DEPART : COURSE PLIÉE EN CENTS METRES ?
C’est le pire des scénarios en début de GP.
Seb Vettel s’élance en tête, Alonso, parti quatrième, ne dépasse que Webber et se retrouve troisième derrière un Hamilton ultra-lent, alors que Vettel s’envole devant.
Et quand il n’y a pas de bagarre, Monaco est vraiment interminable.
Bon, on se dit “encore un GP foutu”…
En quatre tours, Button est déjà à quatre secondes du pilote allemand. C’est aussi le début d’un long calvaire pour Hamilton, pilote surdoué à qui il manque visiblement un élément essentiel à Monaco : la patience!
En ce début de course, il est dixième, après avoir copieusement raté sa qualif. Il est derrière Schumacher, qui détruit ses pneus arrière et se traîne comme une voiture de fond de grille.
Indoublable évidemment, on est à Monaco…
Pour la situation de tête, cela ne va heureusement durer que seize tours.
Car alors, Vettel rentre au stand pour un changement de pneus. Et, si pour le pilote allemand c’est un cauchemar, pour le spectacle, c’est un ravissement, le stand Red Bull merde carrément et fait perdre dix secondes à son Champion.
Même histoire au tour suivant pour Webber, on pédale dans la choucroute chez les Autrichiens. Du coup, l’Australien se retrouve treizième.
Après changement de pneus, c’est donc Button, qui se retrouve en tête, devant Vettel et Alonso.
Et le GP devient alors un vrai GP.
Enfin chez les tous premiers.
Parce que la course la plus dure au monde avec un Kobayashi quatrième, c’est limite crédible…
Button prend plusieurs secondes à Vettel, Alonso se rapproche de l’allemand, cela va devenir un GP gourmand!
Sauf pour Hamilton, qui se bat genre encombrements du dimanche soir, qui arrive à faire un peu le ménage, il est septième, et quand il rentre subitement précipitamment au stand pour changer de pneus, les mécanos ne sont curieusement pas prêts !!!
Voilà, « Ham » vient de risquer sa vie pendant vingt trois tours pour rien.
Panne de radio, son stand n’a pas entendu qu’il rentrait… Il ya en effet de quoi s’énerver.
VRAI GP POUVANT ÊTRE LEGENDAIRE!
Pour Hamilton, ça continue Il accroche Massa au virage de Fairmont, l’ancien Loews. Massa qui d’ailleurs va, à la sortie du tunnel, casser sa belle voiture rouge, au moment où Hamilton le passe. Sortie de la voiture de sécurité. Et coup de génie de Button, qui change immédiatement de pneus pour la deuxième fois, repart avec ce que Pirelli appelle les super-tendres, et devra donc changer une troisième fois. Ayant un paquet d’avance sur Vettel au moment du changement, c’est bien vu car forcément, ledit Vettel devra lui aussi repasser par son stand. Classement au 41ème tour. Vettel est devant Button, Alonso troisième. Derrière c’est toujours n’importenawak !!! Sutil, Kobayashi, Webber, Hamilton, Maldonado, Petrov et Heidfeld suivent. Eh oui, des vrais bons éparpillés au milieu des traîne-patins. Hamilton est alors pénalisé pour son accrochage avec Massa, il doit passer par les stands, encore vingt secondes perdues. Au quarante-huitième tour, Button change encore de pneus, il est troisième et c’est alors la guerre totale, avec des stratégies complètement différentes. Qu’on en juge. On se retrouve, c’est un rêve de fan de F1, avec à la bagarre, trois Champions du monde en tête, sur trois voitures différentes. Vettel leader, n’a changé de pneus qu’une fois ! Alonso, deux fois. Button, trois fois. Et ce dernier avec ses pneus frais remonte comme une balle sur les deux autres, les 20 secondes perdues lors de son arrêt sont avalées en quelques tours. Les voilà tous trois sur moins d’une demie seconde. Au 59ème tour, Alonso est dans les échappements de l’allemand. Et c’est du très grand Vettel.
FIN AVANT LA FIN : FRUSTRATION…
On l’a dit en début de reportage, derrière les dieux de tête, les très bons se sont mélangés aux très lents. C’est là que ça va casser, Sévère même. Au soixante-dixième tour, il ya un bel empilage, Petrov, Sutil, Alguersuari, Hamilton chiffonnent plus ou moins les voitures à la sortie de la piscine. Pour Petrov, c’est inquiétant, bloqué dans sa voiture, il faut faire venir l’ambulance. La voiture de sécurité revient en piste, puis c’est drapeau rouge. Tout le monde revient sur la ligne de départ et s’arrête.
