
Les 24 Heures du Mans restent, c’est une réalité, l’une des trois courses avec le Grand Prix de Monaco et les 500 miles à Indianapolis, assurément l’une des trois courses automobiles mondialement connues !
Tout comme le aussi également, la ligne droite des Hunaudières, de son vrai nom, la RD338 et qui demeure la route départementale la plus rapide du monde, où les bolides des 24 Heures, déboulent de nos jours… parfois jusqu’à 350 km/h ! Sans oublier la notoriété mondiale des virages de Mulsanne et d’Arnage.

Le record absolu dans les Hunaudières, remontant à l’époque où au siècle dernier, il n’y avait pas les deux chicanes – créées en 1990 – record réalisé lors de l’édition 1988 de l’épreuve mancelle, au volant d’une WM Peugeot, avec 407 km/h et que détient pour l’éternité et l’histoire, le regretté pilote Français, originaire de Beauvais et décédé des suites d’une longue maladie, parkinson, le 26 juillet 2023, à 79 ans.

Avec le tracé actuel et les deux chicanes, la vitesse la plus élevée a été atteinte par la Nissan R90, avec 366 km/h et ce à l’occasion des qualifications de l’édition 1990.
En course, c’est l’une des Jaguar XJR-12, qui détient le record, avec 353 km/h toujours au cours de cette même édition 1990.
Si pour les manceaux et les Sarthois il s’agit on l’a dit de la RD338, le temps d’une semaine, celle des 24 Heures du Mans, cette portion de route utilisée toute l’année par les riverains, redevient la mythique ligne droite des Hunaudières.
Un petit café – restaurant sur une départementale qui devenait, le temps de la course, l’endroit le plus prisé de la planète.
Et si cette départementale RD 338 est limitée, règlement oblige à 80 km/h, une fois par an, cette ligne droite des Hunaudières, avec un infime léger virage à son début et pratiquement vers la fin des 6 km, une courbe dite des Hunaudières, elle est toujours la ligne droite la plus célèbre au monde.

L’AUBERGE MAURICE GÉNISSEL LA LÉGENDE DES HUNAUDIÉRES
Autrefois, des années durant, pratiquement au début des Hunaudiéres, le monde de la course, les médias, les sponsors et bien des pilotes, aimaient à se retrouver au fameux mythique café restaurant ‘chez Maurice Génissel disparu en 1997 et qui leur permettait de se trouver au cœur de la course, en bord de piste, pour apercevoir les bagnoles lancées à fond et qui filaient vers Mulsanne
Parvenir à avoir une table de réserver chez Génissel, c’était aussi difficile qu’actuellement de bénéficier d’une chambre au Carlton pendant le Festival de Cannes ! Et d’avoir la chance comme les riverains de suivre aux premières loges.
Bien des soirs de course, les vainqueurs comme le Belge Jacky Ickx, ou les pilotes de la grande équipe Matra, trois fois victorieuse au Mans en 1972, 1973 et 1974, venaient fêter leurs succès. Jean Marie Dubois, l’homme de la grande maison Champenoise d’Epernay surnommé le ‘marchand de bonheur, offrait le champagne Moet&Chandon, à profusion !
Depuis Genissel n’est plus des nôtres. La mythique auberge des Hunaudiéres, a été reprise par Dominique et Nathalie Trotté. Il y a deux pour le lancement de leur livre ‘ 24 Heures du Mans – L’Histoire, notre confrère Henri Charpentier et le photographe Bernard Bakalian.
Pour l’occasion le 31 mai 2023, nous avions été invités avec mon confrère du Figaro Sylvain Reiser, à nous installer au volant des Lorraine Dietrich, victorieuses en 1925 et 1926, et à rouler sur le circuit manceau fermé exceptionnellement pendant une heure sur la portion comprise entre le virage de Mulsanne et celui d’Arnage! Un bonheur…

En 1971, l’inoubliable Porsche 917 explose les compteurs … avec 362 km/h. Une sacrée performance !
On le répète, c’est l’équipe WM Peugeot, basée à Lagny en Seine et Marne et que dirigeait Gérard Welter, qui la première et la seule dépassera les 400 km /h. Au volant de la P88, propulsée par un moteur V6 PRV Turbo, le Beauvaisien Roger Dorchy, va pulvériser le record, le samedi 11 juin 1988, dans la soirée à la fraîche, pour que le moteur puisse mieux respirer. La voiture Française est chronométrée très officiellement à 407 km/h!

Bien des années plus tard, lors de l’édition 1999, le pilote de F1 enrôlé par l’écurie Mercedes, Mark Webber, alors au volant de l’une des trois Mercedes CLR, va s’envoler à deux reprises – aux essais et au warm up – à la bosse qui précède le non moins célèbre virage de Mulsanne avant de retomber, le long des rails… indemne!
Ajoutant ainsi un pan d’histoire à la légende des Hunaudières !!!
Rentré au paddock, Mark déclarera : « j’ai vu le ciel, le sol, le ciel à nouveau, mais un peu plus vite car j’étais encore plus haut cette seconde fois ».
En course, quelques heures plus tard, un autre pilote Mercedes – le Britannique Peter Dumbreck – s’envolera lui aussi à son tour plus loin ente les virages de Mulsanne et d’Arnage, peu avant la courbe d’Indianapolis, lui aussi sans dommage. Du coup Mercedes retirera ses CLR de ces 24 Heures 1999.
Sans plus jamais revenir en Sarthe depuis… Jusqu’à cette année 2025, où la firme à l’étoile engage à nouveau pour la 1ère fois depuis plus de 25 ans, trois LMGT3, des Mercedes AMG.
Gilles GAIGNAULT
Photos : Thierry COULIBALY – Bernard BAKALIAN – ACO