
Championnat de France de Rallycross à Lohéac. La France, un exemple pour le rallycross mondial

Longtemps dans notre pays, le rallycross n’a pas eu la place médiatique et sportive que mérite la discipline. La faute sans doute a des politiques de gestion quelquefois très approximatives.
Je ne m’étais pas fait que des amis en affirmant que c’était trop souvent une discipline de ‘garagistes… gérée par des agriculteurs mais c’était pourtant la vérité !
Trop cantonné dans l’Ouest de la France, le rallycross ne brillait pas vraiment par sa volonté de passer la rampe médiatique.
Pourtant, il fut une époque où la télévision nationale grand public retransmettait en direct les épreuves du Championnat français.

Une gestion guignolesque du programme sportif et surtout des horaires inappropriés eurent vite raison de la volonté des décideurs de la chaîne audacieuse de continuer dans cette voie.
Idem pour la presse nationale sportive comme l’Equipe qui, une fois passé l’engouement du fabuleux duel des ‘Groupe B, pilotées alors par Guy Fréquelin ou Bruno Saby, diminua sa voilure pour complètement oublier la discipline.
Lentement mais sûrement, le rallycross français devint sans doute populaire mais bien trop confidentiel et cantonné à ses territoires ruraux.
Pourtant, arrivèrent de nouveaux organisateurs, plus modernes, plus conscients des nécessités de la période, plus efficaces dans leur relationnel.

Et surtout, ça plaisait de plus en plus au public. Avec peu à peu une… véritable ‘Mecque qui se constituait… Grace et comme me le rappelait l’ami Gilles Gaignault, à la passion d’un homme, l’éditeur parisien de… magazines essentiellement automobile (Echappement-AutoHebdo) qui y dénicha sa résidence de week-end, il y a e cela un demi siècle déjà, avant de développer et transformer ce gentil village, y ouvrant restaurants et bars.

Allant même jusqu’à y installer dans une ancienne laiterie, une usine pour y fabriquer … une voiture de sport de sa conception, avec l’aide du technicien, Gilles Dupré, nommée la Berlinette Hommell.
Et Gilles de préciser ‘Plus plus fort encore, d’y construire un merveilleux musée automobile, qu’il nommait ‘Le Manoir de l’Automobile, lequel trente ans plus tard, abrite une collection inestimable d’environ 500 voitures (F1-Rallye-Endurance et naturellement Rallycross) que Michel Hommell, a bien évidemment ouvert au public, qui s’y presse !

A Lohéac, en plein centre Bretagne, ce village gaulois devint rapidement tout naturellement ‘LE rallycross français, à l’international !
Quand arriva le WRX, le Championnat du monde, ce tout petit village breton, battit alors des records mondiaux d’affluence, tout en se taillant une solide réputation partout en Europe et surtout dans les pays Scandinaves, là où le rallycross demeure une la discipline reine des sports mécaniques.
Hélas, pour suivre les directives totalement stupides et complétement … irresponsables de Bruxelles, pour aussi répondre aux injonctions des patrons du marketing des constructeurs, la série fut ‘’électrifié’’ !!!
La réponse ne se fit nullement attendre.. Ce fut une catastrophe populaire, sportive, industrielle.
Quelques rusés nordiques et britanniques ramassèrent sans doute la mise pour une période bien courte mais, aujourd’hui, on peut dire que ce fut un vrai désastre ? UNE MORT SUBITE pour le Championnat du monde qui vit en sa forme actuelle de redoutables derniers moments.

Patrick Germain, le Président de l’Écurie Bretagne, maître d’œuvre de l’épreuve de Lohéac ne voulut surtout pas du tout électrique…
Et comme personne en France ne souhaitait prendre la succession de Lohéac, il n’y a plus… depuis plus de trois ans, de manche française inscrite au calendrier du Championnat du monde WRX.
Championnat devenu d’ailleurs moribond car aussi incroyable que cela puisse paraitre… seul le Championnat d’Europe, permet encore de maintenir une prestation internationale pour la discipline.

Cette année donc, la manche de Lohéac… du Championnat de France, semblait en demi-teinte. Comme on l’a vu dans un article précédent, si elle compte évidemment pour le Championnat de France, elle permet aussi aux Anglais et aux Irlandais présents de marquer des points dans le Championnat Britannique de la discipline.
Et une poignée de Scandinaves ‘amoureux de la folle ambiance qui règne une petite semaine durant à Lohéac, dont le champion Norvégien Andreas Bakkerud, un fidèle !
Devenu au fil de ses apparitions un peu le ‘chouchou, du public breton!
Dans les coulisses de cette épreuve, il y eut ce week-end beaucoup de rencontres, de réunions de travail, de réflexion.
D’autant que la FIA (Fédération Internationale Automobile) avait délégué le collaborateur direct d’Emilia Abel, la directrice du Mondial WRX, retenue au Paraguay par le manche du WRC.
Comme Pierre Gosselin, le toujours omni présent nouveau Président de la FFSA – Hyperactif sur tous les terrains, et qui lui aussi a passé son weekend à Lohéac, Dominique Dubourg, le président de la commission Rallycross de la Fédé, a pu apporter lui aussi l’eau au moulin de la réflexion sur l’avenir de la discipline.

Pour l’instant nous savons seulement que pour le WRX, c’en est fini de l’électrique… Ouf une sacrée bonne nouvelle !
On pourrait se diriger vers des ‘Super cars, comparables à ce qui se fait en Mondial WRC. A savoir des voitures ‘silhouettes au châssis tubulaire.
Une vieille recette quand même puisque ça ressemble quand même aux vénérable T3, les reines de la D3 qui, il est vrai, ont des performances comparables aux dispendieuses ‘Super cars.
Une catégorie ‘Sprintcar est également envisagé en WRX pour remplacer sans doute les Super 1600.
Afin de fournir des plateaux conséquents, il est aussi envisagé de s’appuyer sur le Championnat d’Europe bien sûr mais aussi sur les meilleurs Championnats nationaux.
Patrick Germain, le toujours très écouté et apprécié patron de l’épreuve de Lohéac, très actif sur ce dossier lui aussi aurait même dans ses cartons une proposition en ce sens.

Le travail, de réflexion se poursuit mais désormais, la France est dans le jeu. C’est évidemment tout autrement que lors de l’avènement du WRX qui fut essentiellement une histoire Scandinave.
Reste quand même à développer plus encore le Championnat de France. L’une des priorités est évidemment la nécessité de trouver de nouveaux circuits dans le nord du pays, dans l’est et évidemment en région PACA, afin de permettre une couverture hexagonale complète.

.S’il y a eu une belle progression avec un effort du côté des réseaux sociaux et des formes modernes de communication, le rallycross ne trouve toujours pas sa place dans les programmes TV et dans les colonnes des quotidiens de la presse écrite.
Manque évidemment un véritable promoteur totalement investi dans sa recherche d’annonceurs et de soutien.
Le temps de gentils bricolages est terminé et s’il veut capitaliser une partie de son immense popularité, ce sport mécanique devra, qu’on se le dise absolument changer de logiciel !
Jean Michel LE ROY
Photos : Damien SAULNIER – FFSA











