coutume de dire souvent, les 24 heures on l’aura vu rassemble plusieurs courses dans la course, tout autant qu’il existe autant de motivations de suivre cette course. Pourtant cette année, avant même le départ de la course , un coup de tonnerre a retenti chez SUZUKI.Le patron du SERT, rencontré à l’issue des essais libres du mardi gesticulait en alignant les véhicules de l’hospitalité et réglait des problèmes d’évacuation d’eaux usées, en me déclarant :« Tu parles souvent de ma stratégie, là on en est loin. On est pendu. En effet il me faut d’abord trouver un pilote et puis faire partir la moto… après on essaiera de terminer la course .»Il faut préciser ce qui justifiait une telle tension, voire déception.Alors que les essais libres allaient se terminer Vincent Philippe, repartait pour un dernier run avec un pneu arrière neuf. Au premier tour d’installation, il tournait en 2’10’‘, c’est-à-dire de manière très paisible pour chauffer le pneu. Au musée dérobade du pneu arrière, chute, perte de connaissance, évacuation et inquiétude pour toute l’équipe, évidemment!!!Les choses devenaient d’un coup beaucoup trop compliquées puisque Freddy FORAY, n’ayant pas encore assez récupéré d’un traumatisme crânien et ce suite à une chute récente, ne pouvait décemment pas s’aligner pour l’épreuve.Il nous déclarait, en quittant le circuit :« Je n’ai pas eu assez de temps pour que les choses se remettent en place, il faut un peu de patience, il manque 15 jours… en tout cas je ne peut pas rester plus longtemps sur le circuit c’est trop terrible… » (Photo Vincent Philippe et Freddy Foray)Pendant ce temps là, le téléphone de Dominique Meliand chauffait, pour tenter de dénicher et trouver un remplaçant d’un niveau suffisamment élevé pour concourir valablement, c’est-à-dire, au gudon de la Suzuki SERT, pour envisager quand même la victoire.Là, on peut imaginer que les disponibilités de pilotes ne sont pas légion et les rivalités de marques dont nous parlions plus haut, n’étaient pas de nature à permettre de libérer certaines pointures, contre sans doute un gros chèque !Ce dont le SERT, ne dispose pas….Avant de connaitre la réalité des choses, Vincent Philippe répondant par SMS, à notre message de sympathie, nous écrivait :« j’ai vraiment tapé la tête fort et j’ai mal aux cervicales. Entorse cheville droite, coude droit énorme, clavicule droite cassée. Même avec une opération je suis trop faible pour rouler ».On juge de la volonté et de la détermination des pilotes de ce calibre qui ne renoncent vraiment que contraints et forcés. Chapeau à lui !Un peu plus tard, il revenait en famille sur le circuit et rejoignait en famille le stand SERT.BAPTISTE GUITTET PASSE DU JUNIOR TEAM AU …SERT
La nouvelle est tombée mercredi en fin d’après midi. Le grand manitou Dominique MELIAND a bien remué ciel et terre pour décrocher « une pointure » en vue du remplacement de ses deux défections dont nous parlons par ailleurs. Finalement la solution retenue est de faire monter « un petit jeune » Baptiste GUITTET, actuellement dixième au championnat de France supersport.
Par voie de conséquence, ce sera Cédric TANGRE, qui sera titulaire lui, au Junior Team.
Ouf, la Suzuki N° 1 dispose donc de trois pilotes… attention aux essais de ne pas en perdre, un autre !!!C’est parfois si vite arrivé….Prévenu de la décision, nous sommes restés dans le stand du SERT et ” le scoop” s’est vite présenté.Baptiste GUITTET, est venu prendre connaissance de sa nouvelle machine… Il a été briefé sur les commandes, les consignes d’alerte et les multiples petites astuces maison qui contribuent à faire gagner du temps, lors des ravitaillements, par exemple.Baptiste a testé sa position de pilotage et instauré un dialogue fructueux avec les deux Jean-Paul, Petit et Grand Paulo, respectivement chef mécanicien et chef motoriste.Tous les regards seront tournés vers les temps réalisés par ce promu au sein de l’équipe de référence en endurance. Comment supportera-t-il la pression, qu’une telle ascension va générer.Est-ce que le japonais saura se montrer un chef de file du calibre de Vincent PHILIPPE – présent sur le circuit et s’interrogeant encore sur les causes exactes de cette gamelle mémorable-.A en juger par le bilan assez médiocre de Dai SAKAI, cette saison, le patron du SERT, n’a pas fini de tourner en rond dans le stand pour commander une manœuvre dont certains paramètres lui échappent et une course prestigieuse à travers le monde et qui désormais s’avère des plus délicates !!!Texte : Alain MonnotPhotos : Alain Monnot et Michel Picard JEUDI 22 SEPTEMBRE09:00 – 10 :00 Vérifications Administratives et Techniques – FIM e-Power/TTXGP (motos électriques)10:00 – 11:00 Briefing des Teams Manager “24 Heures Moto”11:00 – 11:25 1ère séance Essais Chronométrés – Michelin Power Cup 600cc11:45 – 12:15 Essais Libres – FIM e-Power/TTXGP (motos électriques)12:30 – 14:30 Essais Libres “24 Heures Moto »14:00 – 16:00 Vérifications Administratives et Techniques Championnat du Monde FIM de Side-Car14:40 – 15:05 1ère séance Essais Chronométrés – Roadster Cup 600cc15:15 – 15:40 1ère séance Essais Chronométrés – Michelin Power Cup 1000cc15:50 – 16:10 1ère séance Essais Chronométrés – FIM e-Power/TTXGP (motos électriques)16:30 – 17:00 1ère séance Qualificative des Pilotes 1 – “24 Heures Moto”17:10 – 17:40 1ère séance Qualificative des Pilotes 2 – “24 Heures Moto”17:50 – 18:20 1ère séance Qualificative des Pilotes 3 – “24 Heures Moto”18:30 – 19:00 1ère séance Qualificative des Pilotes R – “24 Heures Moto”21:00 – 22:00 Essais de nuit “24 Heures Moto”VENDREDI 23 SEPTEMBRE10:00 – 10:20 2ème séance Essais Chronométrés – FIM e-Power/TTXGP (motos électriques)10:30 – 10:50 Essais Libres – Championnat du Monde FIM de Sidecar11:00 – 11:30 2ème séance Qualificative des Pilotes 1 – “24 Heures Moto”11:40 – 12:10 2ème séance Qualificative des Pilotes 2 – “24 Heures Moto”12:50 2èmeséance Qualificative des Pilotes 3 – “24 Heures Moto”13:00 – 13:30 2èmeséance Qualificative des Pilotes R – « 24 Heures Moto”14:05 – 14:25 1ère séance Essais Chronométrés – Championnat du Monde FIM de Sidecar14:40 – 15:05 2ème séance Essais Chronométrés – Michelin Power Cup 600cc15:20 – 15:45 2ème séance Qualificative – Roadster Cup 600cc16:00 – 16:25 2ème séance Essais Chronométrés – Michelin Power 1000cc16:35 – 16:55 2ème séance Essais Chronométrés – Championnat du Monde FIM de Sidecar17:25 – 18:00 Course – FIM e-Power/TTXGP (motos électriques) (8 Tours)18:15 – 20:00 Découverte des Stands et PaddockSAMEDI 24 SEPTEMBRE09:00 – 09:30 Course – Michelin Power 600cc (12 Tours)09:45 – 10:15 Course – Roadster Cup 600cc (12 Tours)10:30 – 11:15 Warm-Up “24 Heures Moto”11:30 – 12:00 Course – Michelin Power 1000cc (12 Tours)12:15 – 13:00 Course – Championnat du Monde FIM de Sidecar (18 Tours)13:10 – 14:10 Animations + Présentation nationalités pilotes et machines14:15 Préparation des machines + pilotes devant les stands (épi)14:30 Début de la procédure de départ15:00 Départ de la 34ème édition des “24 Heures Moto”DIMANCHE 25 SEPTEMBRE15:00 Arrivée de la 34ème édition des “24 Heures Moto]]>