Avec les GT3, la fin de course de ces 24 Heures, fut passionnante et comme dans la catégorie reine des Hypercar et également dans celle des LMP2, du début de nuit et ce jusqu’à l’arrivée en milieu d’après-midiTout commence à compter de cette heure-là, par une 1ère procédure de Safety car, et ce en raison de l’accident de l’une des deux BMW hypercar qui avait sérieusement déformé des rails dans les Hunaudières, et qu’il fallait donc réparer et changer au plus vite. Au Mans cette année il y a eu trois Safety Car simultanées réparties sur l’ensemble des 13,626 km du circuit.Lorsque la piste est remise en état, on entame alors une procédure dite de « Merging » qui consiste à supprimer deux des trois Safety car pour permettre le regroupement des voitures derrière le dernier en piste.Une fois ce regroupement fait, on entame la procédure de « Pass Around » pour permettre à toutes les voitures situées devant le leader de sa catégorie de passer le Safety car et de faire un tour rapide pour se remettre à la fin de la file. Cela leur permet de remonter un tour par rapport à leur leader.Hélas ces procédures durent longtemps. Il faut entre 30 et 35 minutes pour les exécuter, après que la réparation qui elle-même peut durer entre 10 minutes et 1 heure…L’avantage, en revanche, c’est de maintenir plus d’autos dans le même peloton avec des écarts, variant d’une seconde à deux minutes et selon la position dans la file.Dans le cas qui nous intéresse durant cette phase de Safety car qui a durée 1 h 30 minutes tout de même, la pluie s’est alors soudainement nettement intensifiée.
Du coup, la Porsche N°92, surprise, visite un bac à gravier lors de la reprise. La Lexus N°87 récupère la tête devant la Lamborghini des Iron Dames qui est remontée à la pointe de la lutte.Suit ensuite l’une des BMW GT3 du WRT, la N°46, celle au volant de laquelle pilote l’immense Champion moto que fut Valentino Rossi – neuf fois titré – et désormais on le sait brillamment reconverti à la course automobile et qui rêvait de participer un jour aux 24 Heures du Mans !.D’après les ingénieurs et les stratèges des concurrents, à la suite de toute cette procédure, c’est une nouvelle course de 16 heures qui commence puisque les écarts ont été réduits à rien… en GT3, tout le peloton étant regroupé dans le même tour depuis le lancement des 24 Heures à 16 heures.
Par exemple, la deuxième Lexus, la N°78 est remontée à la septième place avec seulement 21 secondes de retard sur la tête, alors que, pour mémoire, elle avait pris le départ depuis les stands…La BMW N°46 s’impose à la Lamborghini pour la deuxième place, mais reperd sa place dans le tour suivant. La 92 ravitaille au moment où la seconde Porsche, la N°91 dépasse à son tour la Lamborghini et s’empare donc la tête.La Lexus N°78 pointe un moment à la 3ème place, avant de ravitailler à son tour. Les heures défilent sans rien de particulier… Nouvel incident à 0 h 45 impliquant justement la BMW N°46, alors pilotée par Ahmad Al Harthy qui vient du Sultanat d’Oman dans le Golfe Persique et qui sort de la route au Dunlop et qui malheureusement doit abandonner.Par chance pour cet incident, la direction de course ne déploie pas de Safety car mais une simple « slow zone » à cet endroit, et dès lors, les autres pilotes ne peuvent pas – règlement oblige – y dépasser … 80 km/h alors qu’ils roulent à fond sur le reste du circuit.Les changements de positions se poursuivent au gré des ravitaillement et la course est donc à quelques encablures du damier … encore et toujours très ouverte et ce sous une pluie battante alors que nous n’avions pas encore franchi le cap de la mi-course !!!
Mais à 3 h 40 du matin, l’intensification de cette pluie rend la visibilité de plus en plus difficile et incite la direction de course à déployer un nouveau Safety car. Et comme la praticabilité de la piste n’évolue pas, cela va durer… durer et se prolonger de longues heures…Jusqu’à 7 h 40, où Edoardo Fretas le très professionnel directeur ce course Portugais maintient les Safety car et décide de lancer alors la procédure de « Merging » puis de « Pass Around » (mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?) car finalement la course ne sera relancée … qu’à 8 h 11 !Et ce tout de même après la bagatelle de … 4 h 31 de neutralisation !!!
A ce sujet, Gilles Gaignault nous souffle – aberration – ‘rappelons et précisons qu’il y a deux semaines, en début de nuit – brouillard et pluie obligent- la direction de course aux 24 Heures du Nürburgring… a neutralisé la course pendant plus de 16 heures !!!Ici au Mans donc au lever du jour en ce petit matin détrempé, le circuit Sarthois semble vide de spectateurs (300.000 présents), dégoutés par la pluie et l’absence de spectacle.Mais ils seront en cours de matinée, vite de retour dans les tribunes archi bondées pour assister au sprint final !
Le classement, modifié sans arrêt au rythme des ravitaillements, indique les deux Porsche du Team Manthey les N°91 et 92, aux deux premières positions, devant l’Aston Martin N°777 et la Lamborghini des Iron Dames, la N°85. Viennent ensuite la dernière BMW, la N°31 devant la Lexus N°78…Après un ravitaillement, la Lamborghini plonge au classement et est remplacé par la McLaren N°95, à 15 secondes derrière les Porsche.
Toutes les voitures jusqu’à la 11ème place… sont classées dans la même minute !A 8 h 25, la Porsche 91 est rentrée dans son stand, elle y passe cinq tours et se trouve de fait désormais hors de la lutte pour le podium.La Corvette N° 81 de Charlie Eastwood reste immobilisée un moment sur le circuit. Elle va mettre rentrant au ralenti … près d’une demi-heure à rejoindre son stand !
Il est 9 h 35, lorsque l’une des Aston Martin, la N°27 alors sur la 3ème marche du podium provisoire de la catégorie, pilotée par Daniel Mancinelli, est prise dans un accrochage et se retrouve… sur le toit avant le virage d’Indianapolis, fort heureusement sans dommage pour le sympathique pilote transalpmin…Bien entendu de ce fait, les Safety cars sont une nouvelle fois lancées sur la piste, laquelle ne sera déclarée libre qu’à 10 h 32…
Au moment du lâcher, les leaders, la Lexus N°87, la Porsche N°91 et la BMW N°31 ne sont séparées que de … deux secondes, tandis que la McLaren N°95, La Lamborghini des Iron Dames N°85 et la McLaren N°59, pointent à 1 minute 36.Une heure plus tard, un groupe de huit voitures est regroupé dans le même tour et même en moins de 1 minute.On avait un peu oublié les trois… très belles et performantes Ford Mustang qui depuis le début de soirée figurent bien dans ce groupe !
La fiabilité des McLaren est mise en doute. La N°95 est dans son stand pour réparations tandis que la voiture sœur, la N°59 s’immobilise sur le circuit, provoquant un ‘Full Course Yellow, troisième type de procédure qui limite la vitesse des voitures à 80 km/h sur tout le circuit.Hélas, les deux McLaren viennent agrémenter la liste des abandons… Seule reste en course pour la marque Britannique de Woking, la N°70 – celle qui avait décroché la pole – et qui avait fait le spectacle en début de course. Mais qui ensuite a connu pas mal de soucis et pointe 14ème à 6 tours !!!
Vers 12 h 45, la pluie semble se réinviter. Une petite pluie fine encore insuffisante pour nécessiter les pneus rainurés.A 3 heures du drapeau à damier, la Porsche N°91 enfonce le clou et s’est ménagé une belle avance sur la BMW survivante, la N°31 et non pas une, mais deux des Ford Mustang, placées 3ème et 4ème devant la Lamborghini des Iron Dames.Cette Porsche LMGT3, elle est la seule à tourner sous les 4 minutes !
Et la Porsche de tête arrive à ravitailler en ne perdant le commandement de la course que pour… 1 seconde et elle parvient à reprendre le leadership avant que la BMW n’effectue, elle, son propre 25ème arrêt.Elles ne sont pas sur le même rythme dans les arrêts. C’est dire son avance virtuelle.Ces deux voitures restent maintenant les seules dans le même tour, mais la Porsche tourne en 3’57’’ et la BMW en 3’49’’.La Lexus N°87 voit son capot s’ouvrir suite à la casse d’une attache alors qu’elle était en aspiration derrière la Lambo des Iron Dames.La pluie se remet à tomber à 14 h 10 et la valse des pneumatiques recommence…D’après la météo, elle doit cesser à 14 h 45. Question alors, quelle va être la stratégie des écuries avec les pneumatiques ?Finalement, la pluie est plus abondante et dure plus longtemps, jusqu’à 30 minutes du drapeau à damiers et de la fin de course.Et la seule stratégie possible a consisté et à monter les pneus pluie.
Le classement de son côté reste inchangé avec la victoire qui se dessine de la Porsche Manthey N°91 devant la BMW N°31, seule survivante des quatre voitures (deux Hypercar et deux LMGT3) du camp WRT qui engageait les BMW.Et qui passent la ligne d’arrivée aux deux 1ères places.
Les Iron Dames n’étant pas parvenues à remonter en fin de course, c’est bien l’une des trois Ford Mustang, la N°88 qui complète le podium de cette catégorie des LMGT3. Patrick MARTINOLIPhotos : Thierry COULIBALY – Paulo GALEGO – Stéphane CAVOIT – Willy CHANTELOUP – Michel PICARD
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