DEUX NUITS EN ENFER…
Son résumé des deux jours d’essai démentiels, qu’il vient de passer…
“C’est sûr qu’une voiture dans le mur le premier soir et la deuxième dans un mur le lendemain, c’est pas la meilleure façon de préparer Le Mans! La première nuit, on a bossé jusqu’à six ou sept heures du matin sur la Pescarolo 03, la deuxième nuit, tout simplement rebelote sur la Dome, après la sortie de piste d’Ara”.

Puis il me reprend, sur une question…
“Si tout le monde est crevé avant que ça commence? C’est souvent le cas pour les mécanos au Mans”.
On aura compris que les veilles de course dans la sérénité, c’est un truc dont tout le monde rêve peut-être mais c’est comme le Père Noël…
Personne ne l’a jamais vu… à part en déguisement !!!!
Henri est évidemment pressé, hélé de partout… Mais il reste là à nous parler…
J’enchaîne avec le forfait de Boullion, qui s’est sorti très fort avec la Pescarolo 03, le premier jour d’essais, et, victime de douleurs au niveau des côtes, il tourne du coup à des secondes au-dessus, de ce qu’il fait normalement.
Et, JC ne se sent pas en état de se lancer dans une folle ronde comme Le Mans et ses exigences !
Henri me confirme bien qu’il ne courra pas.
Moi… “Bon, les deux mômes vont se trouver bien seuls. Tu es probablement le pilote qui a enchaîné le plus de relais, et sans essuie-glaces (trois heures de suite, en septembre 1968 avec la Matra 24) alors qu’il pleuvait des cordes, tu leur donnes des leçons de stoïcisme?
C’est donc un équipage de deux ” GROGNARDS ” deux pilotes qui connaissent parfaitement Le Mans qui vont rouler dans le baquet de la Pescarolo 03, les très expérimentés Manu Collard et Sébastien Bourdais
“Pas besoin… Sur 33 participations aux 24 Heures, j’ai dû en faire 25 quand on roulait à deux pilotes. Alors je leur explique juste que ça ne doit pas être surhumain...”
Il est vrai que rouler au Mans à trois pilotes ne remonte que récemment, à l’édition 1987, ou pour la toute 1ére fois 100% des équipages se retrouvait à trois pilotes
Mais revenons à Pesca.
Ce mec est un roc.
On connaît la fameuse phrase, attribuée au Maréchal Foch,
“Ma droite est enfoncée, ma gauche cède, mon centre recule, j’attaque!”.
Voilà,
“Pesca”, c’est Verdun, sans les morts…
Jean Louis BERNARDELLI
Photos : Thierry COULIBALY- Patrick MARTINOLI
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