L’écurie de Christophe Guyot devra se résoudre à se passer des services de Matt Lagrive sur les deux prochaines épreuves du Championnat du Monde d’endurance moto :
Les 8 heures de Suzuka (29 Juillet) et les 8 heures d’Oschersleben (11 Août).
En effet, le coéquipier de David Checa et de Kenny Foray sur la Yamaha n°94, vient de subir une intervention chirurgicale à la clinique du Parc à Lyon.
La vilaine blessure qu’il traînait au coude depuis sa violente chute survenue début Mai lors de l’épreuve Supersport disputé sur le circuit du Vigeant dans le cadre du championnat de France Superbike, le faisait souffrir le martyr.
Deux chutes supplémentaires, à Ledenon et à Magny-Cours, ont amplifié le mal, comme nous en avions été témoin.
Matthieu est un des pilotes les plus endurants, ne rechignant jamais à la tâche malgré le froid, la pluie et allant toujours au bout des possibilités de ses engins et exploitant au mieux les conditions de piste délicates. Ainsi, il remporta malgré tout ce 1er Juillet, la première manche Supersport sur un bitume détrempé.
Nous l’avions retrouvé au pied du podium dans un état second, tordu de douleur, incapable de retirer son casque de chevalier au grand cœur. Et de nous interroger, à juste titre, sur ce dépassement de soi car il nous avouait qu’il ne pourrait pas repartir en seconde manche… en condition sèche !
Et pourtant, il retrouvait le sourire lorsque Manon Enoc de Michelin, le coiffait de la célèbre casquette bleue des vainqueurs qui écrivent les plus belles pages de la légende des courses.
Nous avions eu mal, lorsque notre héros de l’extrême, quitta la scène au cinquième des quatorze tours du second acte…comme prévu.
Enfin presque, car Matthieu pris ce départ inutile.
Mon télé- objectif l’accompagna dans sa souffrance qui le tétanisait, incapable de négocier le virage du 180°.
Nous nous étions alors fait la réflexion:
” Matthieu a fait la course de trop”.
Et il en convenait en jurant qu’il allait consulté un chirurgien, mais… quinze jours plus tard, l’artiste était de retour à Dijon.
S’en étonner ?
Non, car Ma- Matt est ainsi et il ne changera plus maintenant. C’est tant mieux pour la beauté du geste, à l’image de ses signes qu’il adresse aux photographes et tant pis pour son équipe qui va devoir composer avec son absence.
