Une étoile s’est éteinte
J’ai eu le privilège de rencontrer Katia Bassi lorsque nous travaillions tous les deux pour Aston Martin. A l’ époque elle en était la vice présidente, en charge de la branche « brand extension » et partenariats.
Auparavant elle avait occupé des fonctions similaires chez Ferrari développant notamment toute la partie « produits dérivés ».
Diplômée en sciences politiques Katia originaire de Pavie en Italie, occupa auparavant le poste de Directrice commerciale de l’Inter de Milan le prestigieux club de foot, puis de Présidente Europe de la NBA.

Fin 2017, elle m’appelle en me disant
« Patrick, je pars chez Lamborghini tu viens avec moi ».
Touché par cette marque de confiance je tenais néanmoins à lui préciser que ma culture en automobiles italiennes était limitée.
La réponse tomba, « à la Katia », tu vas adorer et tu apprendras…
1 mois plus tard elle présidait le lancement de l’ URUS avec 2000 invités, un orchestre, des tables dressées au milieu des chaines de fabrication, beau, mais pas bling-bling : Katia !

Lors du rallye d’élégance Venise-Trieste, nous nous étions retrouvés avant tout le monde dans la salle des petits déjeuners car le wifi était meilleur que dans les chambres, elle était sidérée de découvrir que chaque matin, je jouais aux échecs en blitz une petite heure et ce avant d’attaquer ma journée de travail (entre 06h et 07h) et m’avait demandé si elle pouvait m’appeler vers 07h00.
J’avais acquiescé bien entendu, sa première question « est-ce que tu vas bien ? »
La seconde « est-ce que tu gagnes aujourd’hui ? »
Lors de la Monterey Car Week (Pebble Beach) c’est elle qui avait organisé de magnifiques fêtes où amis, clients, artistes fans de Lamborghini étaient invités.
Là encore c’était très beau, pas du tout bling bling.
Son dernier challenge aura été le constructeur Sino-Italien Silkfaw, une supercar qu’elle aura contribuée à remettre sur de bons rails.
Il est dommage qu’ elle soit partie trop tôt pour savourer ce ènième succès…
Un savant mélange de raffinement sino-italien.

Aujourd’hui toutes les personnes qui ont eu le privilège de travailler avec elle pleurent sa disparition.
Dans son combat contre la maladie, elle est restée elle-même, une grande dame, un modèle d’ élégance et de dignité.
Beaucoup ont cru qu’elle ne venait pas au bureau pour se protéger du Covid alors qu’elle luttait contre un cancer du foie…
La maladie a gagné mais l’image qu’elle nous laisse est celle d’une visionnaire inspirante, une très grande dame.
Unanimement reconnue et appréciée pour ses compétences, le très sélect magazines Forbes, l’avait consacrée, l’une des 100 femmes les plus puissantes d’ Italie.
Cela fait déjà deux semaines qu’ elle nous a quitté jeune à 54 ans et je n’ai pas pu écrire ces quelques lignes auparavant, comme si j’ étais persuadé que c’était un mauvais rêve, que j’allais me réveiller, que le téléphone sonnerait
« est-ce que tu gagnes aujourd’hui ?
Elle me manque cruellement…
Patrick HORNSTEIN Photos : ZONE ROUGE